Bye bye Africa

Docu-fiction (86')
Haroun Mahamat Saleh (Tchad)
Commission Cinéma-Fiction 2001
Aide : 100 000 F

  • Durée : 86'
  • Format : Long
  • Genre : drame
  • Type : Docu-fiction
  • Année : 1998
  • Pays : Tchad
  • Réalisateur/trice : Mahamat-Saleh Haroun
  • Acteur/trice : Mahamat-Saleh Haroun, Garba Issa
  • Scénariste : Mahamat-Saleh Haroun
  • Producteur/trice : Claude Gilaizeau
  • Monteur/se : Sarah Taouss Matton
  • Distribution : Histoires Weba (Les) ( Paris, France), Cinémathèque Afrique (Institut Français) (PARIS, France), Productions de la Lanterne (Les) (Paris, France), California Newsreel (SAN FRANCISCO, États-Unis)
  • Production : Histoires Weba (Les) ( Paris, France), Productions de la Lanterne (Les) (Paris, France)
Bye Bye Africa est une fiction qui emprunte le registre du documentaire. Mahamat-Saleh HAROUN retourne chez lui au Tchad pour le décès de sa mère. Sur place, il décide de faire un film sur l'état du cinéma dans son pays. Regard mélancolique sur une ville où la guerre a chassé le cinéma, Bye Bye Africa devient interrogation et réflexion sur le septième art non seulement au Tchad, mais aussi en Afrique.

Interprètes : Mahamat-Saleh Haroun, Garba Issa
Image : Mahamat-Saleh HAROUN, Stéphane LEGOUX
Son : Ousmane BOUGOUDI
Musique originale : Alhadj AHMAT, Issa BONGO, Ringo EFOUA-ELA

Mention spéciale pour le Prix Luigi De Laurentiis à la Mostra de Venise 1999

NOTE D'INTENTION

"A quoi ça sert le cinéma ?"
Au commencement, il y a eu cette question, apparemment naïve, que m'a posée une de mes tantes. C'est comme une balle qu'elle m'avait envoyée : Je l'ai saisie au bond et j'ai décidé de me raconter à travers cette histoire…

Bye Bye Africa, c'est en quelque sorte une réponse à la question de ma tante, qui avoue aussi ne pas toujours comprendre mes films. Alors je m'interroge : à qui s'adressent mes films ? Des questions, souvent sans réponse, dans ce film qui est une réflexion sur mon travail de cinéaste tchadien, je veux dire africain, et sur les conditions dans lesquelles j'exerce mon métier au Tchad. Il y a donc beaucoup de moi-même dans ce film. Un film que j'ai tourné dans l'urgence… Parce que, à mon avis, les cinémas d'Afrique, pour continuer d'exister, doivent s'inventer une nouvelle économie, propre à leurs moyens. Comme le disait Thomas Sankara : "Il faut produire." Produire pour ne pas disparaître. Car, c'est la visibilité même de nos cinémas qui est en jeu. Partant de là, nous avons cherché la meilleure adéquation possible entre les moyens dont nous disposions et la forme du film. Avec notre petit budget, nous avons choisi de tourner en vidéo…
Petite équipe, comédiens non professionnels, et tournage léger ; un travail en toute liberté, avec ces comédiens qui sont pour la plupart des amis, des habitants de mon quartier, Gardolé, où se déroule le film. Avec ces gens, vierges de toute technique, donc affranchis de toute contrainte, je jouais en permanence la carte de l'improvisation ; et ils arrivaient, souvent, à donner le meilleur d'eux-mêmes. C'est le cinéma vers lequel je tends, un cinéma de la sincérité, un cinéma qui nous ressemble, bref, un cinéma d'artisans, de bons artisans qui n'ont que la passion de leur métier… Un cinéma de quartier, en somme. Mahamat-Saleh HAROUN