Yarha 2014, Yaoundé. La première des Premiers films tient son pari
Avec tous les égards accordés aux premiers rendez-vous, la Semaine internationale du premier film s’est tenue à Yaoundé mi novembre. Avec la prèsence de l'actrice Fatou Ndiaye qui a accordé son marrainage.
Ça y est ! Le premier pas est franchi. La toute première édition du festival des premiers films a honoré son rendez-vous avec les cinéphiles à Yaoundé, du 10 au 16 novembre 2014. La Semaine internationale du Premier film de Yaoundé 2014, que les organisatrices ont affectueusement baptisée Yarha, a su faire parler d’elle. Et dire que les promotrices, Patricia Moune et Sylvie Nwet ont pris la décision, à peine un an plutôt, de se lancer dans cette aventure. Disons que pour l’organisation d’un premier festival au Cameroun, Yarha 2014 a une bonne longueur d’avance. Rarement, ou presque jamais, l’on a connu dans notre triangle national, un premier évènement avec pareille anticipation dans l’organisation. L’équipe qui repose encore sur deux piliers, a su se trouver deux partenaires (André Ceuterick et Pascal Judelewicz) tout aussi passionnés, trainant derrière eux une expérience colossale dans le domaine cinématographique.
C’est d’abord à travers un plan de communication bien élaboré que Yarha arrive aux oreilles du public. Fortes de leurs expériences antérieures, l’équipe a bien voulu éviter les « choses de dernières minutes » très communes aux organisations locales. Yarha 2014, c’est ensuite un programme disponible avant, un catalogue remis à l’ouverture du festival. Yarha, c’est surtout la fidélité à ses trois objectifs principaux : offrir au public camerounais une programmation de premiers films de qualité et originaux ; réfléchir avec de jeunes réalisateurs de la sous région, des nouvelles techniques de tournage, de promotion et de distribution de leurs films ; aider les promoteurs culturels à une meilleure gestion de leurs évènements.
Dans un environnement où un travail de fond se doit d’être fait pour ramener les publics dans les salles, certaines projections ont quand même parvenu à faire déplacer un nombre considérable de spectateurs. Duel de Steven Spielberg, Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, Paris à tout prix de Reem Kherici ou encore La Première étoile de Lucien Jean-Baptiste (film d’ouverture) ont attiré du beau monde dans la salle de l’Institut Français de Yaoundé. Il faut dire que la programmation éclectique, soutenue par le dévoreur de festivals André Ceuterick, a été l’une des forces de cette première édition. C’est ce genre de festival où l’on peut rentrer dans la salle pour regarder le premier film de la journée, et n’en ressortir qu’à la fin du dernier.
Sens de la mesure
L’atelier destiné aux promoteurs culturels a, d’un autre côté, tenu la promesse des fleurs. Les participants ont apprécié le sérieux et le professionnalisme des animateurs. « Nous organisons des évènements depuis quelques années, mais cet atelier nous permet de revoir complètement notre manière d’aborder l’organisation. La formation est élaborée de telle manière qu’on apprend en pratiquant et ça c’est très intéressant », se satisfait Franck Olivier Ndema, directeur du festival Yaoundé Tout court.
Pour parvenir à cette organisation équilibrée, Yarha s’est voulu sobre en amont. Du genre : moyens modestes mais planification pointue. Une attitude qui se passe d’annoncer, tambour battant, la venue de tel réalisateur, comédien ou cinéaste célèbre ; l’organisation de projections itinérantes dans des quartiers, voire des villes différentes ; une foultitude de prix en compétition… Puis, aucune explication le moment venu (généralement), quand rien de tout ceci n’est réalisé. Nous avons, avec Yarha, l’œuvre d’une équipe réduite, certes, mais très engagée. Qui donne envie, à ceux qui les observent, de la rejoindre, la soutenir ou de faire pareil dans leurs différents projets.
La semaine internationale du 1er film a tenu le pari de sa première. Ce nouveau né se doit encore forcément de grandir, se réajuster et se solidifier. Mais déjà, il présente au public, jeune surtout, des éléments et l’attitude à adopter lorsqu’on engage une première expérience. Bien estimer les moyens dont on dispose, se rassurer de sa disponibilité et de son engagement, affectionner la mesure et surtout, s’être au préalable formé dans ce sur quoi on veut travailler.
Fatou Ndiaye, marraine du festival : « L’idée va décomplexer les jeunes »
C’est ma première fois d’être marraine dans un festival. C’est plutôt agréable dans la mesure où c’est un premier festival. André Ceuterick m’a parlé du festival et des organisatrices qui ne marchaient pas à l’aveuglette, qui sont de grandes professionnelles. Etre marraine n’est pas un poids, en revanche une responsabilité. Un premier festival de premiers films c’est particulièrement émouvant. Je trouve que ça va dans le bon sens et ça me fait du bien aussi de faire des rencontres enrichissantes.
C’est une bonne idée qui va décomplexer les jeunes, qu’ils soient réalisateurs ou pas ; parce qu’il y a toujours une première fois pour tout le monde. Ça leur permet de comprendre que ce qui est important c’est de commencer. En Afrique, ce qui est important c’est qu’il y ait des productions. Même si elles pêchent encore par leur qualité, mais c’est déjà important de savoir qu’au Nigeria par exemple, avec Nollywood, la production augmente au fur et à mesure et qu’elle va générer une industrie qui va permettre de peser autant que le cinéma européen, américain ou indien.
Les jeunes ne doivent surtout pas se limiter. S’il y a bien une vérité au cinéma comme dans la vie, c’est qu’on ne fait rien tout seul. Déjà, partir de ça et continuer à rêver.
par Pélagie Ng'onana
Africiné / Yaoundé
pour Images Francophones
À lire
Entretien avec Patricia Moune, promotrice de Yarha (par Pélagie Ng'onana, Africiné)
Entretien avec André Ceuterick, partenaire du festival Yahra (par Pélagie Ng'onana, Africiné)
Photo principale : L'actrice Fatou Ndiaye, Marraine de Yarha 2014 - Semaine internationale du Premier film
Crédit : Artmedia / DR
Autres photos (cliquez dessus pour dérouler la galerie) : La Marraine Fatou Ndiaye, entourée de Patricia Moune (Directrice du Festival) et Mylène Ndoumbe, lauréate camerounaise du projet l'Afrique au féminin (Canal Afrique et CFI).
Crédit : Yarha 2014
C’est d’abord à travers un plan de communication bien élaboré que Yarha arrive aux oreilles du public. Fortes de leurs expériences antérieures, l’équipe a bien voulu éviter les « choses de dernières minutes » très communes aux organisations locales. Yarha 2014, c’est ensuite un programme disponible avant, un catalogue remis à l’ouverture du festival. Yarha, c’est surtout la fidélité à ses trois objectifs principaux : offrir au public camerounais une programmation de premiers films de qualité et originaux ; réfléchir avec de jeunes réalisateurs de la sous région, des nouvelles techniques de tournage, de promotion et de distribution de leurs films ; aider les promoteurs culturels à une meilleure gestion de leurs évènements.
Dans un environnement où un travail de fond se doit d’être fait pour ramener les publics dans les salles, certaines projections ont quand même parvenu à faire déplacer un nombre considérable de spectateurs. Duel de Steven Spielberg, Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, Paris à tout prix de Reem Kherici ou encore La Première étoile de Lucien Jean-Baptiste (film d’ouverture) ont attiré du beau monde dans la salle de l’Institut Français de Yaoundé. Il faut dire que la programmation éclectique, soutenue par le dévoreur de festivals André Ceuterick, a été l’une des forces de cette première édition. C’est ce genre de festival où l’on peut rentrer dans la salle pour regarder le premier film de la journée, et n’en ressortir qu’à la fin du dernier.
Sens de la mesure
L’atelier destiné aux promoteurs culturels a, d’un autre côté, tenu la promesse des fleurs. Les participants ont apprécié le sérieux et le professionnalisme des animateurs. « Nous organisons des évènements depuis quelques années, mais cet atelier nous permet de revoir complètement notre manière d’aborder l’organisation. La formation est élaborée de telle manière qu’on apprend en pratiquant et ça c’est très intéressant », se satisfait Franck Olivier Ndema, directeur du festival Yaoundé Tout court.
Pour parvenir à cette organisation équilibrée, Yarha s’est voulu sobre en amont. Du genre : moyens modestes mais planification pointue. Une attitude qui se passe d’annoncer, tambour battant, la venue de tel réalisateur, comédien ou cinéaste célèbre ; l’organisation de projections itinérantes dans des quartiers, voire des villes différentes ; une foultitude de prix en compétition… Puis, aucune explication le moment venu (généralement), quand rien de tout ceci n’est réalisé. Nous avons, avec Yarha, l’œuvre d’une équipe réduite, certes, mais très engagée. Qui donne envie, à ceux qui les observent, de la rejoindre, la soutenir ou de faire pareil dans leurs différents projets.
La semaine internationale du 1er film a tenu le pari de sa première. Ce nouveau né se doit encore forcément de grandir, se réajuster et se solidifier. Mais déjà, il présente au public, jeune surtout, des éléments et l’attitude à adopter lorsqu’on engage une première expérience. Bien estimer les moyens dont on dispose, se rassurer de sa disponibilité et de son engagement, affectionner la mesure et surtout, s’être au préalable formé dans ce sur quoi on veut travailler.
Fatou Ndiaye, marraine du festival : « L’idée va décomplexer les jeunes »
C’est ma première fois d’être marraine dans un festival. C’est plutôt agréable dans la mesure où c’est un premier festival. André Ceuterick m’a parlé du festival et des organisatrices qui ne marchaient pas à l’aveuglette, qui sont de grandes professionnelles. Etre marraine n’est pas un poids, en revanche une responsabilité. Un premier festival de premiers films c’est particulièrement émouvant. Je trouve que ça va dans le bon sens et ça me fait du bien aussi de faire des rencontres enrichissantes.
C’est une bonne idée qui va décomplexer les jeunes, qu’ils soient réalisateurs ou pas ; parce qu’il y a toujours une première fois pour tout le monde. Ça leur permet de comprendre que ce qui est important c’est de commencer. En Afrique, ce qui est important c’est qu’il y ait des productions. Même si elles pêchent encore par leur qualité, mais c’est déjà important de savoir qu’au Nigeria par exemple, avec Nollywood, la production augmente au fur et à mesure et qu’elle va générer une industrie qui va permettre de peser autant que le cinéma européen, américain ou indien.
Les jeunes ne doivent surtout pas se limiter. S’il y a bien une vérité au cinéma comme dans la vie, c’est qu’on ne fait rien tout seul. Déjà, partir de ça et continuer à rêver.
par Pélagie Ng'onana
Africiné / Yaoundé
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Photo principale : L'actrice Fatou Ndiaye, Marraine de Yarha 2014 - Semaine internationale du Premier film
Crédit : Artmedia / DR
Autres photos (cliquez dessus pour dérouler la galerie) : La Marraine Fatou Ndiaye, entourée de Patricia Moune (Directrice du Festival) et Mylène Ndoumbe, lauréate camerounaise du projet l'Afrique au féminin (Canal Afrique et CFI).
Crédit : Yarha 2014