Un projet pour la renaissance du patrimoine audiovisuel africain
Avec le soutien du programme ACP Cultures (Secrétariat des ACP-Union Européenne), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) lance le projet "Capital numérique" voué à la renaissance du patrimoine audiovisuel d’Afrique francophone, avec le CIRTEF, l’INA, l’UEMOA, l’Institut Imagine, les diffuseurs Côte Ouest et Africafilms.tv/Mobiciné et la Bibliothèque nationale de France.
Fin mars 2012, un camion emportant cinq tonnes de bandes vidéo quitte l’entrepôt de la Médiathèque des trois mondes, à Chelles, dans le département de la Seine-et-Marne. Destination : la Bibliothèque Nationale de France dont les tours dominent la Seine, quai François-Mitterrand, dans le treizième arrondissement de Paris. A bord du poids lourd, 4495 cassettes emmagasinées depuis vingt-cinq ans par l’Organisation internationale de la Francophonie. On y trouve des centaines de documentaires et de téléfilms, quelques longs-métrages de fiction transférés en vidéo, ainsi que des dizaines de séries télévisées, parmi lesquelles la plupart des œuvres pionnières qui ont marqué les débuts de la production audiovisuelle d’Afrique francophone : Lat Dior d’Alioune Badara Beye (1990), Fann Océan, de Mahama Johnson Traoré (1992), A nous la vie, de Dani Kouyaté (1998), Kadi Jolie d’Idrissa Ouédraogo (1999), Taxi Brousse de Kollo Sanou, Pierre Rouamba, Ignace Yechenou et Claude Balogoun (2000), Monia et Rama d’Apolline Traoré (2001).
La conservation de ce patrimoine audiovisuel avait été assurée depuis 1995 par la Médiathèque des trois mondes[1], une association de diffusion et de promotion des films du Sud qui a aujourd’hui cessé ses activités. La plupart des cassettes proviennent des dépôts effectués par les producteurs soutenus par l’OIF dans le cadre du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud. Cette obligation de dépôt, assortie d’une cession de droits de diffusion culturelle, était censée permettre une valorisation non commerciale des œuvres dans le cadre de manifestations soutenues par la Francophonie. Mais, au fil du temps, elle a aussi permis la sauvegarde d’œuvres qui n’ont été conservées nulle part ailleurs. Des sociétés de production ont fermé, des producteurs et des réalisateurs sont décédés, des masters ont moisi dans des locaux non climatisés. Ainsi, beaucoup d’œuvres, en particulier les œuvres de télévision, réputées plus éphémères que les films de cinéma, ont disparu de la circulation, pour ne pas dire complètement disparu.
En 2012, lorsque le camion chargé de cassettes rejoint la Bibliothèque Nationale de France (BNF), la première préoccupation est d’assurer la sauvegarde des œuvres en question. La loi française sur le dépôt légal audiovisuel permet à la BNF de recevoir toute œuvre audiovisuelle diffusée sur le territoire français sous forme de vidéogramme et de la mettre à la disposition du public pour consultation sur place. Mais une seconde disposition juridique, inscrite dans la loi dite Hadopi[2], va permettre d’aller encore plus loin. Un article de cette loi autorise en effet la BNF à numériser les œuvres dont elle assure la conservation sans que cela nécessite une autorisation spéciale des ayants-droits. Grâce à cette disposition, la BNF a pu entamer la numérisation du fonds OIF. Aujourd’hui, les œuvres sur support trois-quarts de pouce, menacées par l’obsolescence des appareils de lecture, ont pu être intégralement numérisées. Au total, ce sont, in fine, 3018 œuvres qui seront numérisées et cataloguées par la BNF.
Cette opération de sauvegarde sans précédent a permis à l’OIF de mettre sur pied un projet axé sur la valorisation des œuvres numérisées. Il vise à mettre en circulation à la fois les œuvres anciennes (numérisées par la BNF) mais aussi de nouvelles œuvres créées à partir des stocks d’images numérisés par les télévisions d’Afrique francophone. L’idée est de redonner vie à des images que l’obsolescence des supports de diffusion avait rendues indisponibles pendant de longues années.
Le projet « Capital numérique » démarrera en 2014 grâce à la contribution financière de l'Union européenne et le concours du Secrétariat des ACP (500 000 euros), avec des financements complémentaires de l’OIF (139 000 euros) et de l’UEMOA (45 000 euros). Il comprendra trois volets :
La soudaine réapparition de programmes anciens, ajoutée à la multiplication des œuvres à base d’archives pourrait être perçue comme une menace pour les nouvelles productions et notamment celles proposées par les producteurs indépendants, qui peinent parfois à trouver acquéreurs pour leurs oeuvres. Loin de menacer les producteurs, le projet « Capital numérique » devrait, au contraire, contribuer à leur ouvrir de nouveaux espaces. En effet, le secteur audiovisuel en Afrique francophone ne souffre pas d’un excès de programmes mais plutôt d’une pénurie. Augmentez l’offre et vous verrez la demande se développer. Utopie ? Assurément non !
Prenons l’exemple d’un directeur des programmes d’une chaîne de télévision qui aurait le souci de satisfaire son public, friand d’histoires et de personnages proches de ses réalités quotidiennes. Si ce directeur des programmes souhaite remplacer une télénovela brésilienne de 300 épisodes par des fictions d’Afrique francophone, il lui faudra programmer cinq, six ou dix séries différentes, les feuilletons d’Afrique francophone dépassant très rarement le cap des cinquante épisodes. Africaniser le rendez-vous fiction quotidien, dans ces conditions, c’est prendre un énorme risque : notre directeur des programmes sera inévitablement amené à programmer des séries en cours de production. Il est probable, dans ces conditions, qu’il finisse le bec dans l’eau, les épisodes programmés n’étant pas livré à temps suite aux aléas de telle ou telle production. Face à ce risque, notre directeur des programmes a toutes les raisons de renoncer.
Mais s’il sait qu’il peut compter sur un « stock-tampon » d’œuvres qui avaient disparu mais qui redeviennent disponibles grâce à la numérisation, notre directeur des programmes n’hésitera plus. Il sait que « Kadi Jolie », « A nous la vie » ou « Taxi Brousse » ont fait leurs preuves. Le public adulte s’en souvient et en a gardé la nostalgie. Le public plus jeune pourra aussi être conquis par ces œuvres, dont la qualité surpasse celle de beaucoup de feuilletons récents car elles ont été créées à une époque où des professionnels venus du cinéma s’investissaient dans la production audiovisuelle, ce qui est devenu plus rare aujourd’hui.
Si le même directeur des programmes souhaite créer une case documentaire hebdomadaire, avec les nouvelles œuvres mises sur le marché ces dernières années, il court le risque de ne pas pouvoir l’alimenter une semaine sur deux, faute d’œuvres adaptées à sa ligne éditoriale ou à ses exigences techniques ou artistiques. En revanche, s’il peut aussi piocher dans un catalogue d’œuvres produites depuis dix ou quinze ans, il lui sera plus facile de pérenniser cette nouvelle case et il hésitera moins à sauter le pas.
Enfin, il est un genre particulièrement rare en Afrique francophone : le téléfilm. Inaugurer une case « téléfilm » dans une grille de programmes est aujourd’hui suicidaire en Afrique francophone, étant donné la faiblesse de la production. Pourtant, le public est friand de ce type de fiction, tout simplement parce que les Nigérians ont imposé le format « film vidéo », qui fait fureur partout en Afrique (Nollywood s’est imposé dans toute l’Afrique noire, y compris en Afrique francophone). Sur les dix dernières années, les auteurs de films de fiction d’Afrique francophone pouvant se targuer d’un succès populaire sur le continent se comptent sur les doigts des deux mains : Boubakar Diallo, Kollo Sanou, Michel Kamuanga, Missa Hébié, Abdoulaye Dao, Fanta Régina Nacro, Apolline Traoré, Owell Brown (les oubliés sont invités à se manifester et à accepter mes excuses). Impossible de proposer un rendez-vous fiction hebdomadaire à des téléspectateurs sans « rafler » toute la production de ces auteurs.
Pour tenir le rythme, il faudra même remonter jusqu’aux années 90 et piocher dans la production cinématographique, riche de cinéastes populaires comme Henri Duparc ou Cheik Doukouré.
Aujourd’hui, faute de la moindre case ad hoc dans les grilles de programmes, très peu de producteurs s’aventurent dans la production de téléfilms. Si demain la disponibilité de catalogues remontant aux années 90 permet de créer et d’alimenter ce type de case, la production pourrait en être stimulée.
Remettre de bons vieux programmes sur le marché, un risque pour les producteurs d’aujourd’hui ? Certainement pas ! Pas besoin d’être passéiste pour admettre qu’abondance de bien ne nuit pas.
Pierre Barrot
Pierre.barrot@francophonie.org
Photo : Enregistrement d’une pièce de théâtre radiophonique en 1966
Crédit : Georges Galmiche – INA
[1] Pour un historique de cette structure unique de sauvegarde et de promotion des films du Sud créée en 1980, voir l’interview de Dominique Sentilhes disponible sur le site de la Cinémathèque française. [2] Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet.
La conservation de ce patrimoine audiovisuel avait été assurée depuis 1995 par la Médiathèque des trois mondes[1], une association de diffusion et de promotion des films du Sud qui a aujourd’hui cessé ses activités. La plupart des cassettes proviennent des dépôts effectués par les producteurs soutenus par l’OIF dans le cadre du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud. Cette obligation de dépôt, assortie d’une cession de droits de diffusion culturelle, était censée permettre une valorisation non commerciale des œuvres dans le cadre de manifestations soutenues par la Francophonie. Mais, au fil du temps, elle a aussi permis la sauvegarde d’œuvres qui n’ont été conservées nulle part ailleurs. Des sociétés de production ont fermé, des producteurs et des réalisateurs sont décédés, des masters ont moisi dans des locaux non climatisés. Ainsi, beaucoup d’œuvres, en particulier les œuvres de télévision, réputées plus éphémères que les films de cinéma, ont disparu de la circulation, pour ne pas dire complètement disparu.
En 2012, lorsque le camion chargé de cassettes rejoint la Bibliothèque Nationale de France (BNF), la première préoccupation est d’assurer la sauvegarde des œuvres en question. La loi française sur le dépôt légal audiovisuel permet à la BNF de recevoir toute œuvre audiovisuelle diffusée sur le territoire français sous forme de vidéogramme et de la mettre à la disposition du public pour consultation sur place. Mais une seconde disposition juridique, inscrite dans la loi dite Hadopi[2], va permettre d’aller encore plus loin. Un article de cette loi autorise en effet la BNF à numériser les œuvres dont elle assure la conservation sans que cela nécessite une autorisation spéciale des ayants-droits. Grâce à cette disposition, la BNF a pu entamer la numérisation du fonds OIF. Aujourd’hui, les œuvres sur support trois-quarts de pouce, menacées par l’obsolescence des appareils de lecture, ont pu être intégralement numérisées. Au total, ce sont, in fine, 3018 œuvres qui seront numérisées et cataloguées par la BNF.
Cette opération de sauvegarde sans précédent a permis à l’OIF de mettre sur pied un projet axé sur la valorisation des œuvres numérisées. Il vise à mettre en circulation à la fois les œuvres anciennes (numérisées par la BNF) mais aussi de nouvelles œuvres créées à partir des stocks d’images numérisés par les télévisions d’Afrique francophone. L’idée est de redonner vie à des images que l’obsolescence des supports de diffusion avait rendues indisponibles pendant de longues années.
Le projet « Capital numérique » démarrera en 2014 grâce à la contribution financière de l'Union européenne et le concours du Secrétariat des ACP (500 000 euros), avec des financements complémentaires de l’OIF (139 000 euros) et de l’UEMOA (45 000 euros). Il comprendra trois volets :
- La remise en circulation de centaines d’œuvres numérisées par la BNF. Dans cette perspective, les détenteurs des droits se verront proposer la signature de contrats avec des distributeurs. La société Cote Ouest Audiovisuel, premier fournisseur de programmes d’Afrique francophone assurera la promotion des œuvres auprès des chaînes de télévision. Les droits seront également exploités par la société sénégalaise Soon, à la fois pour le portail de vidéo à la demande Africafilms.tv et le réseau de projections publiques Mobiciné.
- La mise en place d’un cadre juridique propice à la sauvegarde du patrimoine audiovisuel. Dans cette perspective, le projet permettra de soutenir le plan d’action de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), qui doit permettre à la fois d’harmoniser les législations sur le droit d’auteur dans les huit Etats membres et d’adopter une directive instaurant le dépôt légal audiovisuel. Pour cela, l’institut National de l’Audiovisuel (français) apportera son expertise à l’UEMOA. Ce volet du programme comportera également un appui à l’Institut Imagine de Ouagadougou, dont le pôle Archives audiovisuelles sera renforcé, ce qui permettra, à terme le « rapatriement » et la consultation sur place d’une partie des œuvres numérisées par la BNF, qui apportera également son expertise à cette occasion.
- Enfin, un troisième volet concerne la sauvegarde des archives des télévisions nationales. Dans vingt pays (dix-neuf pays d’Afrique sub-saharienne et Haïti), les télévisions nationales ont été équipées au cours de la décennie écoulée de matériel et d’un logiciel de numérisation et d’indexation appelé AIME (Archivage interactif multimédia évolutif), mis au point par le CIRTEF (Conseil International des Radios et Télévisions d’Expression Française) avec l’appui technique de l’INA. L’une des télévisions africaines les plus avancées en matière d’archivage est celle du Niger, qui est parvenue à numériser à ce jour 11 000 heures d’images, dont 3000 ont déjà été indexées. Beaucoup de pays sont loin d’atteindre ce stade, faute de prise de conscience de la ressource que constituent les archives. Afin de donner plus de valeur au fonds des différents pays, le projet « Capital numérique » va permettre la mise en place d’un site baptisé « Archibald » assurant une mise en réseau des fonds d’archives des vingt pays concernés. La possibilité de consulter les archives d’autres pays d’Afrique ou des Caraïbes débouchera sur des échanges et des perspectives accrues de valorisation des images. Deux séries de programmes à base d’archives feront l’objet de coproductions entre télévision. La série de capsules « Flashback » sera la vitrine quotidienne du programme. Chaque jour, un élément de quelques minutes évoquant une page de l’histoire politique, économique, sociale, culturelle ou sportive du continent africain sera proposé aux téléspectateurs sous une forme dynamique et attractive. La production de cette série de programmes courts, orchestrée par le CIRTEF, servira de banc d’essai à un programme plus ambitieux consistant à développer la production de documentaires à base d’archives. Des formations de journalistes et de réalisateurs et des ateliers d’écriture encadrés par l’INA et le CIRTEF permettront d’aboutir à une série panafricaine intitulée « Mémoire vive ».
La soudaine réapparition de programmes anciens, ajoutée à la multiplication des œuvres à base d’archives pourrait être perçue comme une menace pour les nouvelles productions et notamment celles proposées par les producteurs indépendants, qui peinent parfois à trouver acquéreurs pour leurs oeuvres. Loin de menacer les producteurs, le projet « Capital numérique » devrait, au contraire, contribuer à leur ouvrir de nouveaux espaces. En effet, le secteur audiovisuel en Afrique francophone ne souffre pas d’un excès de programmes mais plutôt d’une pénurie. Augmentez l’offre et vous verrez la demande se développer. Utopie ? Assurément non !
Prenons l’exemple d’un directeur des programmes d’une chaîne de télévision qui aurait le souci de satisfaire son public, friand d’histoires et de personnages proches de ses réalités quotidiennes. Si ce directeur des programmes souhaite remplacer une télénovela brésilienne de 300 épisodes par des fictions d’Afrique francophone, il lui faudra programmer cinq, six ou dix séries différentes, les feuilletons d’Afrique francophone dépassant très rarement le cap des cinquante épisodes. Africaniser le rendez-vous fiction quotidien, dans ces conditions, c’est prendre un énorme risque : notre directeur des programmes sera inévitablement amené à programmer des séries en cours de production. Il est probable, dans ces conditions, qu’il finisse le bec dans l’eau, les épisodes programmés n’étant pas livré à temps suite aux aléas de telle ou telle production. Face à ce risque, notre directeur des programmes a toutes les raisons de renoncer.
Mais s’il sait qu’il peut compter sur un « stock-tampon » d’œuvres qui avaient disparu mais qui redeviennent disponibles grâce à la numérisation, notre directeur des programmes n’hésitera plus. Il sait que « Kadi Jolie », « A nous la vie » ou « Taxi Brousse » ont fait leurs preuves. Le public adulte s’en souvient et en a gardé la nostalgie. Le public plus jeune pourra aussi être conquis par ces œuvres, dont la qualité surpasse celle de beaucoup de feuilletons récents car elles ont été créées à une époque où des professionnels venus du cinéma s’investissaient dans la production audiovisuelle, ce qui est devenu plus rare aujourd’hui.
Si le même directeur des programmes souhaite créer une case documentaire hebdomadaire, avec les nouvelles œuvres mises sur le marché ces dernières années, il court le risque de ne pas pouvoir l’alimenter une semaine sur deux, faute d’œuvres adaptées à sa ligne éditoriale ou à ses exigences techniques ou artistiques. En revanche, s’il peut aussi piocher dans un catalogue d’œuvres produites depuis dix ou quinze ans, il lui sera plus facile de pérenniser cette nouvelle case et il hésitera moins à sauter le pas.
Enfin, il est un genre particulièrement rare en Afrique francophone : le téléfilm. Inaugurer une case « téléfilm » dans une grille de programmes est aujourd’hui suicidaire en Afrique francophone, étant donné la faiblesse de la production. Pourtant, le public est friand de ce type de fiction, tout simplement parce que les Nigérians ont imposé le format « film vidéo », qui fait fureur partout en Afrique (Nollywood s’est imposé dans toute l’Afrique noire, y compris en Afrique francophone). Sur les dix dernières années, les auteurs de films de fiction d’Afrique francophone pouvant se targuer d’un succès populaire sur le continent se comptent sur les doigts des deux mains : Boubakar Diallo, Kollo Sanou, Michel Kamuanga, Missa Hébié, Abdoulaye Dao, Fanta Régina Nacro, Apolline Traoré, Owell Brown (les oubliés sont invités à se manifester et à accepter mes excuses). Impossible de proposer un rendez-vous fiction hebdomadaire à des téléspectateurs sans « rafler » toute la production de ces auteurs.
Pour tenir le rythme, il faudra même remonter jusqu’aux années 90 et piocher dans la production cinématographique, riche de cinéastes populaires comme Henri Duparc ou Cheik Doukouré.
Aujourd’hui, faute de la moindre case ad hoc dans les grilles de programmes, très peu de producteurs s’aventurent dans la production de téléfilms. Si demain la disponibilité de catalogues remontant aux années 90 permet de créer et d’alimenter ce type de case, la production pourrait en être stimulée.
Remettre de bons vieux programmes sur le marché, un risque pour les producteurs d’aujourd’hui ? Certainement pas ! Pas besoin d’être passéiste pour admettre qu’abondance de bien ne nuit pas.
Pierre Barrot
Pierre.barrot@francophonie.org
Photo : Enregistrement d’une pièce de théâtre radiophonique en 1966
Crédit : Georges Galmiche – INA
[1] Pour un historique de cette structure unique de sauvegarde et de promotion des films du Sud créée en 1980, voir l’interview de Dominique Sentilhes disponible sur le site de la Cinémathèque française. [2] Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet.