Un prix pour Kati Kati et le retour du collectif NEST avec Tuko Macho
Diversité des oeuvres et des auteurs à Toronto.
Kati Kati de Mbithi Maysa remporte le prix FIPRESCI tandis que Jim Chuchu et le collectif NEST sont de retour à Toronto avec Tuko Macho un cinéma novateur et interactif. Avec plus d'une vingtaine de films africains, la 41ème édition du Tiff (Festival International du Film de Toronto 2016, les 8-18 septembre 2016) confirme l'intérêt du festival pour la diversité. Le Kenya ne fait certainement pas exception.
Situé hors francophonie, il mérite toute l'attention possible concernant les cinémas africains, tant le lobbying intense des autorités kenyanes ces derniers moins positionne de plus en plus le centre nerveux du continent de Ouagadougou vers Nairobi (siège du secrétariat de la Fédération Panafricain des Cinéastes, Fepaci, qui lance ce mois un festival de plus). Des formes narratives nouvelles s'y épanouissent aussi et qui réinterrogent la société d'aujourd'hui.
Kaleche débarque à Kati Kati, un endroit retiré où des jeunes gens semblent s'être retrouvées accidentellement. Réticente à l'idée de vivre dans cette communauté éloignée de la société, la jeune fille va progressivement se rapprocher des résidents et chercher à en savoir davantage sur les raisons de leur présence au camp.
Kati Kati est le cinquième film produit par One Fine Day Films, une société de production qui dirige des ateliers cinématographique pour les réalisateurs à Nairobi. On leur doit notamment le turbulent Nairobi Half life de David "Tosh" Gitonga, film candidat aux Oscars en 2013. Une première pour le Kenya.
Le jury du Prix de la critique internationale, présent au TIFF depuis maintenant 25 ans, a justifié son choix ainsi : "Avec un ton généreux et poétique, non sans un degré de colère à l'injustice personnelle et politique, le FIPRESCI est heureux d'attribuer le prix dans la sélection Découvertes à une nouvelle voix passionnante et unique dans le cinéma, Mbithi Masya pour son premier long métrage fiction Kati Kati." Ce jury était composé de Steffen Moestrup (Danemark), Neta Alexander (Israël), Michael Sicinski (États-Unis), Diego Faraone (Uruguay), Jake Howell (Canada), et Louis-Paul Rioux (Canada).
Tuko Macho ou la justice sociale selon Nairobi
Un braqueur de voiture est pris en flagrant délit par une bande de gars mystérieux qui l'emmène dans un hangar souterrain pour l'enfermer en cellule. On lui annonce que c'est la société qui va décider de son sort. En effet, il se retrouve mains et pieds liés sur une chaise électrique, face à une caméra numérique où s'affichent les commentaires réels et continus en ligne des internautes. Certains condamnent le jeune criminel, d'autres prennent sa défense. Dans quelques minutes (réelles), ils vont devoir voter pour ou contre son exécution. Il en sera de même pour une dame pasteur qui abuse de la confiance de ses fidèles en leur soutirant indûment des fonds, ainsi que de plusieurs autres " criminels " durant les 13 épisodes crées par Jim Chuchu (Stories of our Life).
À Toronto, deux premiers épisodes de Tuko Macho - " Nous Regardons ", en swahili - ont été projetés avec la possibilité pour le public présent de voter coupable ou non après les dix premières minutes. Selon les résultats, ce public verra la version coupable ou la version non coupable. C'est une variation de la méthode que les auteurs utilisent en général qui consiste à faire voter les internautes kenyans en ligne, les épisodes étant disponibles sur le net.
À partir d'une fiction, les créateurs parviennent ainsi impliquer les Kenyans dans une dynamique de justice sociale. Avec des centaines de milliers de vues, la web série connait déjà un grand succès au pays. Ce projet a permis de rapprocher le collectif NEST de son public kenyan qu'il avait peur de voir s'éloigner après le coming out à la sortie de Stories of Our Life à Toronto en 2014, film toujours interdit de projection au Kenya, à cause de sa dénonciation de l'homophobie.
Séries de Tuko Macho disponibles ici : http://www.tukomacho.com
Djia Mambu
Africiné Magazine,
pour Images Francophones
en collaboration avec Africultures
Situé hors francophonie, il mérite toute l'attention possible concernant les cinémas africains, tant le lobbying intense des autorités kenyanes ces derniers moins positionne de plus en plus le centre nerveux du continent de Ouagadougou vers Nairobi (siège du secrétariat de la Fédération Panafricain des Cinéastes, Fepaci, qui lance ce mois un festival de plus). Des formes narratives nouvelles s'y épanouissent aussi et qui réinterrogent la société d'aujourd'hui.
Kaleche débarque à Kati Kati, un endroit retiré où des jeunes gens semblent s'être retrouvées accidentellement. Réticente à l'idée de vivre dans cette communauté éloignée de la société, la jeune fille va progressivement se rapprocher des résidents et chercher à en savoir davantage sur les raisons de leur présence au camp.
Kati Kati est le cinquième film produit par One Fine Day Films, une société de production qui dirige des ateliers cinématographique pour les réalisateurs à Nairobi. On leur doit notamment le turbulent Nairobi Half life de David "Tosh" Gitonga, film candidat aux Oscars en 2013. Une première pour le Kenya.
Le jury du Prix de la critique internationale, présent au TIFF depuis maintenant 25 ans, a justifié son choix ainsi : "Avec un ton généreux et poétique, non sans un degré de colère à l'injustice personnelle et politique, le FIPRESCI est heureux d'attribuer le prix dans la sélection Découvertes à une nouvelle voix passionnante et unique dans le cinéma, Mbithi Masya pour son premier long métrage fiction Kati Kati." Ce jury était composé de Steffen Moestrup (Danemark), Neta Alexander (Israël), Michael Sicinski (États-Unis), Diego Faraone (Uruguay), Jake Howell (Canada), et Louis-Paul Rioux (Canada).
Tuko Macho ou la justice sociale selon Nairobi
Un braqueur de voiture est pris en flagrant délit par une bande de gars mystérieux qui l'emmène dans un hangar souterrain pour l'enfermer en cellule. On lui annonce que c'est la société qui va décider de son sort. En effet, il se retrouve mains et pieds liés sur une chaise électrique, face à une caméra numérique où s'affichent les commentaires réels et continus en ligne des internautes. Certains condamnent le jeune criminel, d'autres prennent sa défense. Dans quelques minutes (réelles), ils vont devoir voter pour ou contre son exécution. Il en sera de même pour une dame pasteur qui abuse de la confiance de ses fidèles en leur soutirant indûment des fonds, ainsi que de plusieurs autres " criminels " durant les 13 épisodes crées par Jim Chuchu (Stories of our Life).
À Toronto, deux premiers épisodes de Tuko Macho - " Nous Regardons ", en swahili - ont été projetés avec la possibilité pour le public présent de voter coupable ou non après les dix premières minutes. Selon les résultats, ce public verra la version coupable ou la version non coupable. C'est une variation de la méthode que les auteurs utilisent en général qui consiste à faire voter les internautes kenyans en ligne, les épisodes étant disponibles sur le net.
À partir d'une fiction, les créateurs parviennent ainsi impliquer les Kenyans dans une dynamique de justice sociale. Avec des centaines de milliers de vues, la web série connait déjà un grand succès au pays. Ce projet a permis de rapprocher le collectif NEST de son public kenyan qu'il avait peur de voir s'éloigner après le coming out à la sortie de Stories of Our Life à Toronto en 2014, film toujours interdit de projection au Kenya, à cause de sa dénonciation de l'homophobie.
Séries de Tuko Macho disponibles ici : http://www.tukomacho.com
Djia Mambu
Africiné Magazine,
pour Images Francophones
en collaboration avec Africultures