Tournage / Post-Production : Cyrille Masso boucle Le Refuge
Une série camerounaise produite avec le concours du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud (OIF / CIRTEF), dont le Chef opérateur est un Tunisien.
Actuellement en postproduction avec la première saison de son sitcom, le producteur et réalisateur camerounais annonce sa présence au prochain Discop Africa (l'événement de référence pour l’industrie de la télévision en Afrique) du 05 au 07 novembre 2014, à Johannesburg.
Au bout de trois semaines, la mayonnaise avait pris. L’équipe de production de la série Le Refuge, réunie autour de Cyrille Masso s’est rapidement connectée au projet. Forçant le réalisateur à renforcer le matériel de production. « J’ai dû voir avec le producteur de la ville qui a le meilleur matériel et le plus coûteux. (Gérard Nguélé, Ndlr) », confie Cyrille Masso. À la mi-août dernière, le réalisateur de Confidences bouclait neuf semaines de tournage sur le site du collège Notre-Dame de Mimetala, à 25 km de Yaoundé. Une période de travail bien calée, ayant permis de clôturer les claps d’une série de 20 épisodes de 24 minutes chacune. C’est dans cet enclos abritant un internat en plus du collège, que s’est déroulé presque tout le tournage. Les étapes mettant en scène les deux personnages principaux avant leur départ à l’Internat (Le refuge) ayant été tournés dans un domicile.
Présenté ainsi, Le refuge est une comédie dramatique traitée sur format de sitcom, mettant en scène des adolescents aux caractères singuliers et contradictoires. La mise en scène est donc plus portée sur l’interaction entre les différents personnages, afin de souligner le sujet et les thèmes abordés.
Élevés dans l’opulence, Pani (Aimé Love Nkake) et son frère Ivo (Dominique Menanga) donnent du fil à retordre à leurs parents. Paresseux et inconscients, ils finiront par contraindre leur génitrice à opter pour l’internat. C’est le début d’une descente aux enfers ou d’une renaissance. C’est selon. Le chef opérateur Imed Aissaoui dira que l’intention de l’histoire du film – à savoir qu’un être humain peut changer – l’a beaucoup intéressé. Au-delà des intrigues et autres défis, l’éducation reste le thème principal qui sous-tend la série. Signé Ethéline Fomat, le scénario explore des mécanismes d’apprentissage qui permettent à l’élève de se construire en intégrant les valeurs morales.
Jeunes prometteurs
À ce stade, le refuge donne entière satisfaction à son producteur et réalisateur, Cyrille Masso. Et ce, depuis le début. Satisfaction nourrie et entretenue par une équipe jeune et bien encadrée. Quatre mois de préparation servant à peaufiner casting, coaching des comédiens, repérages et esprit d’équipe. Parlant d’équipe, on notera que Cyrille aime bien se nourrir de la jeunesse et de tout ce qui l’entoure. La thématique de la série télé Le Refuge n’est pas très éloignée de celle de son dernier long métrage Confidences, qui lui, rentrait dans l’univers souvent méconnu des lycéens en quête d’argent et d’affirmation. Le film avait aidé à révéler certains comédiens comme Tatiana Matip.
Cette fois, c’est sur de jeunes étudiants en Arts et spectacle que le propriétaire de Malo Pictures a jeté son dévolu. Et il a trouvé le bon filon semble-t-il. Car, devant la caméra, ils vous en donnent à revendre. Surtout « qu’ils apprennent et s’adaptent très vite », se réjouit l’équipe technique. « On a pris du carburant chez ces jeunes », reconnaît Cyrille Masso. Pour Imed Aissaoui, le cadreur, « c’est une belle bonbonne de gars qui n’attend qu’une étincelle ». Autour de nos deux héros, gravitent des électrons tout aussi talentueux, permettant de former une graine de comédiens à suivre. Que ce soit le mystérieux et perfectionniste Raphaël (Calmette Mang) ; sa copie au féminin Djeneba (Urielle Mbakam) ; ou encore Nicolas (Joseph Fouda), très imaginatif et souffre-douleur de ses camarades, la bande de terminale du Refuge a des répliques.
Vieux de la vieille
Le défi est aussi intense qu’on se confronte à certains vieux de la vieille tels Jacobin Yarro (Père Lamy) et Massan à Biroko (Sœur Marie-Thérèse). Tous deux comédiens de théâtre de la première heure, ceux qui complètent le casting des récurrents du Refuge sont également présents, ces derniers temps, dans bon nombres de projets cinématographiques. Après son apparition dans W.A.K.A. de Françoise Ellong, Jacobin Yarro est dans la peau de l’imperturbable directeur et prêtre du Refuge. Un rôle qui rentre dans le même registre que son interprétation dans Touni bush, de Pascaline Ntema. Paré en soutane et bible en main, il y joue le prêtre envoyé dans une mission de campagne, réconcilier rebelles et populations.
Surnommée « La terreur » au Refuge, Massan à Biroko joue une ancienne militaire reconvertie. Désormais intendante, elle fait la pluie et le beau temps auprès des internes. Eprise de théâtre, la comédienne récolte aussi des rôles en télévision et même au cinéma. C’est la deuxième fois qu’elle travaille sous la direction de Cyrille Masso, après Confidences. On la retrouve également dans la série Harraga (Serge Alain Noa), Le Blanc d'Eyenga, de Thierry Ntamack (qui apparait également dans Le refuge) et Le Président, de Jean-Pierre Bekolo.
Du cinéma pour la télé
Cyrille Masso veut offrir au public africain, et camerounais en particulier, une série de « bonne facture ». « Les Camerounais aiment les séries et elles sont demandées dans le monde. Nous voulons faire du cinéma pour la télévision, nous voulons mettre la barre bien haute ne serait-ce qu’en Afrique sub-saharienne. La série a une économie intéressante, il y a toute une industrie derrière », explique-t-il.
Pour y parvenir, le travail technique se doit de taille. Pour gérer l’image, la production a dû faire appel au Tunisien Imed Aissaoui, spécialiste de la caméra Canon 5D Mark 2. Le reste de l’équipe, ce sont de jeunes Camerounais prometteurs. Arnold Ndal et Christian Fouda sont respectivement assistant caméra et son. Hervé Guémété signe le son et Arsène Mvondo est chef électricien. Le maquillage est assuré par Véronique Mendouga et Saint-Père Abiassi signe la déco.
« On est fidèle à l’intention du départ. On a réussi à maintenir la même rigueur esthétique », se réjouit le Chef Opérateur tunisien. Assistants réalisateurs, Agnès Yougang et Ferdinand Engo ont carrément eu la latitude de diriger des jours de tournage.
Soutenu à hauteur de 30 000 euros (environ 18 millions) par l’OIF, Le refuge est une production de Malo Pictures. Cette dernière prévoit de sortir deux versions (français et anglais). Le projet sera présent au Discop Africa 2014 (marché du film et de la télévision de Johannesburg) qui se tient du 5 au 7 novembre prochains. Après, ce sera au plus offrant d’obtenir la première diffusion, soutient le réalisateur. Les débats sont lancés avec A plus, la nouvelle chaîne du bouquet Canal Sat ; mais aussi avec la CRTV, chaîne de télévision nationale (Yaoundé). Tout ceci déterminera, à coup sûr, le tournage de la deuxième saison.
Pélagie Ng'onana
Africiné / Yaoundé
pour Images Francophones
En photo : Au milieu, Cyrille Masso, réalisateur et producteur, à sa droite Imed Aissaoui (Chef Op’), Arnold Ndal (assistant cadreur) à sa gauche en train de régler la caméra.
Crédit : Malo Pictures, Yaoundé
Au bout de trois semaines, la mayonnaise avait pris. L’équipe de production de la série Le Refuge, réunie autour de Cyrille Masso s’est rapidement connectée au projet. Forçant le réalisateur à renforcer le matériel de production. « J’ai dû voir avec le producteur de la ville qui a le meilleur matériel et le plus coûteux. (Gérard Nguélé, Ndlr) », confie Cyrille Masso. À la mi-août dernière, le réalisateur de Confidences bouclait neuf semaines de tournage sur le site du collège Notre-Dame de Mimetala, à 25 km de Yaoundé. Une période de travail bien calée, ayant permis de clôturer les claps d’une série de 20 épisodes de 24 minutes chacune. C’est dans cet enclos abritant un internat en plus du collège, que s’est déroulé presque tout le tournage. Les étapes mettant en scène les deux personnages principaux avant leur départ à l’Internat (Le refuge) ayant été tournés dans un domicile.
Présenté ainsi, Le refuge est une comédie dramatique traitée sur format de sitcom, mettant en scène des adolescents aux caractères singuliers et contradictoires. La mise en scène est donc plus portée sur l’interaction entre les différents personnages, afin de souligner le sujet et les thèmes abordés.
Élevés dans l’opulence, Pani (Aimé Love Nkake) et son frère Ivo (Dominique Menanga) donnent du fil à retordre à leurs parents. Paresseux et inconscients, ils finiront par contraindre leur génitrice à opter pour l’internat. C’est le début d’une descente aux enfers ou d’une renaissance. C’est selon. Le chef opérateur Imed Aissaoui dira que l’intention de l’histoire du film – à savoir qu’un être humain peut changer – l’a beaucoup intéressé. Au-delà des intrigues et autres défis, l’éducation reste le thème principal qui sous-tend la série. Signé Ethéline Fomat, le scénario explore des mécanismes d’apprentissage qui permettent à l’élève de se construire en intégrant les valeurs morales.
Jeunes prometteurs
À ce stade, le refuge donne entière satisfaction à son producteur et réalisateur, Cyrille Masso. Et ce, depuis le début. Satisfaction nourrie et entretenue par une équipe jeune et bien encadrée. Quatre mois de préparation servant à peaufiner casting, coaching des comédiens, repérages et esprit d’équipe. Parlant d’équipe, on notera que Cyrille aime bien se nourrir de la jeunesse et de tout ce qui l’entoure. La thématique de la série télé Le Refuge n’est pas très éloignée de celle de son dernier long métrage Confidences, qui lui, rentrait dans l’univers souvent méconnu des lycéens en quête d’argent et d’affirmation. Le film avait aidé à révéler certains comédiens comme Tatiana Matip.
Cette fois, c’est sur de jeunes étudiants en Arts et spectacle que le propriétaire de Malo Pictures a jeté son dévolu. Et il a trouvé le bon filon semble-t-il. Car, devant la caméra, ils vous en donnent à revendre. Surtout « qu’ils apprennent et s’adaptent très vite », se réjouit l’équipe technique. « On a pris du carburant chez ces jeunes », reconnaît Cyrille Masso. Pour Imed Aissaoui, le cadreur, « c’est une belle bonbonne de gars qui n’attend qu’une étincelle ». Autour de nos deux héros, gravitent des électrons tout aussi talentueux, permettant de former une graine de comédiens à suivre. Que ce soit le mystérieux et perfectionniste Raphaël (Calmette Mang) ; sa copie au féminin Djeneba (Urielle Mbakam) ; ou encore Nicolas (Joseph Fouda), très imaginatif et souffre-douleur de ses camarades, la bande de terminale du Refuge a des répliques.
Vieux de la vieille
Le défi est aussi intense qu’on se confronte à certains vieux de la vieille tels Jacobin Yarro (Père Lamy) et Massan à Biroko (Sœur Marie-Thérèse). Tous deux comédiens de théâtre de la première heure, ceux qui complètent le casting des récurrents du Refuge sont également présents, ces derniers temps, dans bon nombres de projets cinématographiques. Après son apparition dans W.A.K.A. de Françoise Ellong, Jacobin Yarro est dans la peau de l’imperturbable directeur et prêtre du Refuge. Un rôle qui rentre dans le même registre que son interprétation dans Touni bush, de Pascaline Ntema. Paré en soutane et bible en main, il y joue le prêtre envoyé dans une mission de campagne, réconcilier rebelles et populations.
Surnommée « La terreur » au Refuge, Massan à Biroko joue une ancienne militaire reconvertie. Désormais intendante, elle fait la pluie et le beau temps auprès des internes. Eprise de théâtre, la comédienne récolte aussi des rôles en télévision et même au cinéma. C’est la deuxième fois qu’elle travaille sous la direction de Cyrille Masso, après Confidences. On la retrouve également dans la série Harraga (Serge Alain Noa), Le Blanc d'Eyenga, de Thierry Ntamack (qui apparait également dans Le refuge) et Le Président, de Jean-Pierre Bekolo.
Du cinéma pour la télé
Cyrille Masso veut offrir au public africain, et camerounais en particulier, une série de « bonne facture ». « Les Camerounais aiment les séries et elles sont demandées dans le monde. Nous voulons faire du cinéma pour la télévision, nous voulons mettre la barre bien haute ne serait-ce qu’en Afrique sub-saharienne. La série a une économie intéressante, il y a toute une industrie derrière », explique-t-il.
Pour y parvenir, le travail technique se doit de taille. Pour gérer l’image, la production a dû faire appel au Tunisien Imed Aissaoui, spécialiste de la caméra Canon 5D Mark 2. Le reste de l’équipe, ce sont de jeunes Camerounais prometteurs. Arnold Ndal et Christian Fouda sont respectivement assistant caméra et son. Hervé Guémété signe le son et Arsène Mvondo est chef électricien. Le maquillage est assuré par Véronique Mendouga et Saint-Père Abiassi signe la déco.
« On est fidèle à l’intention du départ. On a réussi à maintenir la même rigueur esthétique », se réjouit le Chef Opérateur tunisien. Assistants réalisateurs, Agnès Yougang et Ferdinand Engo ont carrément eu la latitude de diriger des jours de tournage.
Soutenu à hauteur de 30 000 euros (environ 18 millions) par l’OIF, Le refuge est une production de Malo Pictures. Cette dernière prévoit de sortir deux versions (français et anglais). Le projet sera présent au Discop Africa 2014 (marché du film et de la télévision de Johannesburg) qui se tient du 5 au 7 novembre prochains. Après, ce sera au plus offrant d’obtenir la première diffusion, soutient le réalisateur. Les débats sont lancés avec A plus, la nouvelle chaîne du bouquet Canal Sat ; mais aussi avec la CRTV, chaîne de télévision nationale (Yaoundé). Tout ceci déterminera, à coup sûr, le tournage de la deuxième saison.
Pélagie Ng'onana
Africiné / Yaoundé
pour Images Francophones
En photo : Au milieu, Cyrille Masso, réalisateur et producteur, à sa droite Imed Aissaoui (Chef Op’), Arnold Ndal (assistant cadreur) à sa gauche en train de régler la caméra.
Crédit : Malo Pictures, Yaoundé