Tour du monde à travers l'univers francophone, au Festival de Tubingen-Stuttgart (01-08 nov 2017), Allemagne
Focus Afrique et compétitions. Le festival accueille aussi La Belle et la Meute, gros succès au box-office français.
Le Festival international du film francophone Tübingen | Stuttgart (région souabe, Allemagne) se targue d'avoir attiré l'année dernière, près de 14 000 spectatrices et spectateurs. Il est le plus grand festival germanique consacré aux cinémas francophones, à l'instar du festival de Namur en Belgique. Le Québec est mis à l'honneur avec une section spéciale : la province canadienne est l'invité d'honneur du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017, après la Suisse l'année dernière. Le festival a invité trois compositeurs de musique de film qui vont présenter les films dont ils ont écrit la musique. Les concerts ainsi que les ciné-concerts font partie de la longue tradition au festival.
Le Festival international du film francophone Tübingen | Stuttgart se saisit du film pour réfléchir sur l'état du monde de long en large. Dans la catégorie "Horizons", le Festival International du Film Francophone propose un riche aperçu du large panel de films francophones, avec des jeunes sur le devant de la scène : un garçon de la banlieue parisienne est envoyé par son père dans sa famille au Burkina Faso dans Wallay, une jeune fille devient aveugle dans Ava, des jeunes font du saut de falaise dans Corniche Kennedy...
Focus Afrique
Animé par Bärbel Mauch, Jörg Wenzel et Bernd Wolpert, le "Focus Afrique" est un aperçu de la production cinématographique africaine francophone actuelle. Il s'accompagne d'une discussion (à Tübingen) autour du cinéma africain contemporain et de son rôle. Pour le 10e anniversaire de la mort du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), deux fois invité à Tübingen, il sera projeté le film Sembene! de Samba Gadjigo et Jason Silverman. La programmation spéciale comprend également "l'après-midi Afrique" avec le Forum Afrikanum à Stuttgart (en lien avec l'association Forum Afrikanum) qui se compose de projections-débats, de la musique et une collation. Le critique sénégalais Aboubacar Kibili Cissokho (Africiné Magazine, Dakar) sera présent dans ce cadre.
Dans la Compétition internationale, on retrouve À mon âge je me cache encore pour fumer de la réalisatrice algérienne Rayhana (France, Grèce, Algérie) qui nous amène dans un hammam d'Alger où se rencontrent des femmes des plus différentes qui échangent leurs secrets et se dévoilent leurs désirs ainsi que leurs positions politiques et religieuses, ainsi que Jeune femme (Montparnasse Bienvenüe) de Leonore Serraille (France / Belgique), Caméra d'Or 2017 à Cannes, avec Souleymane Sèye Ndiaye (La Pirogue, Des Etoiles), sur les pas de Paula, sans ressources et sans toit, cherchant un abri et un travail ; dans sa quête, elle découvre des gens très différents et en fin de compte, elle-même.
Pour le Prix du public de Stuttgart, plusieurs films concourent : De toutes mes forces, de Chad Chenouga, où Nassim vit dans un orphelinat : personne à l'école qu'il fréquente ne doit savoir ; Djam de Tony Gatlif où une Grecque et une Française s'embarquent dans un voyage musical à travers la Turquie, Maman Colonelle (Mama Colonel) de Dieudo Hamadi portraiturant une commandante de police résolue à ne pas accepter la violation des droits humains ni la criminalité ; L'Orage africain : un continent sous influence de Sylvestre Amoussou avec un président africain et une journaliste européenne entre utopie et réalité ; Félicité de Alain Gomis où une chanteuse congolaise se bat pour son fils à Kinshasa ; Wallay de Berni Goldblat qui raconte comment Wallay, 13 ans, est envoyé dans un village du Burkina Faso avant qu'il ne tombe dans la criminalité ; Patients coréalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir où après avoir eu un accident, Benjamin se réveille dans un centre de rééducation avec la moitié de son corps paralysée et se retrouve face au plus grand défi sportif de toute sa vie : réapprendre à marcher.
Parmi les autres films à découvrir à cette 34ème édition du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017, il y a d'autres films initiatiques grandioses ou des " romans d'apprentissage cinématographiques " : La Mélodie (inspiré par le programme Démos de la Philharmonique de Paris), L'Atelier (un apprentissage à l'encre de la vie), Adama (merveilleuse plongée en animation dans la guerre), Swagger ou encore I Am Not a Witch. Cette tendance est-elle un pur hasard, ou un regard particulier et bien conscient porté sur la société ?
Autres films qu'il sera possible de déguster au festival souabe : Corps étranger de Raja Amari qui n'est pas sans rappeler Théorème de Pasolini (1968) où une jeune personne entre dans une riche famille et bouleverse les relations, Volubilis de Faouzi Bensaidi, avec Malika et Abdelkader récemment mariés et fous amoureux l'un de l'autre, habitant un nouveau quartier dans la périphérie de la ville de Meknès, au Maroc ; Abdelkader va vivre un épisode d'une grande violence et dont l'humiliation va chambouler leur destin ; Kemtiyu - Séex Anta de Ousmane William Mbaye, vibrant portrait très réussi du savant et humaniste panafricain.
Il y a aussi La Belle et la meute de Kaouther Ben Hania, actuellement sur les écrans en France depuis le 18 octobre 2017. Le film entre directement à la 20ème place du box-office français (avec 18 326 entrées, en une semaine d'exploitation, sur seulement 64 copies). Hormis celui de Raja Amari, les trois autres films ont été soutenus par le Fonds Image de la Francophonie. Christopher Buchholz est le Directeur du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017 dont le Manager est Hasan Ugur.
Thierno I. Dia
Images Francophones.
Image : Sembène Ousmane, en tournage.
Crédit : DR, gracieuseté du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017
Le Festival international du film francophone Tübingen | Stuttgart se saisit du film pour réfléchir sur l'état du monde de long en large. Dans la catégorie "Horizons", le Festival International du Film Francophone propose un riche aperçu du large panel de films francophones, avec des jeunes sur le devant de la scène : un garçon de la banlieue parisienne est envoyé par son père dans sa famille au Burkina Faso dans Wallay, une jeune fille devient aveugle dans Ava, des jeunes font du saut de falaise dans Corniche Kennedy...
Focus Afrique
Animé par Bärbel Mauch, Jörg Wenzel et Bernd Wolpert, le "Focus Afrique" est un aperçu de la production cinématographique africaine francophone actuelle. Il s'accompagne d'une discussion (à Tübingen) autour du cinéma africain contemporain et de son rôle. Pour le 10e anniversaire de la mort du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), deux fois invité à Tübingen, il sera projeté le film Sembene! de Samba Gadjigo et Jason Silverman. La programmation spéciale comprend également "l'après-midi Afrique" avec le Forum Afrikanum à Stuttgart (en lien avec l'association Forum Afrikanum) qui se compose de projections-débats, de la musique et une collation. Le critique sénégalais Aboubacar Kibili Cissokho (Africiné Magazine, Dakar) sera présent dans ce cadre.
Dans la Compétition internationale, on retrouve À mon âge je me cache encore pour fumer de la réalisatrice algérienne Rayhana (France, Grèce, Algérie) qui nous amène dans un hammam d'Alger où se rencontrent des femmes des plus différentes qui échangent leurs secrets et se dévoilent leurs désirs ainsi que leurs positions politiques et religieuses, ainsi que Jeune femme (Montparnasse Bienvenüe) de Leonore Serraille (France / Belgique), Caméra d'Or 2017 à Cannes, avec Souleymane Sèye Ndiaye (La Pirogue, Des Etoiles), sur les pas de Paula, sans ressources et sans toit, cherchant un abri et un travail ; dans sa quête, elle découvre des gens très différents et en fin de compte, elle-même.
Pour le Prix du public de Stuttgart, plusieurs films concourent : De toutes mes forces, de Chad Chenouga, où Nassim vit dans un orphelinat : personne à l'école qu'il fréquente ne doit savoir ; Djam de Tony Gatlif où une Grecque et une Française s'embarquent dans un voyage musical à travers la Turquie, Maman Colonelle (Mama Colonel) de Dieudo Hamadi portraiturant une commandante de police résolue à ne pas accepter la violation des droits humains ni la criminalité ; L'Orage africain : un continent sous influence de Sylvestre Amoussou avec un président africain et une journaliste européenne entre utopie et réalité ; Félicité de Alain Gomis où une chanteuse congolaise se bat pour son fils à Kinshasa ; Wallay de Berni Goldblat qui raconte comment Wallay, 13 ans, est envoyé dans un village du Burkina Faso avant qu'il ne tombe dans la criminalité ; Patients coréalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir où après avoir eu un accident, Benjamin se réveille dans un centre de rééducation avec la moitié de son corps paralysée et se retrouve face au plus grand défi sportif de toute sa vie : réapprendre à marcher.
Parmi les autres films à découvrir à cette 34ème édition du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017, il y a d'autres films initiatiques grandioses ou des " romans d'apprentissage cinématographiques " : La Mélodie (inspiré par le programme Démos de la Philharmonique de Paris), L'Atelier (un apprentissage à l'encre de la vie), Adama (merveilleuse plongée en animation dans la guerre), Swagger ou encore I Am Not a Witch. Cette tendance est-elle un pur hasard, ou un regard particulier et bien conscient porté sur la société ?
Autres films qu'il sera possible de déguster au festival souabe : Corps étranger de Raja Amari qui n'est pas sans rappeler Théorème de Pasolini (1968) où une jeune personne entre dans une riche famille et bouleverse les relations, Volubilis de Faouzi Bensaidi, avec Malika et Abdelkader récemment mariés et fous amoureux l'un de l'autre, habitant un nouveau quartier dans la périphérie de la ville de Meknès, au Maroc ; Abdelkader va vivre un épisode d'une grande violence et dont l'humiliation va chambouler leur destin ; Kemtiyu - Séex Anta de Ousmane William Mbaye, vibrant portrait très réussi du savant et humaniste panafricain.
Il y a aussi La Belle et la meute de Kaouther Ben Hania, actuellement sur les écrans en France depuis le 18 octobre 2017. Le film entre directement à la 20ème place du box-office français (avec 18 326 entrées, en une semaine d'exploitation, sur seulement 64 copies). Hormis celui de Raja Amari, les trois autres films ont été soutenus par le Fonds Image de la Francophonie. Christopher Buchholz est le Directeur du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017 dont le Manager est Hasan Ugur.
Thierno I. Dia
Images Francophones.
Image : Sembène Ousmane, en tournage.
Crédit : DR, gracieuseté du Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2017