The revolution won't be televised, de Rama Thiaw : Première nationale, ce 9 mai 2016
À 19h30, au Grand Théâtre de Dakar. Entrée libre.
Pour la Première Sénégalaise et Africaine de son second long métrage documentaire, la réalisatrice Rama Thiaw s'offre le Grand Théâtre de Dakar, ce lundi 09 mai 2016, à 19h30. En cette deuxième semaine de la Biennale Dak'Art, le public dakarois va pouvoir enfin découvrir The revolution won't be televised.
À la Première Mondiale (Berlinale 2016), ce film coup de coeur du magazine Africiné (Dakar) a eu le prestigieux Prix Fipresci décerné par la Critique Internationale ainsi qu'une Mention Spéciale du Prix Caligari. Sa production a bénéficié du soutien de l'OIF. Sur fonds d'instabilité politique (les élections présidentielles tourmentées au Sénégal et la contestation du régime de Compaoré au Burkina), Rama Thiaw narre avec intelligence et talent la stabilité d'une profonde histoire d'amitié entre les deux rappeurs de Keur Gui (Thiat & Kilifeu, avec leur manager aussi, Gadiaga) et la présence lumineuse de la regrettée cinéaste Khady Sylla.
Les Keur Gui sont initiateurs du Collectif Y'en A Marre qui a mobilisé la rue, sans violence et dans la dignité ; le mouvement citoyen ne prend pas une place démesurée dans le film et c'est bien. La réalisatrice (et productrice) réussit à ne pas se disperser face à ces poils à gratter des hommes-politiques-africains-qui-durent-trop-au-pouvoir. Elle rapporte des moments d'anthologie, comme la visite de Macky Sall - alors candidat - au siège de Y'en A Marre où il parle de son ambition d'une refonte des valeurs (il y a bien loin du "projet" à l'action du politicien une fois élu).
The revolution won't be televised est un beau film à voir pour comprendre - à travers le Sénégal - la détermination des sociétés africaines. Tout comme la poésie de Khady Sylla, la musique de ce long métrage est à déguster ; d'ailleurs le titre du film de Rama Thiaw vient de la chanson de Gil Scott-Heron, The Revolution Will not be televised (1970), il rappelle que l'on ne fait la révolution assis dans son canapé et devant sa télévision.
Thierno I. Dia
Images Francophones
Crédit image : Boul Fallé Images
À la Première Mondiale (Berlinale 2016), ce film coup de coeur du magazine Africiné (Dakar) a eu le prestigieux Prix Fipresci décerné par la Critique Internationale ainsi qu'une Mention Spéciale du Prix Caligari. Sa production a bénéficié du soutien de l'OIF. Sur fonds d'instabilité politique (les élections présidentielles tourmentées au Sénégal et la contestation du régime de Compaoré au Burkina), Rama Thiaw narre avec intelligence et talent la stabilité d'une profonde histoire d'amitié entre les deux rappeurs de Keur Gui (Thiat & Kilifeu, avec leur manager aussi, Gadiaga) et la présence lumineuse de la regrettée cinéaste Khady Sylla.
Les Keur Gui sont initiateurs du Collectif Y'en A Marre qui a mobilisé la rue, sans violence et dans la dignité ; le mouvement citoyen ne prend pas une place démesurée dans le film et c'est bien. La réalisatrice (et productrice) réussit à ne pas se disperser face à ces poils à gratter des hommes-politiques-africains-qui-durent-trop-au-pouvoir. Elle rapporte des moments d'anthologie, comme la visite de Macky Sall - alors candidat - au siège de Y'en A Marre où il parle de son ambition d'une refonte des valeurs (il y a bien loin du "projet" à l'action du politicien une fois élu).
The revolution won't be televised est un beau film à voir pour comprendre - à travers le Sénégal - la détermination des sociétés africaines. Tout comme la poésie de Khady Sylla, la musique de ce long métrage est à déguster ; d'ailleurs le titre du film de Rama Thiaw vient de la chanson de Gil Scott-Heron, The Revolution Will not be televised (1970), il rappelle que l'on ne fait la révolution assis dans son canapé et devant sa télévision.
Thierno I. Dia
Images Francophones
Crédit image : Boul Fallé Images