Suisse : Images, droits de l'homme et Afrique au FIFDH
La 14ème édition du Festival du Film et des Droits Humains agite Genève du 4 au 13 mars 2016.
Parmi de nombreux axes de réflexion, ouverts sur le monde, la situation des États africains est concernée au cours de projections et de rencontres intenses. 3000 nuits (3000 Nights) de Maï Masri remporte le Prix du Jury Jeunesse (le film a eu le soutien de l'OIF).
L'idée majeure du FIFDH est d'ouvrir le débat à partir de films, d'expositions, de rencontres, en présence des défenseurs des droits humains ainsi que d'artistes venus de divers continents. La manifestation, créée par Leo Kaneman à Genève, profite de l'apparente neutralité de la ville suisse, pour confronter les regards et les expériences de terrain. Cette année, Leo Kaneman est le coordinateur du programme des thématiques, et Isabelle Gattiker prend la direction d'une édition qui s'étend dans 37 lieux. Pour elle, " l'ambition de ce festival est d'être un temps d'expérimentation, où l'on se rencontre et l'on se transforme. Un lieu où l'on efface la peur et on ose le courage. Un lieu de résistance. " Et c'est dans ce sens que le FIFDH se propose de soulever de multiples questions autour des films sur les droits, la démocratie, l'environnement, la santé, les abus de la violence dans le monde.
Des femmes en avant
Plus de 200 invités participent aux forums et soirées spéciales, parfois décentralisées dans 18 communes du Grand Genève. Parmi les temps forts, 16 rencontres publiques sont conçues selon la formule : " Un film, un sujet, un débat ". La photo de l'affiche du FIFDH 2016, due à Leila Alaoui, représente un jeune berger dont les yeux brillent du " Hrag ", ce feu qui brûle les cœurs au sud de la Méditerranée. La photographe franco-marocaine l'a prise à Tanger, tout en se préparant à inaugurer une résidence à Meyrin, près de Genève, pendant le festival. Cela juste avant de trouver la mort, le 18 janvier 2016, suite aux blessures reçues dans l'attaque terroriste du restaurant Le Cappuccino, le 15 janvier à Ouagadougou. La 14ème édition du FIFDH lui est dédiée, en valorisant son travail notamment par l'exposition Natreen, composée de clichés pris dans les camps de réfugiés syriens, au Liban.
La condition des femmes est célébrée dès le début du festival, avec un hymne aux créatrices, à partir du film Sonita, 2015, une coproduction suisse, de l'Iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, défendue à Genève par sa jeune protagoniste, Sonita Alizadeh, qui s'affirme par le rap. On remarque que sur les 46 films en sélection officielle ou projetés en sections thématiques, 23 sont réalisés ou coréalisés par des femmes. Leur condition est aussi abordée par des pièces de théâtre, proposées dans les programmes, dont Un conte cruel, mis en scène par Martine Paschoud. En résonnance, le film Paroles de femmes de Richard Dindo, traitant de la violence conjugale, est projeté, accompagné d'une discussion avec Solidarité Femmes et l'Université de Genève. Le FIFDH poursuit ainsi ses partenariats et les élargit cette année notamment avec la Cinémathèque Suisse et la Fondation Ford.
Discuter de l'oppression
Une rencontre avec 150 professionnels du cinéma et des représentants d'ONG, du monde de la philanthropie, d'organisations internationales, s'articule autour du Window to Good Pitch. L'événement est organisé par l'Office Fédéral de la Culture pour faire avancer le financement du cinéma, en proposant des outils stratégiques pour créer des documentaires, capables de faire évoluer les droits humains et l'environnement. Parmi les personnalités concernées, on relève la présence de Cara Mertes, directrice de JustFilms, pour la Fondation Ford, et Beadie Finzi, directrice de Britdoc.
Mais les cinéastes sont aussi bien représentés au 14ème FIFDH avec Brillante Mendoza des Philippines, qui donne une masterclass en commentant Taklub, 2015, le Belge Joachim Lafosse débattant de sa fiction Les Chevaliers Blancs, 2015, sur la récupération d'enfants en Afrique, ou l'Israélien Amos Gitaï, venu défendre Le Dernier Jour d'Yitzhak Rabin, 2015. Les échanges avec les 30 réalisateurs présents, sont suivis par un public large, conscientisé et curieux. Il y a de l'affluence jusqu'aux dernières séances du festival comme celle de Made in France de Nicolas Boukhrief, fiction immergée dans une cellule djihadiste, dont la sortie française a été annulée après les attentats du 13 novembre 2015, à Paris et Saint-Denis, par peur de troubles dans les salles.
Parmi les expositions organisées au FIFDH, Fenêtres sur les couloirs de la mort impressionne. Elle présente les visions de dessinateurs de presse américains, confrontées aux dessins et peintures de prisonniers en attente d'exécution. L'impact des créations faites par les prisonniers, révèle la réalité d'un système carcéral impitoyable tandis que les caricaturistes participent avec leur art, aux débats vifs sur l'opportunité de la peine capitale aux Etats-Unis. L'exposition, inaugurée à Los Angeles, en octobre 2015, est née de l'initiative du dessinateur Patrick Chappatte et de la journaliste d'investigation de la RTS, Anne-Frédérique Widmann. Elle fait un détour en Suisse pour le FIFDH, accompagnée et commentée par ses concepteurs mais aussi par Ndume Olatushani, un ancien condamné à mort, innocenté. Leurs interventions lors d'une des soirées débats thématiques, rejoignent le combat de Ruth Dreifuss, l'ex conseillère fédérale, membre de la commission contre la peine de mort, présente à leurs côtés.
Droits d'intervention en Afrique
Les projections de films ont aussi un fort impact sur le public suisse et les associations mobilisées autour des séances. Le Jury " Fictions et Droits Humains " est présidé cette année, par le cinéaste Nabil Ayouch. Il comprend la réalisatrice costaricaine Marcela Zamora Chamorro, la scénariste Aude Py, et l'avocat Philippe Cottier. (*) Le réalisateur marocain Nabil Ayouch en profite pour débattre lors de la projection, hors compétition, de son film controversé, Much Loved, 2015. Cette fiction qui s'attache aux jours et aux nuits de prostituées amies, à Marrakech, est toujours interdite au Maroc par le Ministère de la Communication. Selon les autorités, elle " comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l'image du royaume ".
En rappelant l'arbitraire de la mesure, prise alors que c'est la commission de contrôle dépendant du Centre Marocain du Cinéma qui est habilitée pour l'interdire, et aussi la virulence des attaques des conservateurs, le réalisateur embarrasse les autorités tout en affirmant sa détermination à faire front. Nabil Ayouch évoque aussi la pression et la violence, subies par ses actrices notamment Loubna Abidar qui s'est réfugiée en France après avoir été agressée. La question de l'émancipation des artistes et leurs droits, qui interpelle le Maroc, se pose aussi dans plusieurs films de la compétition fictions, proposée à Genève.
Côté " Documentaires de création ", c'est la diva noire Barbara Hendricks qui préside le Jury, composé de l'écrivain Philippe Djian, du dessinateur de presse Plantu, du cinéaste Daniel Schweizer, et de la journaliste turque Ece Temelkuran. On remarque parmi la Compétition OMCT, un regard neuf sur l'évolution du Burkina Faso : Une révolution africaine, les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré de Boubacar Sangaré et Gideon Vink, 2015. Ce long-métrage s'attache à éclairer l'histoire du changement de régime en recueillant la parole d'acteurs de la révolution mais aussi celle de membres du gouvernement de l'époque. Les images de scènes des rues, entre les forces en présence, révèlent la colère et l'énergie des jeunes, révoltés contre le maintien au pouvoir du président Compaoré. Et parmi les " Evènements " du FIFDH, les changements de la politique tunisienne font l'objet d'un " Focus Tunisie ", organisé par Le Pont Genève (**), pour faire le point sur l'explosion des images qui a suivi la révolution de 2011. De jeunes artistes se sont emparés des caméras numériques pour accompagner le processus démocratique avec des films incisifs. Un florilège de quelques-uns d'entre eux, composent un après-midi entier de projections. On y voit comment les espoirs d'une vie meilleure sont émoussés par les désillusions du quotidien, la misère persistante, les dérives autoritaires des dirigeants. Parmi le programme présenté, se distinguent des documentaires comme El Gort de Hamza Ouni, sur un jeune paysan désenchanté, 7 vies de Lilia Blaise et Amine Boufaied, traitant du rapport des citoyens à la figure de Ben Ali, ou C'était mieux demain (Ya Man Aach), une fiction de Hinde Boujemaa, tous suivis par une discussion passionnée entre certains des réalisateurs et les spectateurs, sur l'état de la Tunisie.
La présence au FIFDH, de certains des sujets filmés, permet d'étayer sérieusement les débats autour des films. On le mesure lors de la soirée " RDC : silence, on viole ! Les femmes demandent justice " en présence du cinéaste belge Thierry Michel et de Navi Pillay, avocate, venue du Haut-Commissariat des droits de l'homme. Avec eux, le Congolais Denis Mukwege qui est au centre de L'hommme qui répare les femmes - La colère d'Hippocrate de Thierry Michel, coécrit avec Colette Braeckman, témoigne de son action en direct, dépeignant la situation de chaos qu'a connu la RDC et le sort des femmes violées qu'il s'est engagé à soigner, à réconforter. Il est cadré à hauteur d'homme par le réalisateur belge, auteur de Congo River, 2005, L'affaire Chebeya : un crime d'Etat ?, 2011. Car Thierry Michel est familier des tournages en RDC, et connu pour ses observations de terrain en profondeur. Il valorise le docteur Mukwege, Prix Sakharov 2014, travaillant à la réhabilitation du corps et du statut de la femme, qui trouve un relais propice à son action par le cinéma. La diffusion du film, interdit un temps en RDC, pour " volonté manifeste de nuire à l'armée congolaise et de salir son image ", est récemment autorisée après la reconnaissance internationale dont il est l'objet tout comme le docteur Mukwege. D'ailleurs celui-ci prend officiellement la parole aux côtés du Haut-Commissaire aux droits de l'homme, intervenant en plénière, le lendemain de la séance du FIFDH, pour demander justice en faveur des femmes massivement violées en RDC.
Des abus et des politiques africaines
Les agressions que connaissent aussi les enfants d'Afrique sont crûment mises en lumière par une soirée intitulée : " Soldat de la paix : protecteur ou violeur ? " Cette rencontre, organisée par Avocats sans Frontières Suisse et l'Organisation Mondiale contre la Torture, aborde les accusations portées contre des soldats faisant partie des forces de maintien de la paix de l'ONU. Suspectés d'abus sexuels sur des mineurs dans plusieurs pays d'Afrique depuis 2004, au Mali, en République Centrafricaine, en Côte d'Ivoire comme en RDC, au Burundi, leurs cas sont examinés après ceux des années 90 en Bosnie et au Kosovo. Aujourd'hui, c'est la mission de l'Union africaine en Somalie qui est visée comme la responsabilité de l'armée américaine en Afghanistan. La projection du documentaire de référence, signé par Raymonde Provencher, Le déshonneur des casques bleus, 2007, qui relate le désarroi de populations dont les enfants sont devenues les proies des protecteurs internationaux, précède un débat animé sur la responsabilité de l'ONU et la question de la justice, revenant au pays d'origine des soldats incriminés plutôt qu'aux organismes qu'ils défendent.
L'implication de l'ONU sur l'examen des droits de l'homme en Erythrée, débouche sur une autre grande rencontre autour d'un Etat africain avec " Erythrée, le règne de la peur ". La soirée, en partenariat avec TV5 Monde, est lancée avec la projection de Voyage en Barbarie de Cécile Allegra et Delphine Déloger, Grand Prix de l'OMCT. Leurs images semblent appuyer l'observation d'un rapport de l'ONU déclarant : " Ce n'est pas la loi qui régit la vie des Erythréens, c'est la peur ". Car même si le pays, indépendant depuis 1993, n'est pas déstructuré par un conflit, interne ou extérieur, le nombre de réfugiés qu'il motive est sans arrêt croissant, juste dépassé par les déplacés fuyant la Syrie. En dévoilant le quotidien des Erythréens qui ne peuvent consommer que des aliments rationnés, doivent assurer un service militaire à vie, se conformer à des pratiques religieuses contrôlées, le débat dresse un tableau sombre. Il résonne avec le film projeté qui s'attache à des jeunes ayant fui la dictature, enlevés et placés dans des camps de torture du Sinaï pour extorquer une rançon à leur famille, avant de se réfugier dans les pays nordiques. Il dénonce ainsi les rackets organisés pour survivre face à la misère ambiante. L'exode qui en découle inquiète les Etats européens. Car ces derniers jouent le rôle de territoire de refuge, laissant les autorités de l'Erythrée continuer leur politique de répression sans opposition dans le pays.
Accompagner les changements
Les déplacements engendrés par les mouvements migratoires massifs, font l'objet de la soirée thématique " Migrations : sauver la vie, accueillir, vivre ensemble ", organisé avec Médecins Sans Frontières, Global Studies Institute et l'Université de Genève. Introduite par Salvatore Saguès, Spécialiste de programme droits de l'homme à l'Organisation Internationale de la Francophonie, la rencontre vise à examiner les conditions d'aide et d'intégration des réfugiés dont les droits fondamentaux ne sont souvent pas respectés ni par leurs Etats ni par les territoires d'accueil. Le film Non Assistance de Frédéric Chauffât, réalisé avec la collaboration de Caroline Abu Sa'Da, valorise l'action de ceux qui aident les migrants en perdition lorsqu'ils ont entrepris de traverser la Méditerranée. Il est précédé par le court-métrage Ellis de JR. Ces images amorcent la discussion sur l'application des principes énoncés dans la Convention relative aux réfugiés de 1951, qui a servi à étayer la construction de l'Europe.
Mais le rappel des règles qui président au fonctionnement des institutions, touche aussi le monde sportif lorsque le FIFDH consacre une après-midi de discussions, avec le concours de la Ville de Genève et de la chaîne Arte, au thème : " Manifestations sportives et droits humains : comment jouer le jeu ? " La question se pose lorsque des manifestations sportives servent de paravents à des régimes autoritaires comme c'est la cas en Argentine, en 1978, à Moscou pendant la guerre en Afghanistan, ou quand les Jeux Olympiques restructurent Pékin. Le fonctionnement des instances sportives est directement visé dans le film La planète FIFA de Jean-Louis Perez, commenté en présence de son auteur et de responsables sportifs. La spéculation sur le foot, les commissions occultes et l'implication des dirigeants pour garder le pouvoir sont pointés. Les transferts d'argent entre des fédérations lucratives concernant bon nombre de pays d'Afrique dont le Cameroun, sont aussi mis en cause en regard de la manière dont le monde sportif peut reléguer les droits humains derrière ses terrains de jeux. L'emprisonnement d'opposants, l'emploi de main-d'œuvre forcée dans plusieurs points du globe, motivent des reportages et des documentaires d'investigation qui soulignent la fragilité des droits de l'homme face aux enjeux stratégiques des Etats.
Asseoir les collaborations
Ces questions débattues entre des responsables d'organisations de terrain, des représentants de structures internationales, résonnent au milieu des images sélectionnées par la 14ème édition du FIFDH. La caution de personnalités qui y participent comme Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine à Bruxelles, Rober Scarpinato, procureur général auprès du parquet de Palerme, ou Zhanna Nemtsova, journaliste à la Deutsche Welle, la fille de Boris Nemtsov, assassiné en 2015, atteste de l'éventail des sujets abordés à Genève. Ainsi depuis sa création, en 2003, le FIFDH a accueilli plus de 230 000 festivaliers, en remplissant les salles lors de multiples séances, et en touchant les jeunes puisque 40% de son public a moins de 35 ans. C'est pourquoi 116 partenaires internationaux soutiennent la manifestation qui bénéficie de plus de 30 nouveaux partenariats pour sa 14ème édition.
Le festival est organisé en collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, l'Organisation Internationale de la Francophonie, de nombreuses ONG dont Amnesty International, l'OMCT, La FIDH, MSF, en relation avec l'Université de Genève et d'importants médias internationaux comme RTS, Le Temps, Euronews, TV5 Monde, le Huffington Post ou France Culture. Son budget de 1,6 millions de francs suisses, est constitué à 45% de contributions publiques provenant de la Ville et le Canton de Genève, ACG, DFAE, OFC, la Francophonie, de 42% de mécénat et sponsoring, alors les recettes le couvrent à 11%. Le FIFDH est devenu un des événements internationaux les plus importants dédiés au cinéma et aux droits humains, traitant de tous les sujets face au Conseil des Nations Unies aux droits de l'homme qui siège dans le même temps, à Genève. Ainsi la manifestation s'affirme comme un moment fort, reflétant l'évolution des images et des choix posés par la condition des droits humains dans un temps de mutations sociales et politiques accélérées. La production audiovisuelle, retenue au 14ème FIFDH, est au diapason de ces enjeux.
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(*) PALMARES OFFICIEL FIFDH Genève 2016 :
= SECTION DOCUMENTAIRES DE CREATION = - GRAND PRIX DE GENEVE (CHF 10'000)
Offert par le Canton et la Ville de Genève
AMONG THE BELIEVERS d'Hemal Trivedi et Mohammed Ali Naqvi
- PRIX GILDA VIEIRA DE MELLO EN HOMMAGE A SON FILS SERGIO VIEIRA DE MELLO (CHF 5'000)
Offert par la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation
HOOLIGAN SPARROW de Nanfu Wang
- PRIX SPECIAL DU JURY (CHF 3'000)
Offert par la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation
A SYRIAN LOVE STORY de Sean McAllister
- PRIX DU JURY DES JEUNES (CHF 500)
Offert par la Fondation Eduki
HOOLIGAN SPARROW de Nanfu Wang
= SECTION FICTION ET DROITS HUMAINS = - GRAND PRIX FICTION ET DROITS HUMAINS (CHF 10'000)
Offert par la Fondation Hélène et Victor Barbour
ZVIZDAN (Soleil de plomb) de Dalibor Matanic
Mention spéciale à EXPERIMENTER de Michael Almereyda
- PRIX DU JURY DES JEUNES (CHF 500)
Offert par les Peace Brigades International
3000 nuits (3000 Nights) de Maï Masri
= SECTION OMCT = - GRAND PRIX DE L'ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE (OMCT) (CHF 5'000)
VOYAGE EN BARBARIE de Delphine Deloget et Cécile Allegra
- PRIX DU JURY DU CENTRE DE DETENTION DE LA CLAIRIERE
Spartiates de Nicolas Wadimoff
(**) Le Pont Genève est une association, créée il y a un an, à Genève, pour promouvoir les échanges entre la Suisse et la Tunisie. Présidée par Jalel Matri, elle s'est associée au FIFDH pour organiser une journée de projections de films tunisiens à Genève. En parallèle, l'association diffuse des images de réalisateurs suisses en Tunisie.
par Michel AMARGER
(Africiné / Paris)
pour Images Francophones
en collaboration avec Africultures
Image : Détail photo de l'Affiche du FIFDH 2016
Crédit : Leila Alaoui
L'idée majeure du FIFDH est d'ouvrir le débat à partir de films, d'expositions, de rencontres, en présence des défenseurs des droits humains ainsi que d'artistes venus de divers continents. La manifestation, créée par Leo Kaneman à Genève, profite de l'apparente neutralité de la ville suisse, pour confronter les regards et les expériences de terrain. Cette année, Leo Kaneman est le coordinateur du programme des thématiques, et Isabelle Gattiker prend la direction d'une édition qui s'étend dans 37 lieux. Pour elle, " l'ambition de ce festival est d'être un temps d'expérimentation, où l'on se rencontre et l'on se transforme. Un lieu où l'on efface la peur et on ose le courage. Un lieu de résistance. " Et c'est dans ce sens que le FIFDH se propose de soulever de multiples questions autour des films sur les droits, la démocratie, l'environnement, la santé, les abus de la violence dans le monde.
Des femmes en avant
Plus de 200 invités participent aux forums et soirées spéciales, parfois décentralisées dans 18 communes du Grand Genève. Parmi les temps forts, 16 rencontres publiques sont conçues selon la formule : " Un film, un sujet, un débat ". La photo de l'affiche du FIFDH 2016, due à Leila Alaoui, représente un jeune berger dont les yeux brillent du " Hrag ", ce feu qui brûle les cœurs au sud de la Méditerranée. La photographe franco-marocaine l'a prise à Tanger, tout en se préparant à inaugurer une résidence à Meyrin, près de Genève, pendant le festival. Cela juste avant de trouver la mort, le 18 janvier 2016, suite aux blessures reçues dans l'attaque terroriste du restaurant Le Cappuccino, le 15 janvier à Ouagadougou. La 14ème édition du FIFDH lui est dédiée, en valorisant son travail notamment par l'exposition Natreen, composée de clichés pris dans les camps de réfugiés syriens, au Liban.
La condition des femmes est célébrée dès le début du festival, avec un hymne aux créatrices, à partir du film Sonita, 2015, une coproduction suisse, de l'Iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, défendue à Genève par sa jeune protagoniste, Sonita Alizadeh, qui s'affirme par le rap. On remarque que sur les 46 films en sélection officielle ou projetés en sections thématiques, 23 sont réalisés ou coréalisés par des femmes. Leur condition est aussi abordée par des pièces de théâtre, proposées dans les programmes, dont Un conte cruel, mis en scène par Martine Paschoud. En résonnance, le film Paroles de femmes de Richard Dindo, traitant de la violence conjugale, est projeté, accompagné d'une discussion avec Solidarité Femmes et l'Université de Genève. Le FIFDH poursuit ainsi ses partenariats et les élargit cette année notamment avec la Cinémathèque Suisse et la Fondation Ford.
Discuter de l'oppression
Une rencontre avec 150 professionnels du cinéma et des représentants d'ONG, du monde de la philanthropie, d'organisations internationales, s'articule autour du Window to Good Pitch. L'événement est organisé par l'Office Fédéral de la Culture pour faire avancer le financement du cinéma, en proposant des outils stratégiques pour créer des documentaires, capables de faire évoluer les droits humains et l'environnement. Parmi les personnalités concernées, on relève la présence de Cara Mertes, directrice de JustFilms, pour la Fondation Ford, et Beadie Finzi, directrice de Britdoc.
Mais les cinéastes sont aussi bien représentés au 14ème FIFDH avec Brillante Mendoza des Philippines, qui donne une masterclass en commentant Taklub, 2015, le Belge Joachim Lafosse débattant de sa fiction Les Chevaliers Blancs, 2015, sur la récupération d'enfants en Afrique, ou l'Israélien Amos Gitaï, venu défendre Le Dernier Jour d'Yitzhak Rabin, 2015. Les échanges avec les 30 réalisateurs présents, sont suivis par un public large, conscientisé et curieux. Il y a de l'affluence jusqu'aux dernières séances du festival comme celle de Made in France de Nicolas Boukhrief, fiction immergée dans une cellule djihadiste, dont la sortie française a été annulée après les attentats du 13 novembre 2015, à Paris et Saint-Denis, par peur de troubles dans les salles.
Parmi les expositions organisées au FIFDH, Fenêtres sur les couloirs de la mort impressionne. Elle présente les visions de dessinateurs de presse américains, confrontées aux dessins et peintures de prisonniers en attente d'exécution. L'impact des créations faites par les prisonniers, révèle la réalité d'un système carcéral impitoyable tandis que les caricaturistes participent avec leur art, aux débats vifs sur l'opportunité de la peine capitale aux Etats-Unis. L'exposition, inaugurée à Los Angeles, en octobre 2015, est née de l'initiative du dessinateur Patrick Chappatte et de la journaliste d'investigation de la RTS, Anne-Frédérique Widmann. Elle fait un détour en Suisse pour le FIFDH, accompagnée et commentée par ses concepteurs mais aussi par Ndume Olatushani, un ancien condamné à mort, innocenté. Leurs interventions lors d'une des soirées débats thématiques, rejoignent le combat de Ruth Dreifuss, l'ex conseillère fédérale, membre de la commission contre la peine de mort, présente à leurs côtés.
Droits d'intervention en Afrique
Les projections de films ont aussi un fort impact sur le public suisse et les associations mobilisées autour des séances. Le Jury " Fictions et Droits Humains " est présidé cette année, par le cinéaste Nabil Ayouch. Il comprend la réalisatrice costaricaine Marcela Zamora Chamorro, la scénariste Aude Py, et l'avocat Philippe Cottier. (*) Le réalisateur marocain Nabil Ayouch en profite pour débattre lors de la projection, hors compétition, de son film controversé, Much Loved, 2015. Cette fiction qui s'attache aux jours et aux nuits de prostituées amies, à Marrakech, est toujours interdite au Maroc par le Ministère de la Communication. Selon les autorités, elle " comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l'image du royaume ".
En rappelant l'arbitraire de la mesure, prise alors que c'est la commission de contrôle dépendant du Centre Marocain du Cinéma qui est habilitée pour l'interdire, et aussi la virulence des attaques des conservateurs, le réalisateur embarrasse les autorités tout en affirmant sa détermination à faire front. Nabil Ayouch évoque aussi la pression et la violence, subies par ses actrices notamment Loubna Abidar qui s'est réfugiée en France après avoir été agressée. La question de l'émancipation des artistes et leurs droits, qui interpelle le Maroc, se pose aussi dans plusieurs films de la compétition fictions, proposée à Genève.
Côté " Documentaires de création ", c'est la diva noire Barbara Hendricks qui préside le Jury, composé de l'écrivain Philippe Djian, du dessinateur de presse Plantu, du cinéaste Daniel Schweizer, et de la journaliste turque Ece Temelkuran. On remarque parmi la Compétition OMCT, un regard neuf sur l'évolution du Burkina Faso : Une révolution africaine, les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré de Boubacar Sangaré et Gideon Vink, 2015. Ce long-métrage s'attache à éclairer l'histoire du changement de régime en recueillant la parole d'acteurs de la révolution mais aussi celle de membres du gouvernement de l'époque. Les images de scènes des rues, entre les forces en présence, révèlent la colère et l'énergie des jeunes, révoltés contre le maintien au pouvoir du président Compaoré. Et parmi les " Evènements " du FIFDH, les changements de la politique tunisienne font l'objet d'un " Focus Tunisie ", organisé par Le Pont Genève (**), pour faire le point sur l'explosion des images qui a suivi la révolution de 2011. De jeunes artistes se sont emparés des caméras numériques pour accompagner le processus démocratique avec des films incisifs. Un florilège de quelques-uns d'entre eux, composent un après-midi entier de projections. On y voit comment les espoirs d'une vie meilleure sont émoussés par les désillusions du quotidien, la misère persistante, les dérives autoritaires des dirigeants. Parmi le programme présenté, se distinguent des documentaires comme El Gort de Hamza Ouni, sur un jeune paysan désenchanté, 7 vies de Lilia Blaise et Amine Boufaied, traitant du rapport des citoyens à la figure de Ben Ali, ou C'était mieux demain (Ya Man Aach), une fiction de Hinde Boujemaa, tous suivis par une discussion passionnée entre certains des réalisateurs et les spectateurs, sur l'état de la Tunisie.
La présence au FIFDH, de certains des sujets filmés, permet d'étayer sérieusement les débats autour des films. On le mesure lors de la soirée " RDC : silence, on viole ! Les femmes demandent justice " en présence du cinéaste belge Thierry Michel et de Navi Pillay, avocate, venue du Haut-Commissariat des droits de l'homme. Avec eux, le Congolais Denis Mukwege qui est au centre de L'hommme qui répare les femmes - La colère d'Hippocrate de Thierry Michel, coécrit avec Colette Braeckman, témoigne de son action en direct, dépeignant la situation de chaos qu'a connu la RDC et le sort des femmes violées qu'il s'est engagé à soigner, à réconforter. Il est cadré à hauteur d'homme par le réalisateur belge, auteur de Congo River, 2005, L'affaire Chebeya : un crime d'Etat ?, 2011. Car Thierry Michel est familier des tournages en RDC, et connu pour ses observations de terrain en profondeur. Il valorise le docteur Mukwege, Prix Sakharov 2014, travaillant à la réhabilitation du corps et du statut de la femme, qui trouve un relais propice à son action par le cinéma. La diffusion du film, interdit un temps en RDC, pour " volonté manifeste de nuire à l'armée congolaise et de salir son image ", est récemment autorisée après la reconnaissance internationale dont il est l'objet tout comme le docteur Mukwege. D'ailleurs celui-ci prend officiellement la parole aux côtés du Haut-Commissaire aux droits de l'homme, intervenant en plénière, le lendemain de la séance du FIFDH, pour demander justice en faveur des femmes massivement violées en RDC.
Des abus et des politiques africaines
Les agressions que connaissent aussi les enfants d'Afrique sont crûment mises en lumière par une soirée intitulée : " Soldat de la paix : protecteur ou violeur ? " Cette rencontre, organisée par Avocats sans Frontières Suisse et l'Organisation Mondiale contre la Torture, aborde les accusations portées contre des soldats faisant partie des forces de maintien de la paix de l'ONU. Suspectés d'abus sexuels sur des mineurs dans plusieurs pays d'Afrique depuis 2004, au Mali, en République Centrafricaine, en Côte d'Ivoire comme en RDC, au Burundi, leurs cas sont examinés après ceux des années 90 en Bosnie et au Kosovo. Aujourd'hui, c'est la mission de l'Union africaine en Somalie qui est visée comme la responsabilité de l'armée américaine en Afghanistan. La projection du documentaire de référence, signé par Raymonde Provencher, Le déshonneur des casques bleus, 2007, qui relate le désarroi de populations dont les enfants sont devenues les proies des protecteurs internationaux, précède un débat animé sur la responsabilité de l'ONU et la question de la justice, revenant au pays d'origine des soldats incriminés plutôt qu'aux organismes qu'ils défendent.
L'implication de l'ONU sur l'examen des droits de l'homme en Erythrée, débouche sur une autre grande rencontre autour d'un Etat africain avec " Erythrée, le règne de la peur ". La soirée, en partenariat avec TV5 Monde, est lancée avec la projection de Voyage en Barbarie de Cécile Allegra et Delphine Déloger, Grand Prix de l'OMCT. Leurs images semblent appuyer l'observation d'un rapport de l'ONU déclarant : " Ce n'est pas la loi qui régit la vie des Erythréens, c'est la peur ". Car même si le pays, indépendant depuis 1993, n'est pas déstructuré par un conflit, interne ou extérieur, le nombre de réfugiés qu'il motive est sans arrêt croissant, juste dépassé par les déplacés fuyant la Syrie. En dévoilant le quotidien des Erythréens qui ne peuvent consommer que des aliments rationnés, doivent assurer un service militaire à vie, se conformer à des pratiques religieuses contrôlées, le débat dresse un tableau sombre. Il résonne avec le film projeté qui s'attache à des jeunes ayant fui la dictature, enlevés et placés dans des camps de torture du Sinaï pour extorquer une rançon à leur famille, avant de se réfugier dans les pays nordiques. Il dénonce ainsi les rackets organisés pour survivre face à la misère ambiante. L'exode qui en découle inquiète les Etats européens. Car ces derniers jouent le rôle de territoire de refuge, laissant les autorités de l'Erythrée continuer leur politique de répression sans opposition dans le pays.
Accompagner les changements
Les déplacements engendrés par les mouvements migratoires massifs, font l'objet de la soirée thématique " Migrations : sauver la vie, accueillir, vivre ensemble ", organisé avec Médecins Sans Frontières, Global Studies Institute et l'Université de Genève. Introduite par Salvatore Saguès, Spécialiste de programme droits de l'homme à l'Organisation Internationale de la Francophonie, la rencontre vise à examiner les conditions d'aide et d'intégration des réfugiés dont les droits fondamentaux ne sont souvent pas respectés ni par leurs Etats ni par les territoires d'accueil. Le film Non Assistance de Frédéric Chauffât, réalisé avec la collaboration de Caroline Abu Sa'Da, valorise l'action de ceux qui aident les migrants en perdition lorsqu'ils ont entrepris de traverser la Méditerranée. Il est précédé par le court-métrage Ellis de JR. Ces images amorcent la discussion sur l'application des principes énoncés dans la Convention relative aux réfugiés de 1951, qui a servi à étayer la construction de l'Europe.
Mais le rappel des règles qui président au fonctionnement des institutions, touche aussi le monde sportif lorsque le FIFDH consacre une après-midi de discussions, avec le concours de la Ville de Genève et de la chaîne Arte, au thème : " Manifestations sportives et droits humains : comment jouer le jeu ? " La question se pose lorsque des manifestations sportives servent de paravents à des régimes autoritaires comme c'est la cas en Argentine, en 1978, à Moscou pendant la guerre en Afghanistan, ou quand les Jeux Olympiques restructurent Pékin. Le fonctionnement des instances sportives est directement visé dans le film La planète FIFA de Jean-Louis Perez, commenté en présence de son auteur et de responsables sportifs. La spéculation sur le foot, les commissions occultes et l'implication des dirigeants pour garder le pouvoir sont pointés. Les transferts d'argent entre des fédérations lucratives concernant bon nombre de pays d'Afrique dont le Cameroun, sont aussi mis en cause en regard de la manière dont le monde sportif peut reléguer les droits humains derrière ses terrains de jeux. L'emprisonnement d'opposants, l'emploi de main-d'œuvre forcée dans plusieurs points du globe, motivent des reportages et des documentaires d'investigation qui soulignent la fragilité des droits de l'homme face aux enjeux stratégiques des Etats.
Asseoir les collaborations
Ces questions débattues entre des responsables d'organisations de terrain, des représentants de structures internationales, résonnent au milieu des images sélectionnées par la 14ème édition du FIFDH. La caution de personnalités qui y participent comme Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine à Bruxelles, Rober Scarpinato, procureur général auprès du parquet de Palerme, ou Zhanna Nemtsova, journaliste à la Deutsche Welle, la fille de Boris Nemtsov, assassiné en 2015, atteste de l'éventail des sujets abordés à Genève. Ainsi depuis sa création, en 2003, le FIFDH a accueilli plus de 230 000 festivaliers, en remplissant les salles lors de multiples séances, et en touchant les jeunes puisque 40% de son public a moins de 35 ans. C'est pourquoi 116 partenaires internationaux soutiennent la manifestation qui bénéficie de plus de 30 nouveaux partenariats pour sa 14ème édition.
Le festival est organisé en collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, l'Organisation Internationale de la Francophonie, de nombreuses ONG dont Amnesty International, l'OMCT, La FIDH, MSF, en relation avec l'Université de Genève et d'importants médias internationaux comme RTS, Le Temps, Euronews, TV5 Monde, le Huffington Post ou France Culture. Son budget de 1,6 millions de francs suisses, est constitué à 45% de contributions publiques provenant de la Ville et le Canton de Genève, ACG, DFAE, OFC, la Francophonie, de 42% de mécénat et sponsoring, alors les recettes le couvrent à 11%. Le FIFDH est devenu un des événements internationaux les plus importants dédiés au cinéma et aux droits humains, traitant de tous les sujets face au Conseil des Nations Unies aux droits de l'homme qui siège dans le même temps, à Genève. Ainsi la manifestation s'affirme comme un moment fort, reflétant l'évolution des images et des choix posés par la condition des droits humains dans un temps de mutations sociales et politiques accélérées. La production audiovisuelle, retenue au 14ème FIFDH, est au diapason de ces enjeux.
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(*) PALMARES OFFICIEL FIFDH Genève 2016 :
= SECTION DOCUMENTAIRES DE CREATION = - GRAND PRIX DE GENEVE (CHF 10'000)
Offert par le Canton et la Ville de Genève
AMONG THE BELIEVERS d'Hemal Trivedi et Mohammed Ali Naqvi
- PRIX GILDA VIEIRA DE MELLO EN HOMMAGE A SON FILS SERGIO VIEIRA DE MELLO (CHF 5'000)
Offert par la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation
HOOLIGAN SPARROW de Nanfu Wang
- PRIX SPECIAL DU JURY (CHF 3'000)
Offert par la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation
A SYRIAN LOVE STORY de Sean McAllister
- PRIX DU JURY DES JEUNES (CHF 500)
Offert par la Fondation Eduki
HOOLIGAN SPARROW de Nanfu Wang
= SECTION FICTION ET DROITS HUMAINS = - GRAND PRIX FICTION ET DROITS HUMAINS (CHF 10'000)
Offert par la Fondation Hélène et Victor Barbour
ZVIZDAN (Soleil de plomb) de Dalibor Matanic
Mention spéciale à EXPERIMENTER de Michael Almereyda
- PRIX DU JURY DES JEUNES (CHF 500)
Offert par les Peace Brigades International
3000 nuits (3000 Nights) de Maï Masri
= SECTION OMCT = - GRAND PRIX DE L'ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE (OMCT) (CHF 5'000)
VOYAGE EN BARBARIE de Delphine Deloget et Cécile Allegra
- PRIX DU JURY DU CENTRE DE DETENTION DE LA CLAIRIERE
Spartiates de Nicolas Wadimoff
(**) Le Pont Genève est une association, créée il y a un an, à Genève, pour promouvoir les échanges entre la Suisse et la Tunisie. Présidée par Jalel Matri, elle s'est associée au FIFDH pour organiser une journée de projections de films tunisiens à Genève. En parallèle, l'association diffuse des images de réalisateurs suisses en Tunisie.
par Michel AMARGER
(Africiné / Paris)
pour Images Francophones
en collaboration avec Africultures
Image : Détail photo de l'Affiche du FIFDH 2016
Crédit : Leila Alaoui