Studio Kä lance le BootCamp Animä à Abidjan : la "formaCtion", moteur de l'animation africaine
La société de la réalisatrice Adja SORO lance un atelier inédit en Afrique pour former 10 techniciennes et techniciens en "animation en temps réel", dont au moins 2 seront embauchées au terme des 4 semaines. Les formations de pointe en animation sont immédiatement rentables, elles sont stratégiques pour la filière du film en Afrique - et pour sa féminisation !
Le Studio KÂ (dirigé par Adja SORO à Abidjan) proposera du 17 juillet au 11 août un atelier de formation de 4 semaines pour 4 jeunes techniciens-animateurs ivoiriens. C'est la première fois qu'un “BootCamp Epic Games” est réalisé en Afrique francophone (avec l'appui également d'Orange Digital Center Abidjan).
“L'animation en temps réel est devenue une réalité grâce aux avancées technologiques et à l'évolution des outils d'animation dans Unreal Engine, explique Adja Soro. En plus de permettre une plus grande interactivité et un retour d'information instantané, cela se traduit par une production plus efficace et plus collaborative. De grandes entreprises de l'industrie du divertissement, ont adopté l'animation en temps réel dans leur chaîne de production et ont réalisé des œuvres d'art impressionnantes grâce à une efficacité et une collaboration accrue entre les différents départements. ”
La formation comprend :
- Une combinaison d'instructions pratiques en direct et d'exercices pratiques applicables au projet final.
- Un parcours d'apprentissage qui accélère l’intégration dans le flux de travail d'animation d'Unreal Engine.
- Des cours en ligne et des conférences données par des professionnels invités.
- Une journée de travail dédiée au projet final tous les vendredis.
Deux des apprenant(e)s se verront proposer un emploi au sein du Studio Kä à l'issue de la formation.
L'enjeu de la formation à l'animation en Afrique francophone est majeur à plusieurs égards :
- d'abord car c'est le segment du marché du film le plus technique et coûteux, mais aussi le plus potentiellement rentable (car le public jeune qui est sa première audience se renouvelle régulièrement) et surtout, le plus créateur d'emplois.
- ensuite car il y a pénurie de main d'oeuvre qualifiée dans le monde entier et cette filière fonctionne très naturellement selon le principe de la division internationale du travail. Sur u nmême projet des équipes de 3 voire 4 continents peuvent collaborer;
- enfin, et surtout peut-être, car c'est l'animation qui forme le goût des jeunes spectateurs et mieux vaut qu'ils découvrent une Afrique décrite depuis Lomé ou Yaoundé ou Antananarivo qu'imaginée depuis la Californie!
Une opportunité pour les jeunes et les femmes
Les métiers de l'animation s'adresse à qui sait manier un ordinateur et sont donc un terrain naturel d'embauche et d'épanouissement pour les jeunes. le hic est que, comme dans tout métier de geeks, les équipes sont parfois à 90% masculines. Viser la parité dans les formations les plus complexes est donc capital pour féminiser le métier.
L'OIF est attentive aux initiatives de formation en cours sur le continent :
- en Côte d'Ivoire où l'association AIFA réunissant 17 studios d'animation a déjà organisé des formations avec l'école des Gobelins et s'apprête à en lancer deux autres, BOOST'ANIM et BABIFORM (en appui sur l'Institut français et le centre sud-coréen CSCTICAO);
- à Madagascar où l'initiative ANIM'ATO menée par les rencontres du Films Court et cofinancées par Clap ACP et l'OIF ont formé 6 femmes et 5 hommes à l'animation en volume et 3D et où le studio Art Pi Prod s'apprête à ouvrir une académie;
- au Togo où l'association ATFA projette de former 10 formateurs et 100 animateurs en 5 ans, en appui sur l'Ecole Cartoucherie Animation Solidarité (ECAS) de Bourg-lès-Valence;
- au Cameroun ou l'Association Cinéma Uni (ACU) lacera bientôt un programme comparable baptisé ACU-poncture, pour forunir en techniciens qualifiés les quelques producteurs locaux repérés cette année par les plus grands festivals.