Palmarès 2018 du Festival Clap Ivoire,concours de courts métrages d'Abidjan
Anita Afatchao (Togo) reçoit le Grand prix Kodjo Ebouclé. Le Sénégalais Moly Kane remporte cinq prix dans la compétition.
Produit par Joël Tchédré (Les Films du siècle, Lomé), le film de la Togolaise Anita Afatchao intitulé L'or…dure a remporté, vendredi 07 septembre 2018, le Grand prix Kodjo Ebouclé du festival - concours de cinéma dédié aux jeunes réalisateurs de l'espace de l'UEMOA (Union monétaire Ouest-Africaine) dénommé Clap Ivoire d'Abidjan en Côte d'Ivoire. Son documentaire met en exergue la nécessité du recyclage des déchets électroniques qui sont devenus une problématique dans le quotidien des Africains.
Le Togo, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Niger figurent au palmarès
Le jury a apprécié la thématique développée dans le film togolais qui se rapporte à l'environnement et la qualité de l'image et du son. Il était composé entre autres de Madame Valérie Oka, conseillère technique chargée des affaires culturelles au ministère de l'Intégration africaine de Côte d'Ivoire, Madame Cleli Azokpota, la responsable distribution et business de développement à la RTI, Monsieur Komlan Agbo, le représentant résident de l'UEMOA. L'Organisation monétaire ouest-africaine est la principale partenaire de Clap Ivoire dont c'est la 18ème édition et qui est organisée par l'Office National du Cinéma de Côte d'Ivoire (ONAC-CI)
Outre le Togo, le Sénégal a remporté cinq prix dont la meilleure fiction, le meilleur scénario, les deux prix d'interprétation masculine et féminine et le trophée Coca cola avec la fiction Goom-Bi (La plaie), de Moly Kane (Sénégal). C'est un film sensible sur le traumatisme de migrants africains revenus de la Libye. La Côte d'Ivoire et le Niger figurent aussi au palmarès avec respectivement quatre récompenses et deux prix. N'zueba, d'Ursula Koffi (Côte d'Ivoire) reçoit le Prix de la meilleure photographie, le Deuxième Prix de la meilleure fiction ainsi que le Prix du public et le Premier Prix du meilleur documentaire a été donné à Nostalgie, d'Estelle Koné (Côte d'Ivoire). Quant à la réalisatrice Linda Diatta (Niger), son film Le Dernier combat remporte le Deuxième prix du meilleur documentaire et le Prix de l'intégration africaine.
Un palmarès (encore) critiqué
Certains critiques présents à cette manifestation annuelle (ouverte mardi 04 septembre) ne partagent pas les choix du jury, selon Alioune Badara Mané, journaliste à Dakar Tv, envoyé spécial de l'Association de la presse culturelle sénégalaise (APCS). Le festival ivoirien se voit reprocher à chaque édition la composition du jury qui n'intègre pas toujours de professionnels du cinéma, préférant des administratifs (nonobstant toute leur expérience).
Cette 18 ème édition de Clap Ivoire a permis aux jeunes réalisateurs de découvrir les réalités d'une société de production et de distribution cinématographique, grâce à une session de formation et une visite des locaux de la maison de distribution Côte Ouest installée à Abidjan. Les participants ont appris comment vendre un film et comment faire un film.
Les directeurs des cinématographies de l'espace UEMOA présents à Abidjan ont discuté autour d'une table ronde sur le thème " l'industrie cinématographique dans leur pays respectifs et dans l'espace UEMOA ". Pour le directeur de la cinématographie du Sénégal, M. Hugues Diaz, " ce thème est une problématique de l'heure ; le cinéma est une industrie, nos Etats qui aspirent à l'émergence doivent pouvoir compter avec ce secteur pourvoyeur d'emploi et de richesse et c'est tout le champ partant de la création jusqu'à la distribution et à l'exploitation. "
" … Nous appelons de tous nos vœux une stratégie pour assoie cette industrie, que nous ayons des formations dans tous les métiers du cinéma, pas seulement les métiers liés à la technique. Aujourd'hui, il faut de marketeurs, des managers, de l'aspect économique. Il faut aussi penser à l'infrastructure, car l'on perd beaucoup de capitaux en faisant la post-production de nos films à l'extérieur, il faut un partenariat public-privé. Le moteur du secteur du cinéma, c'est le privée pas l'Etat. L'exemple du Nigéria est là ", a estimé Hugues Diaz.
Le délégué général du FESPACO, Adiouma Soma, présent à Abidjan, a félicité les autorités ivoiriennes pour la pérennité du festival Clap Ivoire, car dit-il, " c'est difficile la question du financement de la culture et voir Clap ivoire avoir 18 ans, c'est un effort énorme, un engagement à saluer ".
M. Soma invite à une évaluation pour voir les réussites et les nouvelles orientations compte tenu de l'environnement. " Est-ce qu'aujourd'hui le court métrage a un réseau de diffusion ? A-t-il un espace de diffusion ? Les jeunes font-ils plus des Web séries, des contenus audiovisuels que des courts métrages ? ", s'interroge le délégué général qui assure que les préparatifs du Cinquantenaire du FESPACO - sur le thème " Mémoire / Identité / Economie ", prévu du 23 février au 02 mars 2019 - sont en bonne voie, avec l'engagement de l'Etat burkinabé, des partenaires et des cinéastes.
Palmarès 2018
Grand Prix Kodjo Ebouclé
L'or…dure, documentaire d'Anita Afatchao (Togo)
Prix Canal de la meilleure photographie
N'zueba,d'Ursula Koffi (Côte d'Ivoire)
Premier Prix de la meilleure fiction
Goom-Bi (La plaie), fiction de Moly Kane (Sénégal)
Deuxième Prix de la meilleure fiction
N'zueba, d'Ursula Koffi (Côte d'Ivoire)
Premier Prix du meilleur documentaire
Nostalgie, d'Estelle Koné (Côte d'Ivoire)
Deuxième prix du meilleur documentaire
Le Dernier combat, de Linda Diatta (Niger)
Prix Canal du meilleur scénario
Goom-Bi (La plaie), de Moly Kane (Sénégal)
Prix Canal de la meilleure interprétation féminine
Zeyna Diop (Kiné) dans Goom-Bi (La plaie), de Moly Kane (Sénégal)
Prix Canal de la meilleure interprétation masculine
Ngalandou Babou Faye (Ngagne) dans Goom-Bi (La plaie), de Moly Kane (Sénégal)
Prix de l'intégration africaine
Le Dernier combat, de Linda Diatta (Niger)
Trophée Coca-Cola
Goom-Bi (La plaie), de Moly Kane (Sénégal)
Prix du public
N'zueba, d'Ursula Koffi (Côte d'Ivoire)
Fatou Kiné SÉNE
Africiné Magazine, Dakar
pour Images Francophones
Image : La réalisatrice togolaise Anita Afatchao, avec son Grand prix Kodjo Ebouclé 2018
Crédit : DR, gracieuseté Joël Tchédré (Les Films du siècle, Lomé)