Néjib Ayed : hommage à un grand homme du cinéma tunisien décédé cet été
Directeur des journées cinématographiques de Carthage depuis 2017, Néjib Ayed nous a quittés ce 16 août.
Il incarnait toute une génération du 7ème art au sud de la méditerranée. Né en 1953 à Ksar Hellal, dans la région de Sousse, Néjib Ayed fait partie d'une génération qui a conjugué passion du cinéma et engagement quasi militant au sein du cinéma tunisien. C'est donc tout naturellement qu'il rejoindra la Fédération tunisienne des Cinéastes Amateurs, et s'impliquera activement au sein de la Fédération tunisienne des ciné-clubs dont il sera président de 1977 à 1980. Titulaire d'une maîtrise de littérature française, Néjib Ayed travaille comme critique de cinéma pour ''Le Temps'' (1975-1977) et responsable de la rubrique culture pour ''Réalités'' (1978-1980). De 1980 à 1988, il est directeur de la Société anonyme tunisienne de production et d'expansion cinématographique en charge des productions puis de la promotion internationale, contribuant ainsi à la production de plusieurs films tunisiens. En 1991, il prend la tête du Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse de Sousse. Trois ans plus tard, il fonde sa propre agence de production, Rives productions, qui produit plusieurs films à l'instar de l'Odyssée réalisé par Brahim Babaï en 2003.
Sa filmographie se décline en plusieurs oeuvres dont :
- 1982 : Traversées de Mahmoud Ben Mahmoud
- 1982 : L'Ombre de la terre de Taïeb Louhichi
- 1988 : La Trace (en) de Néjia Ben Mabrouk
- 2012 : Les Souliers de l'Aïd de Chema Ben Châabène
- 2013 : War Reporter de Mohamed Amine Boukhris.
Ce été, le vendredi 16 août, le producteur a succombé à un accident cardiaque, alors qu'il préparait la prochaine édition des journées cinématographiques de Carthage, prévue à l'automne. A ce grand homme du cinéma, ses collaborateurs rendent un hommage bien mérité à travers des témoignages rapportés par le journaliste Mohamed haddad : " S'il a réussi dans cette mission, c'est aussi grâce à son doigté et à sa conciliation, confie Yamina Mechri Bendana, chargée des courts-métrages du festival. Il savait déléguer, prenait sur lui et arrivait à résoudre les conflits dans la sérénité. " C'était aussi un négociateur qui a su trouver de nouveaux sponsors et partenaires pour les JCC. " Je me souviendrai toujours de sa finesse afin de nous convaincre d'augmenter le budget des JCC, précise le ministre Mohamed Zinelabidine. Il a su redorer le blason de ce festival. "
KAD
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