Les Ecrans noirs ont 20 ans
Le festival qui vient d'être reconnu d'utilité publique par décret présidentiel, annonce un lot d'activités, pour célébrer cette 20ème édition à forte trame rétro qui se tient du 15 au 23 juillet 2016 à Yaoundé.
Tant bien que mal, le rendez-vous phare du paysage cinématographique camerounais tient. Charriant sa traditionnelle mission, de promouvoir le cinéma africain et les films des étrangers fait sur l'Afrique et le monde noir, Ecrans Noirs a fait son bout de chemin. Pendant 19 éditions, le plus grand festival de cinéma en Afrique centrale a fédéré des rencontres, véhiculé des émotions, offert aux cinéphiles des productions africaines cultes. Depuis 2008, il détecte, encourage et récompense les talents. Conscients du chemin parcouru, les organisateurs souhaitent donner du poids à ce 20ème clap qui permet aussi d'évaluer l'héritage que revendique cet évènement majeur de la vie cinématographique au pays de Samuel Eto'o [footballeur camerounais, ndlr].
Et comme pour récompenser son parcours, le président de la République, Paul Biya signe le 28 avril 2016, un décret qui confère à l'association Ecrans noirs un statut d'utilité publique. Une reconnaissance que le délégué général Bassek ba Khobio dédie à ses multiples partenaires, les médias, les différentes équipes du festival et le public qui l'ont toujours accompagné. Cette récompense qui confère à l'association un certain nombre d'avantages spécifiques, salue son œuvre de promotion et de formation dans le domaine cinématographique. Un défi que l'association est désormais tenue de relever au fil des années. A 20 ans, Ecrans Noirs 2016 se veut plus mature. En s'ouvrant davantage au monde, et en sollicitant l'avis du public sur son rapport avec le festival. Comme le souligne fort bien M. Bassek ba Kobhio, " 20 éditions des Ecrans noirs c'est notre affaire, c'est votre affaire. Nous sommes tous une partie de la solution ".
L'un des point intéressants se trouve être le relookage du site web du festival qui incorpore une newsletter permettant à l'internaute d'être à la page. Cette fois, les liens des films peuvent être envoyés directement en ligne, tout comme l'achat des tickets d'accès aux projections. Innovation : l'accès au dîner d'ouverture ou de clôture, hors invitation, se facture à 10 000 Fcfa [15 euros, ndlr]. Pour le délégué général, toutes les belles idées sont les bienvenues pour rendre exceptionnel cet anniversaire. Une fenêtre " Les amis des Ecrans noirs " est ainsi ouverte sur le site, et permet aux internautes de poster le nom du film qui les aura émus ces deux décennies. Les choix intègrent la sélection Les films de nos 20 ans qui donnera une coloration rétrospective que revendique aussi cette édition. Impulsée par la chargée de la communication Olga Tiyon, l'équipe s'assure en tous cas que l'internaute puisse faire le tour de la question grâce aux vidéos, photos et news.
Nollywood se déploie.
Le festival poursuit ses innovations en accueillant pour la première fois, la team Nollywood Tv. La directrice des programmes du grand groupe THEMA Tv, July Rakhowitz et son chargé d'acquisition des programmes, Djiby Bâ, rencontrent réalisateurs, producteurs et médias dans la matinée du 21, au village du festival. Echange qui va précéder la projection en soirée, d'un film Nollywood. Les chaînes Canal /A auront également droit à un focus avec la nuit des séries programmée au village du festival, qui prend ses quartiers au Boulevard du 20 mai. En même temps que le village du festival, les différents lieux de projections demeurent inchangés. Notamment la salle Sita Bella (du ministère des Arts et de la Culture), l'Institut Français, la salle de la CNPS. Le palais des Congrès étant réservé pour les cérémonies d'ouverture et de clôture.
L'Institut Goethe également continue d'abriter les projections en même temps qu'il soutient, avec la Coopération allemande, l'atelier 10 jours pour un film. Lancé le 10 févier 2016, l'appel à candidatures a permis d'extraire trois lauréats parmi des jeunes de moins de 30 ans ayant travaillés sur la thématique Violence basée sur le genre. Frank Thierry Léa, Félicité Asseh et Yolande Welimoum s'affronteront une fois de plus, au travers de leurs projets réalisés en dix jours. Le vainqueur recevra une prime supplémentaire de 1 million de Fcfa [1 500 euros, ndlr], plus un séjour professionnel à Berlin.
Sélection fournie.
Entre les films en compétition, les sections hommages et rétrospective, les séries A, la 20ème des Ecrans Noirs 2016 a de quoi appâter le public. La désormais compétition Films camerounais court avec 19 productions longs métrages, courts métrages et documentaires confondus. La catégorie Films Afrique Centrale se joue uniquement avec 7 longs métrages. Dealer du Congolais Jean-Luc Herbulot, qui campe sur une journée d'enfer d'un dealer en recherche de liberté ; Cocaïne Light de Patrick Badianjile ; Kiss of death du Camerounais Derick Musing ou encore La colère des ancêtres, une comédie dramatique gabonaise de Melchyssedec Obiang y figurent. La compétition Films étrangers (des films faits par des étrangers sur l'Afrique et le monde noir) s'affiche avec des longs métrages tels que Ben et Ara réalisé par l'Afro-Américaine Nnegest Likké et coproduite par la comédienne d'origine camerounaise Constance Ejuma, qui incarne en même temps l'un des principaux personnages. On y retrouve aussi Katutura, où l'Allemand Florian Schott dévoile le visage dangereux du principal township de la ville de Windhoek en Namibie et Africaine de Stéphanie Girerd. Capitaine Thomas Sankara, Le dernier conseil ou Camp 72 sont quelques sélections documentaires dans la catégorie Films étrangers.
La compétition internationale qui regroupe les réalisations de l'ensemble de l'Afrique, offre 24 films courts, longs et documentaires. Le grand public découvrira des productions comme Walls de Narcisse Wandji, Le prix du sang d'Henri-Thierry Manianga, The CEO de Kunle Afolayan qui est annoncé en salles ce 15 juillet et dont le casting dévoile la charismatique chanteuse béninoise Angélique Kidjo.
Les organisateurs ont voulu honorer la mémoire de quatre cinéastes africains : Ousmane Sembène, Tahar Cheriaa, Philippe Mory et Lorenzo Mbiahou. A travers la projection des films Ousmane Sembene : Une conscience africaine de Samba Gadjigo, Tahar Cheriaa à l'ombre du baobab de Mohamed Challouf, Les funérailles de mon père de Lorenzo Mbiahou, Tout blanc, tout noir de Philippe Mory et Philippe Alexandre.
Assurée cette année par la réalisatrice Françoise Ellong, la programmation intègre en plus 20 films de renom, ayant rythmé le festival depuis sa création. C'est donc avec nostalgie que le public (re)verra Mobutu roi du Zaïre, Kini et Adams, Tsotsi, Pièces d'identité, Les Saignantes, Guelwaar ou encore Les Couilles de l'éléphant. Ecrans Noirs 2016 vibre également au rythme des conférences-débats, avec des thématiques préoccupantes comme la Distribution des programmes dans le paysage audiovisuel africain de nos jours ou encore Production, la Coproduction et diffusion d'un film par une chaine de Télévision: Cas de TV5 Monde. Des échanges qui se greffent à la thématique générale qui est : Festivals et promotion du cinéma.
Pélagie Ng'onana
Africiné Magazine, Yaoundé
pour Images Francophones
En collaboration avec Africultures
Image : Scène du long métrage Les Saignantes, réalisé par Jean-Pierre Bekolo Obama, film ayant bénéficié d'un soutien de l'OIF..
Crédit : DR
Et comme pour récompenser son parcours, le président de la République, Paul Biya signe le 28 avril 2016, un décret qui confère à l'association Ecrans noirs un statut d'utilité publique. Une reconnaissance que le délégué général Bassek ba Khobio dédie à ses multiples partenaires, les médias, les différentes équipes du festival et le public qui l'ont toujours accompagné. Cette récompense qui confère à l'association un certain nombre d'avantages spécifiques, salue son œuvre de promotion et de formation dans le domaine cinématographique. Un défi que l'association est désormais tenue de relever au fil des années. A 20 ans, Ecrans Noirs 2016 se veut plus mature. En s'ouvrant davantage au monde, et en sollicitant l'avis du public sur son rapport avec le festival. Comme le souligne fort bien M. Bassek ba Kobhio, " 20 éditions des Ecrans noirs c'est notre affaire, c'est votre affaire. Nous sommes tous une partie de la solution ".
L'un des point intéressants se trouve être le relookage du site web du festival qui incorpore une newsletter permettant à l'internaute d'être à la page. Cette fois, les liens des films peuvent être envoyés directement en ligne, tout comme l'achat des tickets d'accès aux projections. Innovation : l'accès au dîner d'ouverture ou de clôture, hors invitation, se facture à 10 000 Fcfa [15 euros, ndlr]. Pour le délégué général, toutes les belles idées sont les bienvenues pour rendre exceptionnel cet anniversaire. Une fenêtre " Les amis des Ecrans noirs " est ainsi ouverte sur le site, et permet aux internautes de poster le nom du film qui les aura émus ces deux décennies. Les choix intègrent la sélection Les films de nos 20 ans qui donnera une coloration rétrospective que revendique aussi cette édition. Impulsée par la chargée de la communication Olga Tiyon, l'équipe s'assure en tous cas que l'internaute puisse faire le tour de la question grâce aux vidéos, photos et news.
Nollywood se déploie.
Le festival poursuit ses innovations en accueillant pour la première fois, la team Nollywood Tv. La directrice des programmes du grand groupe THEMA Tv, July Rakhowitz et son chargé d'acquisition des programmes, Djiby Bâ, rencontrent réalisateurs, producteurs et médias dans la matinée du 21, au village du festival. Echange qui va précéder la projection en soirée, d'un film Nollywood. Les chaînes Canal /A auront également droit à un focus avec la nuit des séries programmée au village du festival, qui prend ses quartiers au Boulevard du 20 mai. En même temps que le village du festival, les différents lieux de projections demeurent inchangés. Notamment la salle Sita Bella (du ministère des Arts et de la Culture), l'Institut Français, la salle de la CNPS. Le palais des Congrès étant réservé pour les cérémonies d'ouverture et de clôture.
L'Institut Goethe également continue d'abriter les projections en même temps qu'il soutient, avec la Coopération allemande, l'atelier 10 jours pour un film. Lancé le 10 févier 2016, l'appel à candidatures a permis d'extraire trois lauréats parmi des jeunes de moins de 30 ans ayant travaillés sur la thématique Violence basée sur le genre. Frank Thierry Léa, Félicité Asseh et Yolande Welimoum s'affronteront une fois de plus, au travers de leurs projets réalisés en dix jours. Le vainqueur recevra une prime supplémentaire de 1 million de Fcfa [1 500 euros, ndlr], plus un séjour professionnel à Berlin.
Sélection fournie.
Entre les films en compétition, les sections hommages et rétrospective, les séries A, la 20ème des Ecrans Noirs 2016 a de quoi appâter le public. La désormais compétition Films camerounais court avec 19 productions longs métrages, courts métrages et documentaires confondus. La catégorie Films Afrique Centrale se joue uniquement avec 7 longs métrages. Dealer du Congolais Jean-Luc Herbulot, qui campe sur une journée d'enfer d'un dealer en recherche de liberté ; Cocaïne Light de Patrick Badianjile ; Kiss of death du Camerounais Derick Musing ou encore La colère des ancêtres, une comédie dramatique gabonaise de Melchyssedec Obiang y figurent. La compétition Films étrangers (des films faits par des étrangers sur l'Afrique et le monde noir) s'affiche avec des longs métrages tels que Ben et Ara réalisé par l'Afro-Américaine Nnegest Likké et coproduite par la comédienne d'origine camerounaise Constance Ejuma, qui incarne en même temps l'un des principaux personnages. On y retrouve aussi Katutura, où l'Allemand Florian Schott dévoile le visage dangereux du principal township de la ville de Windhoek en Namibie et Africaine de Stéphanie Girerd. Capitaine Thomas Sankara, Le dernier conseil ou Camp 72 sont quelques sélections documentaires dans la catégorie Films étrangers.
La compétition internationale qui regroupe les réalisations de l'ensemble de l'Afrique, offre 24 films courts, longs et documentaires. Le grand public découvrira des productions comme Walls de Narcisse Wandji, Le prix du sang d'Henri-Thierry Manianga, The CEO de Kunle Afolayan qui est annoncé en salles ce 15 juillet et dont le casting dévoile la charismatique chanteuse béninoise Angélique Kidjo.
Les organisateurs ont voulu honorer la mémoire de quatre cinéastes africains : Ousmane Sembène, Tahar Cheriaa, Philippe Mory et Lorenzo Mbiahou. A travers la projection des films Ousmane Sembene : Une conscience africaine de Samba Gadjigo, Tahar Cheriaa à l'ombre du baobab de Mohamed Challouf, Les funérailles de mon père de Lorenzo Mbiahou, Tout blanc, tout noir de Philippe Mory et Philippe Alexandre.
Assurée cette année par la réalisatrice Françoise Ellong, la programmation intègre en plus 20 films de renom, ayant rythmé le festival depuis sa création. C'est donc avec nostalgie que le public (re)verra Mobutu roi du Zaïre, Kini et Adams, Tsotsi, Pièces d'identité, Les Saignantes, Guelwaar ou encore Les Couilles de l'éléphant. Ecrans Noirs 2016 vibre également au rythme des conférences-débats, avec des thématiques préoccupantes comme la Distribution des programmes dans le paysage audiovisuel africain de nos jours ou encore Production, la Coproduction et diffusion d'un film par une chaine de Télévision: Cas de TV5 Monde. Des échanges qui se greffent à la thématique générale qui est : Festivals et promotion du cinéma.
Pélagie Ng'onana
Africiné Magazine, Yaoundé
pour Images Francophones
En collaboration avec Africultures
Image : Scène du long métrage Les Saignantes, réalisé par Jean-Pierre Bekolo Obama, film ayant bénéficié d'un soutien de l'OIF..
Crédit : DR