Le cinéma togolais à la recherche d'un modèle de développement

(Photo : à l'hôtel Sarakawa de Lomé, le 10 décembre 2023,  équipes du CNCIA et Fonsica,  dirigeants des instances de tutelle du cinéma des pays voisins et professionnels togolais réunis autour de la Représentante de l'OIF pour l'Afrique de l'Ouest et du Ministre de la Culture et du Tourisme du Togo)

Quand on parle de cinéma en Afrique de l'Ouest, on pense peut-être d'abord au Mali (pays-pionnier, le plus primé au Fespaco) et bien sûr au trio Sénégal-Côte d'Ivoire-Burkina Faso, les pays qui ont su se doter d'un écosystème plutôt performant pour soutenir techniquement et financièrement leurs cinéastes et producteurs.

Le Togo est bien décidé à leur emboîter le pas et s'est doté en un temps record d'une panoplie juridique complète, d'abord avec le code du cinéma adopté fin 2021, suivi, dès 2022, de la création par décret présidentiel du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNCIA) et du Fonds de soutien à l'industrie cinématographique et audiovisuelle (Fonsica). Au 1er trimestre 2024, l'étude stratégique confiée à l'issue d'un appel d'offres à la société de conseil Kuamix, sera présentée aux autorités compétentes, nationales et territoriales, et discutée pour mise en oeuvre sur la période 2025-2029.

Du 6 au 14 décembre, une formation a réuni les 26 agents administratifs et administrateurs du CNCIA et du Fonsica autour du consultant québécois en politiques culturelles Charles Vallerand et d'Enrico Chiesa, responsable du Fonds Image de la Francophonie , pour mieux définir et appréhender les tâches des 2 entités.

Afin de s'enrichir des meilleures pratiques de la région, un séminaire de haut-niveau a été organisé les 11 et 12 décembre, où les plus haut.e.s responsables des centres, agences et directions nationaux du cinéma des pays voisins (Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, ainsi que la RDC) ont tous répondu “présent”, et se sont prêtés de bonne grâce, en clôture, pendant 4 heures de rang, au jeu des questions-réponses avec les équipes CNCIA / Fonsica.

Ces 2 moments ont permis d'une part un renforcement de la cohésion des équipes opérationnelles togolaises, une meilleure compréhension des rouages et enjeux locaux, régionaux et mondiaux du secteur et enfin, ils ont contribué à continuer le travail d'intégration et de coopération à l'oeuvre depuis quelques années ente les pays de la sous-région. 

A cette occasion les 10 professionnels réunis se sont accordés sur la priorité à donner aux coproductions entre les pays de la région, qui permettent la mise en commun de ressources et aussi des audiences des oeuvres. Le développement de celles-ci requiert une harmonisation optimale des textes de chaque pays et de leur écosystème, en particulier que “chaque pays dispose d’une structure administrative autonome de gestion du cinéma, dotée d’un fonds qui soit exclusivement destiné au cinéma et alimenté de façon pérenne et garantie (par une fiscalité dédiée par exemple)”.

Autour de S.E. l'Ambassadrice  Thi Hoang Mai TRAN, représentante de l'OIF pour l'Afrique de l'Ouest (REPAO), de g. à dr. au 1er rang : Enrico CHIESA (OIF-Fonds Image de la Francophonie), Marie THérèse DIONE (Direction du cinéma du Sénégal), Lison DIOMANDA JOHNSON FALL (Directricee de l'ONAC-CI - Côte d'Ivoire), Denis KOUTOM (Dr du CNCIA Togo), Mymy KIBAMBE (Directrice de la promotion culturelle, FPC, RDC), Sani MAGORI (DG du CNC du Niger); au 2ème rang : Fousseyni  MAIGA, DG du CNCM, Mali), Isabelle BA (OIF, REPAO Lomé), Evariste PODDA (Dr du CNCA, Burkina Faso), Noël LAMAH DG du CNC de Guinée), Faissol GNOLONFIN, Dr du cinéma et des Arts vivants à l'Agence des Arts et de la Culture, ADAC, Bénin).