La ville de Pau accueille le festival Continent Afrique, du 31 janvier au 5 février 2018
Vivre riche de Joel Akafou en ouverture, rencontre avec le politologue Comi Toulabor et Claude Gaignaire, réalisateur, des films et de l'émotion, à la 25è édition, dans les Pyrénées.
Le Cinéma Le Méliès de Pau est l'une des salles Art et Essai les plus dynamiques en France. Le cinéma a initié, avec ses partenaires, un festival respecté, porté par la volonté de porter un regard à la fois bienveillant et exigeant sur la filmographie africaine, du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest, sans oublier le Centre et la diaspora. La programmatrice Vicentia Aholoukpé dirige le festival avec passion et patience. Continent Afrique 2018 (Pau) franchit un quart de siècle tissé de projections (souvent accompagnées de débats), des concerts, expositions, dégustations gatronomiques. Pour cette 25ème édition, c'est Vivre riche, de Joël Akafou (2017, documentaire, Burkina Faso / Côte d'Ivoire, 52') qui fait l'ouverture. Il nous emmène à la découverte des brouteurs : des jeunes qui, depuis Abidjan, la capitale ivoirienne, vivent d'arnaques par internet, prenant prétexte de la pauvreté voire de "la dette coloniale", rien de moins. Le réalisateur Joël Akafou est présent à Pau, le film est produit par Faissol Gnonlonfin, avec le soutien de la Région Nouvelle Aquitaine.
Dans la programmation, citons Ady Gasy, de Lova Nantenaina (Madagascar / 1h42 / documentaire) qui lui montre comment les Malgaches eux font face au dénuement, avec inventivité et sans préjudice (chaussures à base de pneus, des lampes à partir de boîtes de conserves, les os de zébus transformés en savons et en médicaments). Il y a aussi les deux grands films algériens du moment (Enquête au Paradis, de Merzack Allouache, mis à part, bien sûr, actuellement sur les écrans d'ailleurs, en France et en Tunisie, grâce à l'excellente équipe de Hakka Distribution) : En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui (avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou, Mehdi Ramdani) et Les Bienheureux, de Sofia Djama (avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi, film très apprécié de la rédaction d'Africiné Magazine).
La dimension féministe est bien défendue avec les séances animées par Thérèse Auclair : Ouaga girls, de Theresa Traoré Dahlberg (Burkina Faso / 2017 / 1h22 / documentaire) sur ungroupe de jeunes filles étudiant au centre de formation pour femmes de à Ouagadougou, afin de devenir mécaniciennes, et Ouvrir La Voix, de Amandine Gay (France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire) où la réalisatrice fait parler, face caméra, 24 femmes se définissent les unes comme "afropéennes", les autres comme "afrodescendantes", qui vivent toutes en France où la plupart sont nées, qui toutes ont fait l'expérience du racisme, d'un racisme qui a pris des formes particulières.
Chercheur, enseignant à l'Université de Bordeaux et rédacteur en chef de la revue L'Afrique politique, le politologue togolais Comi Toulabor animera une rencontre (samedi 03 février, à 20h) sur le thème "Le Somaliland dans le miroir des silences de Laas-Geel" et en présence du réalisateur Claude Gaignaire qui présente son film Les silences de Laas Geel (France - Somalie / 2010/1h12/documentaire). Réalisé au nord de la Somalie, le film est un essai, un regard d'auteur sur le travail quotidien des archéologues et l'élaboration d'une pensée scientifique encore tâtonnante sur un nouveau territoire, sur des vestiges rappelant Lascaux, ave des dessins préhistoriques. La préhistoire a-t-elle voix au chapitre quand l'avenir est hypothéqué ? Le brillant conférencier donnera à comprendre les recompositions en cours dans la corne de l'Afrique et l'émergence du Somaliland, un territoire qui rogne sur la Somalie et en proie à une violence inouïe.
Il y a également Quartiers lointains, un programme de courts métrages réunissant ici The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at Kilometer 375 (de Omar El Zohairy / Egypte / 18'), Madama Esther (de Luck Razanajaona / Madagascar / 15'), 80 (de Muhannad Lamin / Libye / 6'), A Place for Myself (de Marie-Clémentine Dusabejambo / Rwanda / 20') et KanyéKanyé (de Miklas Manneke / Afrique du Sud / 26'). Les enfants ne sont pas oubliés avec Kirikou et la sorcière, de Michel Ocelot. La clôture est prévue le lundi 05 février à 20h30 avec Une saison en France, de Mahamat-Saleh Haroun (France, 2017 / 1h30) avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bonnaire, Aalayna Lys, Bibi Tanga. Cette séance est présentée par Agnès Noden, costumière du film qui nous narre le drame d'Abbas, professeur de français, ayant fui la guerre en Centrafrique afin de bâtir une nouvelle vie en France. Il a rencontré Carole, sensible au courage de cet homme encore hanté par les fantômes du passé. Mais peut-on aimer sereinement quand le cœur est balloté ? Haroun signe ici un film utile qui fait l'autopsie de la France fracturée entre l'empathie, le rejet et l'indifférence. Face à la montée du populisme, si l'étranger est érigé en bouc émissaire, des citoyens rappellent néanmoins avec force et sensibilité la commune humanité et que donner asile est un devoir. Le chanteur centraficain Bibi Tanga est la grande révélation du film ; pour son premier rôle au cinéma sa présence magnétique confère ici à son personnage (Etienne) une vraie poésie même dans l'horreur. Ce festival est hautement soutenu par Africiné Magazine.
PROGRAMME de Continent Afrique 2018 Mercredi 31 janvier, 20h15 / Vivre riche, de Joël Akafou, Burkina Faso-Côte d'Ivoire / 52'/ documentaire, OUVERTURE
Jeu 01 fev 14h / Les bienheureux, de Sofia Djama, France-Algérie / 2017 / 1h42 / avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi
Jeu 01 fev 18h15 / Ouvrir la voix, de Amandine Gay, France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
jeu 01 fev 20h30 / Ady Gasy, de Lova Nantenaina, Madagascar / 1h42 / documentaire
Ven 02 fev 14h / Ady Gasy, de Lova Nantenaina, Madagascar / 1h42 / documentaire
Vendredi 02 février à 19h / En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, Algérie / 2016 / 1h53 / vostf / avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou, Mehdi Ramdani. FILM / CONCERT avec Ezza (Goumour Omar Adam, Menad Moussaoui, Stéphane Gratteau). Musique touareg.
Sam 03 fev 14h / Ouvrir la voix, de Amandine Gay, France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
Samedi 03 février 18h / Ouaga Girls, de Theresa Traoré Dahlberg, Burkina Faso / 2017 / 1h22 / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
Samedi 03 février à 20h / Les silences de Laas-Geel, de Claude Gaignaire, France - Somalie / 2010/1h12/documentaire. RENCONTRE avec Comi Toulabor et en présence du réalisateur, Claude Gaignaire
Dimanche 04 février à 18h / En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, Algérie / 2016 / 1h53 / vostf / avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou, Mehdi Ramdani.
Dim 04 fev 20h15 / Les bienheureux, de Sofia Djama, France-Algérie / 2017 / 1h42 / avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi
Dimanche 04 février à 11h / Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot, France / 1998 - 2018 / 1h10 / dès 3 ans. MÉLIÈS DES ENFANTS
Dimanche 04 février à 16h15 / Quartiers lointains. Programme de courts métrages (The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at Kilometer 375, de Omar El Zohairy / Egypte / 18' ; Madama Esther, de Luck Razanajaona / Madagascar / 15' ; 80, de Muhannad Lamin / Libye / 6' ; A Place For Myself, de Marie-Clémentine Dusabejambo / Rwanda / 20' ; Kanye Kanye, de Miklas Manneke / Afrique du Sud / 26').
Lun 05 fev 18h15 / Ouvrir la voix, de Amandine Gay, France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
Lundi 05 février à 20h30 / Une saison en France, de Mahamat-Saleh Haroun, France-Centrafrique / 2017 / 1h30 / avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bonnaire, Aalayna Lys, Bibi Tanga. CLÔTURE. Séance présentée par Agnès Noden, costumière du film.
Du 1er au 05 février les après-midis et soirs, au Café Méliès (1er étage) / EXPOSITION-VENTE : Artisans du Gabon, par le collectif des Artisans de L'Ogouée Maritime (CAOM).
Thierno I. Dia
Images Francophones
Image : Scène du film
Dans la programmation, citons Ady Gasy, de Lova Nantenaina (Madagascar / 1h42 / documentaire) qui lui montre comment les Malgaches eux font face au dénuement, avec inventivité et sans préjudice (chaussures à base de pneus, des lampes à partir de boîtes de conserves, les os de zébus transformés en savons et en médicaments). Il y a aussi les deux grands films algériens du moment (Enquête au Paradis, de Merzack Allouache, mis à part, bien sûr, actuellement sur les écrans d'ailleurs, en France et en Tunisie, grâce à l'excellente équipe de Hakka Distribution) : En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui (avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou, Mehdi Ramdani) et Les Bienheureux, de Sofia Djama (avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi, film très apprécié de la rédaction d'Africiné Magazine).
La dimension féministe est bien défendue avec les séances animées par Thérèse Auclair : Ouaga girls, de Theresa Traoré Dahlberg (Burkina Faso / 2017 / 1h22 / documentaire) sur ungroupe de jeunes filles étudiant au centre de formation pour femmes de à Ouagadougou, afin de devenir mécaniciennes, et Ouvrir La Voix, de Amandine Gay (France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire) où la réalisatrice fait parler, face caméra, 24 femmes se définissent les unes comme "afropéennes", les autres comme "afrodescendantes", qui vivent toutes en France où la plupart sont nées, qui toutes ont fait l'expérience du racisme, d'un racisme qui a pris des formes particulières.
Chercheur, enseignant à l'Université de Bordeaux et rédacteur en chef de la revue L'Afrique politique, le politologue togolais Comi Toulabor animera une rencontre (samedi 03 février, à 20h) sur le thème "Le Somaliland dans le miroir des silences de Laas-Geel" et en présence du réalisateur Claude Gaignaire qui présente son film Les silences de Laas Geel (France - Somalie / 2010/1h12/documentaire). Réalisé au nord de la Somalie, le film est un essai, un regard d'auteur sur le travail quotidien des archéologues et l'élaboration d'une pensée scientifique encore tâtonnante sur un nouveau territoire, sur des vestiges rappelant Lascaux, ave des dessins préhistoriques. La préhistoire a-t-elle voix au chapitre quand l'avenir est hypothéqué ? Le brillant conférencier donnera à comprendre les recompositions en cours dans la corne de l'Afrique et l'émergence du Somaliland, un territoire qui rogne sur la Somalie et en proie à une violence inouïe.
Il y a également Quartiers lointains, un programme de courts métrages réunissant ici The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at Kilometer 375 (de Omar El Zohairy / Egypte / 18'), Madama Esther (de Luck Razanajaona / Madagascar / 15'), 80 (de Muhannad Lamin / Libye / 6'), A Place for Myself (de Marie-Clémentine Dusabejambo / Rwanda / 20') et KanyéKanyé (de Miklas Manneke / Afrique du Sud / 26'). Les enfants ne sont pas oubliés avec Kirikou et la sorcière, de Michel Ocelot. La clôture est prévue le lundi 05 février à 20h30 avec Une saison en France, de Mahamat-Saleh Haroun (France, 2017 / 1h30) avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bonnaire, Aalayna Lys, Bibi Tanga. Cette séance est présentée par Agnès Noden, costumière du film qui nous narre le drame d'Abbas, professeur de français, ayant fui la guerre en Centrafrique afin de bâtir une nouvelle vie en France. Il a rencontré Carole, sensible au courage de cet homme encore hanté par les fantômes du passé. Mais peut-on aimer sereinement quand le cœur est balloté ? Haroun signe ici un film utile qui fait l'autopsie de la France fracturée entre l'empathie, le rejet et l'indifférence. Face à la montée du populisme, si l'étranger est érigé en bouc émissaire, des citoyens rappellent néanmoins avec force et sensibilité la commune humanité et que donner asile est un devoir. Le chanteur centraficain Bibi Tanga est la grande révélation du film ; pour son premier rôle au cinéma sa présence magnétique confère ici à son personnage (Etienne) une vraie poésie même dans l'horreur. Ce festival est hautement soutenu par Africiné Magazine.
PROGRAMME de Continent Afrique 2018 Mercredi 31 janvier, 20h15 / Vivre riche, de Joël Akafou, Burkina Faso-Côte d'Ivoire / 52'/ documentaire, OUVERTURE
Jeu 01 fev 14h / Les bienheureux, de Sofia Djama, France-Algérie / 2017 / 1h42 / avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi
Jeu 01 fev 18h15 / Ouvrir la voix, de Amandine Gay, France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
jeu 01 fev 20h30 / Ady Gasy, de Lova Nantenaina, Madagascar / 1h42 / documentaire
Ven 02 fev 14h / Ady Gasy, de Lova Nantenaina, Madagascar / 1h42 / documentaire
Vendredi 02 février à 19h / En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, Algérie / 2016 / 1h53 / vostf / avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou, Mehdi Ramdani. FILM / CONCERT avec Ezza (Goumour Omar Adam, Menad Moussaoui, Stéphane Gratteau). Musique touareg.
Sam 03 fev 14h / Ouvrir la voix, de Amandine Gay, France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
Samedi 03 février 18h / Ouaga Girls, de Theresa Traoré Dahlberg, Burkina Faso / 2017 / 1h22 / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
Samedi 03 février à 20h / Les silences de Laas-Geel, de Claude Gaignaire, France - Somalie / 2010/1h12/documentaire. RENCONTRE avec Comi Toulabor et en présence du réalisateur, Claude Gaignaire
Dimanche 04 février à 18h / En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, Algérie / 2016 / 1h53 / vostf / avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou, Mehdi Ramdani.
Dim 04 fev 20h15 / Les bienheureux, de Sofia Djama, France-Algérie / 2017 / 1h42 / avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi
Dimanche 04 février à 11h / Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot, France / 1998 - 2018 / 1h10 / dès 3 ans. MÉLIÈS DES ENFANTS
Dimanche 04 février à 16h15 / Quartiers lointains. Programme de courts métrages (The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at Kilometer 375, de Omar El Zohairy / Egypte / 18' ; Madama Esther, de Luck Razanajaona / Madagascar / 15' ; 80, de Muhannad Lamin / Libye / 6' ; A Place For Myself, de Marie-Clémentine Dusabejambo / Rwanda / 20' ; Kanye Kanye, de Miklas Manneke / Afrique du Sud / 26').
Lun 05 fev 18h15 / Ouvrir la voix, de Amandine Gay, France-Sénégal / 2017 / 2h / documentaire. Séance présentée par Thérèse Auclair
Lundi 05 février à 20h30 / Une saison en France, de Mahamat-Saleh Haroun, France-Centrafrique / 2017 / 1h30 / avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bonnaire, Aalayna Lys, Bibi Tanga. CLÔTURE. Séance présentée par Agnès Noden, costumière du film.
Du 1er au 05 février les après-midis et soirs, au Café Méliès (1er étage) / EXPOSITION-VENTE : Artisans du Gabon, par le collectif des Artisans de L'Ogouée Maritime (CAOM).
Thierno I. Dia
Images Francophones
Image : Scène du film