La critique africaine : un festival à Conakry et un Jury à Carthage
La Guinée en octobre et la Tunisie en novembre avec la FACC.
1ère édition du Festival International de la Critique Cinématographique de Guinée
Du 10 au 15 octobre 2018, à Conakry.
Le premier film projeté jeudi est le court-métrage Denko (1993) du réalisateur guinéen Mohamed Camara. Ce film qui rend hommage à la femme montre l'ultime sacrifice d'une mère pour l'épanouissement de son fils. Un film qui a soulevé un débat du fait d’une scène d'inceste. Le réalisateur présent a expliqué ses choix. D'abord acteur de cinéma, Mohamed Camara a joué le rôle principal dans ce film. Il dit être passé à la réalisation parce qu'il n'avait plus d'offre d'acteur. Selon le cinéaste sénégalais, Mansour Sora Wade présent à ce festival des critiques guinéens, le film de Camara a soulevé le même débat à sa sortie, en 1993. C'est pour nous une manière de rendre hommage a Mohamed Camara qui pousse les jeunes à aller de l'avant. "Denko est un film dont la thématique est osée", dit la présidente des critiques de Guinée, Fatoumata Sagnane Condé, directrice du Festival.
Une table ronde sur le thème "Pourquoi la critique cinématographique" a été animée par la présidente de l’Association sénégalaise de la critique cinématographique Fatou Kiné Sene et elle a mené les debats après la projection du film Il va pleuvoir sur Conakry de Cheikh Fantamady Camara. Une manière pour les critiques guinéens de rendre hommage à ce cinéaste décédé en janvier 2017. "Il a tenu la main à beaucoup de jeunes cinéastes", témoigne Fatoumata Sagnane Condé.
Samedi 13, le réalisateur Mansour Sora Wade et le président des critiques nigériens Youssoufa Halidou Harouna ont animé le débat autour de l'économie du cinéma et le film Le Prix du pardon de Mansour Sora Wade a été projeté.
Le dimanche 14octobre, la veille de la clôture, un débat a été animé par le cinéaste acteur Mohamed Camara sur le thème "L"importance du cinéma dans un pays" suivi de la projection du film Les épouses, de Oumou Barry. Le court métrage Picc mi (L'oiseau) de Mansour Sora Wade a été projeté à la cérémonie de clôture du lundi 15 octobre 2018.
Jury du Prix de la Critique Africaine (Paulin Soumanou Vieyra) aux JCC 2018
Journées Cinématographiques de Carthage. Du 03 au 10 novembre 2018, à Tunis.
A l’occasion de la 29ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage qui se tiendra du 3 au 10 novembre 2018 à Tunis, la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC) décernera le Prix de la Critique Africaine – Paulin Soumanou Vieyra au meilleur long métrage africain de fiction sélectionné par le Jury de la FACC, au sein de la competition officielle des JCC 2018.
Dans un communiqué établi à Rabat (Maroc) où vit le Président de la FACC, Khalil Demmoun, et daté du 12 octobre 2018, l’organisation panafricaine a dévoilé la composition du Jury de la FACC aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018. Cinq journalistes membres de la FACC seront les jurés critiques aux JCC 2018 : Oumy Régina SAMBOU (Sénégal), Samir ARDJOUM (Algérie/France), Pélagie NG’ONANA (Cameroun), Ahmed GASMI (Tunisie) et Rodéric DEDEGNONHOU (Bénin). Hormis le jury qui décernera le Prix de la Critique Africaine – Paulin Soumanou Vieyra, la FACC s’associera à d’autres activités des JCC 2018.
La FACC, partenaire des cinémas d’Afrique
Créée à Tunis le 8 octobre 2004 en marge des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC) est une organisation non gouvernementale qui regroupe des associations africaines de critiques de cinéma ainsi que des membres individuels, présente dans 33 pays sur le continent et dans la diaspora. Aujourd’hui, la FACC compte plus de 350 journalistes qui ont produit plus de 4 000 articles, tous genres confondus, sur les cinémas d’Afrique et gratuitement disponibles sur le site www.africine.org. Ce site web est le leader mondial en termes d’information et de contenu sur les cinémas d’Afrique et de la diaspora avec une base de données de près de 17 700 films référencés.
Le Prix de la Critique Africaine
Le Prix de la Critique Africaine – Paulin Soumanou Vieyra est un prix initié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC), portant le nom d’un célèbre critique sénégalais et historien du cinéma. Ce prix est attribué par un jury de critiques, dans l’objectif d’encourager un cinéma de haute facture artistique. Il sert également à soutenir les jeunes talents émergents. Décerné pour la première fois au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) 2013 au Nigérian Newton Aduaka pour son film One man’s show, ce prix a été relancé en 2016 par la FACC.
Au Luxor African Film Festival (LAFF) de 2016, le Prix de la Critique Africaine est remporté par le Marocain Hicham Lasri pour son film Starve your Dog. La même année, aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) à Tunis, ce prix est décerné au film Clash de l’Egyptien Mohamed Diab. Les hommes d’argile du Marocain Mourad Boucif en est le lauréat au Festival international du film transsaharien de Zagora en 2016.
Au Fespaco 2017 (Burkina Faso), c’est au Marocain Saïd Khallaf que revient le prix de la FACC avec son film A mile in my shoes également Étalon de Bronze de Yennenga. Au Durban international Film Festival (Afrique du Sud) le jury de la Critique Africaine a décerné son Prix au film Serpent de la Sud-Africaine Amanda Evans, aux JCC (Tunisie) de la même année, le film Le train de sel et de sucre du Mozambicain Licinio Azevedo a été primé. Au Festival de Zagora (Maroc) en 2017, le long métrage Tant qu’on vit de Dani Kouyaté du Burkina Faso a été récompensé.
Thierno I. Dia, Fatou Kiné Sène et Charles Ayetan
Images Francophones
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