La Côte d'Ivoire, une cinématographie à part
Après avoir fêté ses 50 ans, le cinéma ivoirien est célébré à Ouaga et au Festival du Film Francophone d'Angoulême 2017, en France, avec la participation des acteurs Naky Sy Savané (en photo) et Sidiki Bakaba.
Cinquante ans de cinéma en Côte d'Ivoire, ce n'est pas seulement une célébration à caractère festive. C'est aussi l'occasion de jeter quelque lumière sur une cinématographie africaine assez particulière. Une histoire jalonnée de moments de gloires et de consécration suivis par une régression brutale de la production et une dévastation inexplicable du parc des salles de cinéma avant qu'il n'ait lieu une résurrection inespérée grâce au miracle numérique.
Du 24 au 28 mars 2015, l'Office National du cinéma de Côte d'Ivoire (ONAC-CI) et l'Institut Français ont organisé le cinquantenaire du cinéma ivoirien, à l'Institut Français de Côte d'Ivoire (ex CCF Plateau, Abidjan). Avec des films ivoiriens issus essentiellement du catalogue de la cinémathèque Afrique, Paris, ainsi des avant-premières de films inédits, cette semaine concentrée a donné lieu à une programmation retraçant les grands moments de l'histoire cinématographique ivoirienne de 1964 à 2015.
Car, c'est en 1964 qu'un enfant du pays, appelé Timité Bassori, diplômé alors de l'IDHEC à Paris, parvient à réaliser la première œuvre cinématographique ivoirienne. Une courte et jolie fiction intitulée Sur la dune de la solitude. Le film évoque, un peu dans un style fellinien, la légende de Mamy Watta, la déesse de l'eau qui séduit les humains. C'est à peine quatre ans après l'Indépendance, dans une Afrique qui tâtonne encore pour retrouver son chemin que se produit cet événement majeur. Un vrai exploit technique et artistique pour le pays, mais également pour la région de l'Afrique de l'Ouest et même au-delà. C'est l'époque où d'autres cinéastes africains s'essayaient à faire la même chose : Sembène Ousmane au Sénégal, Souleymane Cissé au Mali et un peu plus tard Gaston Kaboré au Burkina Faso.
Timité Bassori fait donc partie de ces pionniers qui ont ouvert le chemin vers le grand écran. Il signe aussi le premier long métrage fiction ivoirien, La femme au couteau (1969). La Côte Ivoire va jouer alors un rôle de premier plan dans le paysage cinématographique africain. Ses talentueux réalisateurs s'imposent sans difficultés en remportant, à deux reprises, le grand prix du FESPACO. La première fois en 1981 avec Djeli, conte d'aujourd'hui de Kramo Lanciné Fadika qui relate l'histoire d'un jeune couple d'amoureux confronté aux traditions ancestrales. Des traditions, certes dépassées par l'effort de modernisation qui touchent les différents aspects de la vie des gens, mais qui demeurent néanmoins fortes au point d'empêcher l'union de ces deux jeunes amoureux à cause de futiles raisons d'appartenance sociale.
Quand à la deuxième fois, c'est en 1993, avec Au nom du Christ, un film de Roger Gnoan M'bala qui dénonce les dérives du christianisme et la manipulation des gens par le biais du sentiment religieux. C'est l'histoire d'un éleveur de porcs qui se croit doté d'un pouvoir surnaturel et investi d'une mission divine : sauver son peuple. Un drame sur le fanatisme religieux qui connaît déjà à l'époque son apogée.
Mais en Côte d'Ivoire, il n'y a pas seulement que ces deux auteurs majeurs. D'autres cinéastes avec d'autres sensibilités ont pu aussi émerger dans le pays des lagunes et des éléphants. Parmi eux, l'incontournable Henri Duparc, reconnu par certains comme le "maitre de la comédie africaine". Il réussit en 1988, un film populaire d'une très bonne facture intitulé Bal poussière. Ce film marque un tournant du genre comique en Afrique à travers la critique, dans un style humoristique très prononcé, d'un phénomène social très répandu en Afrique à savoir la polygamie. Un bonhomme dans la cinquantaine, marié déjà à cinq femmes décide d'épouser une sixième : la jeune et belle Binta. Le film va connaître un grand succès sans égal auprès du public africain mais aussi sur les écrans des pays occidentaux.
Cette dynamique marquée par la diversité des styles et des sensibilités se poursuivra jusqu'au milieu des années 90. Mais les crises politiques successives qui vont secouer le pays vont précipiter la ruine du secteur cinématographique. C'est d'abord le marché qui sera frappé de plein fouet par la crise. Les salles vont disparaître l'une après l'autre au point de ne plus compter que deux ou trois écrans dans tout le pays. L'écroulement de la production ne tardera pas et seuls quelques résistants continuent à croire à l'avenir du septième art dans le pays.
Ce n'est qu'avec l'avènement du numérique que va renaître de nouveau l'espoir d'une résurrection du secteur. De jeunes cinéastes vont se faire connaître à travers des tentatives dignes d'intérêt. Certains d'entre eux vont réussir même à réaliser des petits miracles comme cette belle aventure du Studio Afrikatoon qui parvient à réaliser des fictions de long métrage d'animation. Réalisé par Abel Kouamé, le film Pokou, Princesse Ashanti puise son histoire dans le riche patrimoine culturel de la région à savoir la légende de la reine Pokou mère du peuple baoulé.
Autre exploit réalisé en 2014, le premier long métrage de Philippe Lacôte, Run (soutenu par l'OIF) est projeté (pour la toute première fois dans l'histoire du cinéma ivoirien depuis 1985, avec Visages de femmes, Prix Fipresci à la Semaine de la Critique) au Festival de Cannes, dans la section "Un certain regard". C'est un film sur la crise politique ivoirienne. Il relate le parcours d'un jeune ivoirien qui rêvait de devenir faiseur de pluie mais qui se trouve comme milicien du groupe "Jeune Patriote" en plein conflit politico-militaire qui secoue le pays.
Le cinéma ivoirien nous a, par ailleurs, offert au moins deux grands acteurs d'une renommée internationale. D'abord, le polyvalent Sidiki Bakaba, lauréat en 1986 du Prix de la meilleure interprétation masculine aux Journées Cinématographiques de Carthage (Tunis). Révélé au grand public dès 1972 par son compatriote Désiré Ecaré dans Visages de femmes (1985), il joue un ancien combattant muet sous la direction de Ousmane Sembene en 1987 dans le fameux Camp de Thiaroye.
L'autre figure emblématique est la ravissante Naky Sy Savané. Propulsée sur la scène cinématographique en 1988 grâce à sa prestation dans Bal poussière de Henri Duparc, elle gagne en 1994 le prix d'interprétation féminine au Festival du Cinéma Africain de Khouribga (Maroc) pour son rôle dans Au nom du Christ de Roger M'Bala. Elle tourne en 2002 sous la direction de Sembène dans Moolaadé. Depuis 2011, elle dirige un festival international à Abidjan appelé FESTILAG.
Aujourd'hui, de jeunes cinéastes continuent leur combat pour une renaissance du cinéma ivoirien. Ils sont jeunes, dynamiques, enthousiastes et confiant pour l'avenir de leur cinématographie nationale. On peut les croiser lors du festival Clap Ivoire consacré au court métrage dans les pays de l'Afrique de l'Ouest ou en marge du Festival International du Film des Lagunes (FESTILAG), le nouveau rendez-vous international d'Abidjan. C'est certainement pour ces jeunes que de grandes réformes ont été entreprises par les pouvoirs publics : installation de l'ONAC-CI (Office national du Cinéma en Côte d'Ivoire) et création du Fonds de soutien à l'industrie cinématographique (Fonsic). La réouverture récemment de certaines salles de cinéma à Abidjan confirme cette tendance qui augure d'un avenir radieux pour le septième art en Côte d'Ivoire.
En cette année 2017, la Côte était le pays invité d'honneur au FESPACO 2017 (Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou), ainsi que durant la fin août au Festival du Film francophone d'Angoulême 2017. Au Burkina, le pays place deux films dans la compétition officielle ouagalaise : Innocent Malgré Tout, de Jean De Dieu Konan / Samuel Mathurin Codjovi (Côte d'Ivoire) et L'Interprète, écrit par Kadhy Touré et réalisé par Olivier M. Koné. Le Président Alassane Ouattara est venu assister à la clôture du Fespaco et a remis conjointement avec son homologue burkinabè, Roch Kaboré, le Grand Prix 2017, l'Etalon d'Or de Yennenga, à Alain Gomis (Sénégal) pour son film Félicité, film soutenu par l'OIF.
Pour sa dixième édition, le Festival du Film francophone d'Angoulême - FFA 2017 (22-22 août 2017) met la Côte d'Ivoire à l'honneur. L'épouse du Président ivoirien, Dominique Ouattara, a fait le déplacement en France, aux côtés de Maurice Bandaman, Ministre de la Culture, et plusieurs artistes dont Naky Sy Savané et Sidiki Bakaba. Dix films ont été retenus (voir ici la liste complète), parmi lesquels le très beau Aya de Yopougon (une plongée truculente dans les années 70-80), Bal poussière (un incontournable qui fait partie des plus grands œuvres comiques du cinéma mondial, geste féministe, il porte de profonds coups de boutoir au machisme outrageusement triomphant) et Run (2014, soutenu par l'OIF), puissant par son ambition, ses effets spéciaux et ses acteurs (et actrices), malgré des réserves sur le scénario. Les scènes magiques sont purement une merveille en termes de réalisation et d'effets spéciaux, avec un travail sonore exceptionnel, le mixage est géant. Run a permis de révéler l'acteur Abdoul Karim Konaté, tout en confortant les figures magistrales de Isaach de Bankolé et du comédien burkinabè Rasmané Ouédraogo.
Mahrez Karoui
en collaboration avec Thierno I. Dia
Abidjan / Bordeaux, Africiné Magazine
pour Images Francophones
Image : L'actrice Naky Sy Savané.
Crédit : DR
Du 24 au 28 mars 2015, l'Office National du cinéma de Côte d'Ivoire (ONAC-CI) et l'Institut Français ont organisé le cinquantenaire du cinéma ivoirien, à l'Institut Français de Côte d'Ivoire (ex CCF Plateau, Abidjan). Avec des films ivoiriens issus essentiellement du catalogue de la cinémathèque Afrique, Paris, ainsi des avant-premières de films inédits, cette semaine concentrée a donné lieu à une programmation retraçant les grands moments de l'histoire cinématographique ivoirienne de 1964 à 2015.
Car, c'est en 1964 qu'un enfant du pays, appelé Timité Bassori, diplômé alors de l'IDHEC à Paris, parvient à réaliser la première œuvre cinématographique ivoirienne. Une courte et jolie fiction intitulée Sur la dune de la solitude. Le film évoque, un peu dans un style fellinien, la légende de Mamy Watta, la déesse de l'eau qui séduit les humains. C'est à peine quatre ans après l'Indépendance, dans une Afrique qui tâtonne encore pour retrouver son chemin que se produit cet événement majeur. Un vrai exploit technique et artistique pour le pays, mais également pour la région de l'Afrique de l'Ouest et même au-delà. C'est l'époque où d'autres cinéastes africains s'essayaient à faire la même chose : Sembène Ousmane au Sénégal, Souleymane Cissé au Mali et un peu plus tard Gaston Kaboré au Burkina Faso.
Timité Bassori fait donc partie de ces pionniers qui ont ouvert le chemin vers le grand écran. Il signe aussi le premier long métrage fiction ivoirien, La femme au couteau (1969). La Côte Ivoire va jouer alors un rôle de premier plan dans le paysage cinématographique africain. Ses talentueux réalisateurs s'imposent sans difficultés en remportant, à deux reprises, le grand prix du FESPACO. La première fois en 1981 avec Djeli, conte d'aujourd'hui de Kramo Lanciné Fadika qui relate l'histoire d'un jeune couple d'amoureux confronté aux traditions ancestrales. Des traditions, certes dépassées par l'effort de modernisation qui touchent les différents aspects de la vie des gens, mais qui demeurent néanmoins fortes au point d'empêcher l'union de ces deux jeunes amoureux à cause de futiles raisons d'appartenance sociale.
Quand à la deuxième fois, c'est en 1993, avec Au nom du Christ, un film de Roger Gnoan M'bala qui dénonce les dérives du christianisme et la manipulation des gens par le biais du sentiment religieux. C'est l'histoire d'un éleveur de porcs qui se croit doté d'un pouvoir surnaturel et investi d'une mission divine : sauver son peuple. Un drame sur le fanatisme religieux qui connaît déjà à l'époque son apogée.
Mais en Côte d'Ivoire, il n'y a pas seulement que ces deux auteurs majeurs. D'autres cinéastes avec d'autres sensibilités ont pu aussi émerger dans le pays des lagunes et des éléphants. Parmi eux, l'incontournable Henri Duparc, reconnu par certains comme le "maitre de la comédie africaine". Il réussit en 1988, un film populaire d'une très bonne facture intitulé Bal poussière. Ce film marque un tournant du genre comique en Afrique à travers la critique, dans un style humoristique très prononcé, d'un phénomène social très répandu en Afrique à savoir la polygamie. Un bonhomme dans la cinquantaine, marié déjà à cinq femmes décide d'épouser une sixième : la jeune et belle Binta. Le film va connaître un grand succès sans égal auprès du public africain mais aussi sur les écrans des pays occidentaux.
Cette dynamique marquée par la diversité des styles et des sensibilités se poursuivra jusqu'au milieu des années 90. Mais les crises politiques successives qui vont secouer le pays vont précipiter la ruine du secteur cinématographique. C'est d'abord le marché qui sera frappé de plein fouet par la crise. Les salles vont disparaître l'une après l'autre au point de ne plus compter que deux ou trois écrans dans tout le pays. L'écroulement de la production ne tardera pas et seuls quelques résistants continuent à croire à l'avenir du septième art dans le pays.
Ce n'est qu'avec l'avènement du numérique que va renaître de nouveau l'espoir d'une résurrection du secteur. De jeunes cinéastes vont se faire connaître à travers des tentatives dignes d'intérêt. Certains d'entre eux vont réussir même à réaliser des petits miracles comme cette belle aventure du Studio Afrikatoon qui parvient à réaliser des fictions de long métrage d'animation. Réalisé par Abel Kouamé, le film Pokou, Princesse Ashanti puise son histoire dans le riche patrimoine culturel de la région à savoir la légende de la reine Pokou mère du peuple baoulé.
Autre exploit réalisé en 2014, le premier long métrage de Philippe Lacôte, Run (soutenu par l'OIF) est projeté (pour la toute première fois dans l'histoire du cinéma ivoirien depuis 1985, avec Visages de femmes, Prix Fipresci à la Semaine de la Critique) au Festival de Cannes, dans la section "Un certain regard". C'est un film sur la crise politique ivoirienne. Il relate le parcours d'un jeune ivoirien qui rêvait de devenir faiseur de pluie mais qui se trouve comme milicien du groupe "Jeune Patriote" en plein conflit politico-militaire qui secoue le pays.
Le cinéma ivoirien nous a, par ailleurs, offert au moins deux grands acteurs d'une renommée internationale. D'abord, le polyvalent Sidiki Bakaba, lauréat en 1986 du Prix de la meilleure interprétation masculine aux Journées Cinématographiques de Carthage (Tunis). Révélé au grand public dès 1972 par son compatriote Désiré Ecaré dans Visages de femmes (1985), il joue un ancien combattant muet sous la direction de Ousmane Sembene en 1987 dans le fameux Camp de Thiaroye.
L'autre figure emblématique est la ravissante Naky Sy Savané. Propulsée sur la scène cinématographique en 1988 grâce à sa prestation dans Bal poussière de Henri Duparc, elle gagne en 1994 le prix d'interprétation féminine au Festival du Cinéma Africain de Khouribga (Maroc) pour son rôle dans Au nom du Christ de Roger M'Bala. Elle tourne en 2002 sous la direction de Sembène dans Moolaadé. Depuis 2011, elle dirige un festival international à Abidjan appelé FESTILAG.
Aujourd'hui, de jeunes cinéastes continuent leur combat pour une renaissance du cinéma ivoirien. Ils sont jeunes, dynamiques, enthousiastes et confiant pour l'avenir de leur cinématographie nationale. On peut les croiser lors du festival Clap Ivoire consacré au court métrage dans les pays de l'Afrique de l'Ouest ou en marge du Festival International du Film des Lagunes (FESTILAG), le nouveau rendez-vous international d'Abidjan. C'est certainement pour ces jeunes que de grandes réformes ont été entreprises par les pouvoirs publics : installation de l'ONAC-CI (Office national du Cinéma en Côte d'Ivoire) et création du Fonds de soutien à l'industrie cinématographique (Fonsic). La réouverture récemment de certaines salles de cinéma à Abidjan confirme cette tendance qui augure d'un avenir radieux pour le septième art en Côte d'Ivoire.
En cette année 2017, la Côte était le pays invité d'honneur au FESPACO 2017 (Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou), ainsi que durant la fin août au Festival du Film francophone d'Angoulême 2017. Au Burkina, le pays place deux films dans la compétition officielle ouagalaise : Innocent Malgré Tout, de Jean De Dieu Konan / Samuel Mathurin Codjovi (Côte d'Ivoire) et L'Interprète, écrit par Kadhy Touré et réalisé par Olivier M. Koné. Le Président Alassane Ouattara est venu assister à la clôture du Fespaco et a remis conjointement avec son homologue burkinabè, Roch Kaboré, le Grand Prix 2017, l'Etalon d'Or de Yennenga, à Alain Gomis (Sénégal) pour son film Félicité, film soutenu par l'OIF.
Pour sa dixième édition, le Festival du Film francophone d'Angoulême - FFA 2017 (22-22 août 2017) met la Côte d'Ivoire à l'honneur. L'épouse du Président ivoirien, Dominique Ouattara, a fait le déplacement en France, aux côtés de Maurice Bandaman, Ministre de la Culture, et plusieurs artistes dont Naky Sy Savané et Sidiki Bakaba. Dix films ont été retenus (voir ici la liste complète), parmi lesquels le très beau Aya de Yopougon (une plongée truculente dans les années 70-80), Bal poussière (un incontournable qui fait partie des plus grands œuvres comiques du cinéma mondial, geste féministe, il porte de profonds coups de boutoir au machisme outrageusement triomphant) et Run (2014, soutenu par l'OIF), puissant par son ambition, ses effets spéciaux et ses acteurs (et actrices), malgré des réserves sur le scénario. Les scènes magiques sont purement une merveille en termes de réalisation et d'effets spéciaux, avec un travail sonore exceptionnel, le mixage est géant. Run a permis de révéler l'acteur Abdoul Karim Konaté, tout en confortant les figures magistrales de Isaach de Bankolé et du comédien burkinabè Rasmané Ouédraogo.
Mahrez Karoui
en collaboration avec Thierno I. Dia
Abidjan / Bordeaux, Africiné Magazine
pour Images Francophones
Image : L'actrice Naky Sy Savané.
Crédit : DR