La 5ème édition des Douz Doc Days annulée
Douz Doc Days 2015 était prévue du 12 au 17 Octobre.
A moins d'un mois du début de la manifestation, les moyens indispensables à la tenue des Journées du Documentaire de Douz étant loin d'avoir été réunis, le festival annoncé pour le 12 octobre 2015, ne pourra malheureusement pas avoir lieu et c'est la mort dans l'âme que nous vous annonçons l'annulation de la 5° édition des Douz Doc Days.
Nous ne pouvons affronter un tel événement avec aussi peu de visibilité financière et aussi peu de moyens logistiques. En 2013, notre entreprise, instigatrice du projet, y a perdu 12 000 dinars [5 477 EUR - 3 592 676 FCFA, ndlr] et en 2014 nous avons dû apporter 18 000 dinars [8 217 EUR - 5 389 999 FCFA, ndlr] en fonds propres soit le 1/5 du budget global.
Les préparatifs qui ont commencé il y a huit mois, ont permis d'élaborer un programme de qualité fait sur mesure pour apporter aux jeunes d'une région aride une ouverture sur l'actualité de la production audiovisuelle nationale et internationale. Croyant fermement à l'importance de ce festival, nous avons réussi, en très peu de temps, à prouver son impact en suscitant des initiatives et en ouvrant de nouvelles perspectives.
Nous sommes désolés que l'annulation de cette 5° édition vienne léser les jeunes cinéastes qui ne trouvent pas de réseau de diffusion pour mettre en valeur leurs films. Nous sommes désolés que le concours de photographie intitulé, "Douz aux Yeux des Femmes", ne puisse pas promouvoir le potentiel féminin de la région. Nous avons en effet reçu plus de vingt candidatures ce qui promettait la tenue d'une exposition aux incidences multiples. Quand au film culte Le Fils du Cheik, qui devait faire l'objet d'un ciné concert, il a été spécialement traduit en arabe de manière à permettre une lecture critique de ce genre de films occidentaux représentant l'Orient de manière stéréotypée. La résidence d'écriture devant permettre à des auteurs de développer leur projet avec l'encadrement d'un expert d'Africa doc fait également partie des opportunités compromises.
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Cette annulation met tout un chacun face à ses responsabilités. Est-il concevable de continuer à entretenir un système bureaucratique et dissuasif si on veut promouvoir la culture ? Pourquoi perpétuer une forme de gestion qui condamne les manifestations culturelles à se dérouler dans la désorganisation à cause des décisions tardives de l'administration ? Que pouvez-vous faire face à l'inertie, quand le silence des uns et des autres vous réduit à l'état de mendiant ? Ironie du sort, ce sont, parfois des instances sensées promouvoir les droits de l'homme qui vous traitent au mépris et vous assassinent avec leur silence indifférent. Pour finir, voilà que des attaques du Ministère de la Culture viennent donner le coup de grâce. Au lieu de considérer la nécessité d'entreprendre des reformes en son sein pour accomplir son rôle de facilitateur et soutenir nos efforts, le ministère, à travers le journal "Echourouk" du 15 septembre 2015, met en doute notre bonne gestion, et mieux… le bien fondé de cette manifestation qui accueille régulièrement des invités de plus en plus nombreux parmi lesquels des cinéastes, des universitaires et des experts étrangers de renom. Qualifiée de "petite manifestation locale ne méritant pas un budget de 85 000 DT [38 966 EUR - 25 560 020 FCFA, ndlr]", les Douz Doc Days valent pourtant bien plus !
Presqu'une année de travail et beaucoup d'efforts pour donner aux régions leur droit à la culture s'envolent en fumée !
Tout un système semble vouloir maintenir sous l'étouffoir une culture participative, en phase avec les préoccupations sociales. Ce système a eu raison de nos faibles moyens mais pas de notre foi en la pertinence de notre projet.
Hichem Ben Ammar
Directeur - Fondateur des Douz Doc Days
Édité par Thierno I. Dia
Images Francophones
La page du festival : www.facebook.com/pages/Douz-Doc-Days/717789611636022
Nous ne pouvons affronter un tel événement avec aussi peu de visibilité financière et aussi peu de moyens logistiques. En 2013, notre entreprise, instigatrice du projet, y a perdu 12 000 dinars [5 477 EUR - 3 592 676 FCFA, ndlr] et en 2014 nous avons dû apporter 18 000 dinars [8 217 EUR - 5 389 999 FCFA, ndlr] en fonds propres soit le 1/5 du budget global.
Les préparatifs qui ont commencé il y a huit mois, ont permis d'élaborer un programme de qualité fait sur mesure pour apporter aux jeunes d'une région aride une ouverture sur l'actualité de la production audiovisuelle nationale et internationale. Croyant fermement à l'importance de ce festival, nous avons réussi, en très peu de temps, à prouver son impact en suscitant des initiatives et en ouvrant de nouvelles perspectives.
Nous sommes désolés que l'annulation de cette 5° édition vienne léser les jeunes cinéastes qui ne trouvent pas de réseau de diffusion pour mettre en valeur leurs films. Nous sommes désolés que le concours de photographie intitulé, "Douz aux Yeux des Femmes", ne puisse pas promouvoir le potentiel féminin de la région. Nous avons en effet reçu plus de vingt candidatures ce qui promettait la tenue d'une exposition aux incidences multiples. Quand au film culte Le Fils du Cheik, qui devait faire l'objet d'un ciné concert, il a été spécialement traduit en arabe de manière à permettre une lecture critique de ce genre de films occidentaux représentant l'Orient de manière stéréotypée. La résidence d'écriture devant permettre à des auteurs de développer leur projet avec l'encadrement d'un expert d'Africa doc fait également partie des opportunités compromises.
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Posted by Daghbari Hachem on samedi 11 juillet 2015
Cette annulation met tout un chacun face à ses responsabilités. Est-il concevable de continuer à entretenir un système bureaucratique et dissuasif si on veut promouvoir la culture ? Pourquoi perpétuer une forme de gestion qui condamne les manifestations culturelles à se dérouler dans la désorganisation à cause des décisions tardives de l'administration ? Que pouvez-vous faire face à l'inertie, quand le silence des uns et des autres vous réduit à l'état de mendiant ? Ironie du sort, ce sont, parfois des instances sensées promouvoir les droits de l'homme qui vous traitent au mépris et vous assassinent avec leur silence indifférent. Pour finir, voilà que des attaques du Ministère de la Culture viennent donner le coup de grâce. Au lieu de considérer la nécessité d'entreprendre des reformes en son sein pour accomplir son rôle de facilitateur et soutenir nos efforts, le ministère, à travers le journal "Echourouk" du 15 septembre 2015, met en doute notre bonne gestion, et mieux… le bien fondé de cette manifestation qui accueille régulièrement des invités de plus en plus nombreux parmi lesquels des cinéastes, des universitaires et des experts étrangers de renom. Qualifiée de "petite manifestation locale ne méritant pas un budget de 85 000 DT [38 966 EUR - 25 560 020 FCFA, ndlr]", les Douz Doc Days valent pourtant bien plus !
Presqu'une année de travail et beaucoup d'efforts pour donner aux régions leur droit à la culture s'envolent en fumée !
Tout un système semble vouloir maintenir sous l'étouffoir une culture participative, en phase avec les préoccupations sociales. Ce système a eu raison de nos faibles moyens mais pas de notre foi en la pertinence de notre projet.
Hichem Ben Ammar
Directeur - Fondateur des Douz Doc Days
Édité par Thierno I. Dia
Images Francophones
La page du festival : www.facebook.com/pages/Douz-Doc-Days/717789611636022