L'OIF partenaire d'AfroBerlin : l'Afrique du cinéma à Berlin 2025

Le programme d'AfroBerlin 2025 ici

L'OIF, partenaire institutionnel d'AfroBerlin 2025, y présentera une discussion sur “l'importance des politiques publiques pour la promotion de la souveraineté culturelle des pays africains”, dimanche 16 février à 12h15 à l'espace BERLINER FREIHEIT proche de Potsdamer Platz, le cœur névralgique de la Berlinale (le festival de berlin et son marché du film).

Les 4 invités ont tous une actualité riche à mettre en avant, et un intérêt particulier à entrer en contact avec le public de cette manifestation, à la fois forum, “think tank” et carrefour de réseautage. Présentation :

Mme Lison Diomandé Johnson est directrice générale de l'Office national de l'audiovisuel et du cinéma de Côte d'Ivoire (ONAC-CI), qui régule, encadre et anime le secteur du film ivoirien, au travers de textes, règlements et outils d'appui, comme le FONSIC. Mme Diomandé avait été la cheville ouvrière du partenariat entre le Fonsic et l'OIF noué autour du Programme Clap ACP 1 & 2, démarré en 2020 qui prendra fin début 2026. Elle expliquera comment ce programme aura permis de financer une trentaine de films et séries en 5 ans, tous montés en coproduction avec des pays voisins, une exposition internationale favorable à la professionnalisation des professionnels ivoiriens, en particulier les techniciens et les producteurs. Les financements importants apportés par l'UE via l'OIF ont permis de renforcer les producteurs africains vis-à-vis de leurs coproducteurs du Nord, et de garder une meilleure maîtrise artistique, financière et patrimoniale sur leurs créations.

Adama Konkobo est le responsable de la Commission du Film ("Film Commissionner") de Côte d'Ivoire, l'organisme lancé en 2024 dans le but d'attirer les tournages étrangers, en leur facilitant les démarches administratives et techniques (permis de tournage, importation d'équipements, recrutement de techniciens locaux, etc.). Lui-même producteur expérimenté, M. Konkobo connaît les besoins des producteurs étrangers et les atouts et faiblesses du secteur ivoirien pour y répondre. Les deux grandes productions accueillies par la Côte d'Ivoire ces dernières années furent THE NOIR d'Abderrahmane SISSAKO (Mauritanie) et le prochain film du Français Jean-Pascal ZADI. La CI se tourne maintenant vers les marchés anglophones du Nord, comme une alternative nouvelle aux leaders des tournages que sont l'Afrique du Sud, le Kenya ou le Maroc.

Philbert Mbabazi Sharangabo présente en première mondiale son premier long-métrage UN MONDE TITANIC sélectionné à la section Forum de la Berlinale cette année. Le cinéaste rwandais déjà reconnu pour ses courts-métrages expliquera sa stratégie de fabrication du film, dans un environnement dépourvu de financement. Par la coproduction avec la société du Camerounais Jean-Pierre Bekolo, il accèdera à deux dispositifs OIF, les Prix Filmac (2023) et le Bonus Clap ACP attribué par le Fonds Image de la Francophonie (2024), qui lui permettront d'assurer la post-production dans de bonnes conditions, avec l'appui de la structure YENNENGA  du Sénégalais Alain Gomis et du Fonds de la jeune création francophone. Un parcours difficile et courageux pour faire aboutir ce premier film, qui sera sans doute facilité dans les années à venir, le Rwanda étant le premier pays d'Afrique centrale à se doter d'un fonds de soutien au film. Le Rwanda Film Office, associé au Programme Clap ACP déjà cité, aura distribué environ 500.000 € d'aides en 2 ans (2023-2025) aux productions de films impliquant des sociétés rwandaises.

Mme Cyrielle Raingou est à Berlin pour trouver des partenaires financiers et commerciaux au Forum de coproduction. Le projet POUR TOI JE REVIENDRAI de la jeune cinéaste camerounaise couronnée du Tigre d'Or de Rotterdam pour son premier film en 2023 a en effet été choisi par le World Cinema Fund de Berlin comme son coup de cœur, seul projet invité au forum en question. En 2 jours et demi, 33 rendez-vous au pas de charge avec producteurs, financiers, festivals et distributeurs de premier plan, avant de préparer son tournage cet été. Si le projet a rejoint cette “cour des grands”, c'est avant tout par la ténacité de la cinéaste et l'expérience de ses coproducteurs français et allemand, mais aussi, là encore , grâce aux appuis qu'elle a glanés, au Alaka Film Lab de 2022, aux fonds d'amorçage décrochés aux Prix Filmac 2023 organisé par l'OIF, au Bonus Clap ACP obtenu auprès du Fonds Image de la Francophonie.

Cette discussion portera ainsi sur la difficulté de produire en Afrique, et des façons de les surmonter quand des “fonds du Sud” sont disponibles, via l'OIF notamment puis, de façon autonome dans chaque pays, comme le fait la Côte d'Ivoire depuis 10 ans, le Rwanda depuis 2 ans, en espérant que d'autres suivent.