L'Océan Indien prend sa part de Marché
À l'occasion de la 36e édition du Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand (France), Madagascar et l'Ile Maurice ont installé leur stand dans le plus grand Marché du court-métrage au monde.
Ils sont arrivés les valises pleine d'affiches et de DVDs. Laza (directeur des Rencontres du Film Court de Madagascar) et Luck Razanajaona (en compétition internationale avec le film Madama Esther) via Tananarive, David Constantin, Elise Mignot, Joëlle Ducray (association Porteurs d'Images, structure organisatrice du festival Île courts à Maurice) et Sophie Robert (en sélection Regards d'Afrique avec son film La Leçon d'anglais) venant de Belle-Etoile.
Bénéficiaires du 2e appel du Fonds d'aide à la distribution de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), les festivals Île courts et les Rencontres du Film Court à Madagascar (RFC) ont obtenu un soutien financier pour participer au 29e Marché du Film Court de Clermont-Ferrand, le plus grand marché mondial dédié au court-métrage.
Seul représentant de l'Afrique parmi les 43 stands internationaux, le stand n°19 de l'Océan Indien s'est offert cette année une belle place dans la cartographie du marché et de la production mondiale du film court. " C'est en venant en 2013 à Clermont-Ferrand qu'est née l'idée de ce stand, raconte Elise Mignot de l'association Porteurs d'Images. Nous avons eu un an pour préparer notre venue et nous associer avec d'autres festivals de la région tels que le Festival international du film d'Afrique et des îles (FIFAI à La Réunion, NDLR) et le Comoros International Film Festival (CIFF, aux Comores, NDLR) que nous représentons ".
Si les frais étaient de taille pour les RFC et Île courts créés respectivement en 2006 et 2007 (impression d'affiches géantes, de cartes postales et de coffret DVD, location du stand), l'impact d'une présence dans le plus grand festival de court-métrage valait l'investissement : " Nous avons loué le stand et le matériel nécessaire pour être au niveau du Marché, poursuit Laza des Rencontres du Film Court de Madagascar. Il fallait bien nous présenter pour ne pas être là " pour être là ". Cela coûte cher de faire partie des professionnels mais nous n'apparaissons pas comme des amateurs ou des pays pauvres. Notre place est légitime".
Ouvert du 1er au 7 février 2014, le Marché du Film Court de Clermont-Ferrand requiert une présence assidue permettant de nouer des contacts avec les professionnels présents et de développer de nouvelles collaborations. " Il y a tout type de public qui vient à notre rencontre, atteste Elise Mignot. Dès le premier jour, nous avons sympathisé avec le stand voisin (l'Association pour le développement du cinéma en Guadeloupe, NDLR) et rencontré de nombreuses personnes, comme les organisateurs d'un festival de cinéma au Japon ".
Alors que les deux festivals ont récemment misé sur la valorisation des films produits dans leur pays via des plateformes en ligne de visionnage et l'édition de coffrets DVD, l'implantation sur le Marché du Film permet à la fois de valoriser les productions et de négocier des projections dans d'autres festivals à travers le monde. " La force de Clermont-Ferrand est comme celle des grands festivals où tout le monde est là : tu discutes directement avec les personnes concernées, témoigne Laza ". " C'est très européen mais on ne se cantonne pas qu'à la francophonie, ajoute Elise Mignot. Il y a des anglophones, l'Amérique Latine… Comme nous venons d'un pays multilingue, nos films ont été sous-titrés dès le départ ".
Alors que l'Ile Maurice a négocié des droits de diffusion de ses courts-métrages avec la plateforme de Vidéo à la Demande (VOD), Africafilms.tv et que Madagascar bénéficiera de huit séances de projections au Festival International de Films de Fribourg (Suisse) en avril prochain, Île courts et les RFC ne perdent pas de vue leur désir de faire bouger les politiques de leur pays.
" A Maurice, les moyens sont là mais l'idée n'a pas encore fait son chemin, commente Elise Mignot. Comme nous avons eu beaucoup d'articles dans la presse locale et que notre présence ici nous donne davantage de crédibilité, nous espérons amorcer un dialogue avec le gouvernement ". " Nous n'avons pas perdu espoir et c'est très important, sourit Laza en faisant allusion à l'élection du nouveau président malgache. Une fois un responsable m'a dit : " Puisque vous faites déjà le boulot, pourquoi le ferions-nous ? ". Et bien parce que ce serait un énorme coup de pouce pour le cinéma malgache et que c'est comme cela que ça fonctionne dans les autres pays ".
Satisfait du sérieux que leur présence clermontoise et la sélection de plusieurs films -en compétition et dans le programme Regards d'Afrique - leur confère, les deux festivals regrettent, faute de moyens, de ne pas avoir pu s'offrir une projection au Marché du Film. " L'image compte beaucoup mais l'image coûte cher", conclut Laza. Message reçu.
Claire Diao, à Clermont-Ferrand, février 2014
Depuis le Sud / Africiné, Paris
www.africine.org
pour Images Francophones
avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie
sur la photo : Stéphanie Launay, Laza, Elise Mignot, Joëlle Ducray au stand n°19 de l'Océan Indien
Crédit : Claire Diao, Clermont-Ferrand, février 2014.
Bénéficiaires du 2e appel du Fonds d'aide à la distribution de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), les festivals Île courts et les Rencontres du Film Court à Madagascar (RFC) ont obtenu un soutien financier pour participer au 29e Marché du Film Court de Clermont-Ferrand, le plus grand marché mondial dédié au court-métrage.
Seul représentant de l'Afrique parmi les 43 stands internationaux, le stand n°19 de l'Océan Indien s'est offert cette année une belle place dans la cartographie du marché et de la production mondiale du film court. " C'est en venant en 2013 à Clermont-Ferrand qu'est née l'idée de ce stand, raconte Elise Mignot de l'association Porteurs d'Images. Nous avons eu un an pour préparer notre venue et nous associer avec d'autres festivals de la région tels que le Festival international du film d'Afrique et des îles (FIFAI à La Réunion, NDLR) et le Comoros International Film Festival (CIFF, aux Comores, NDLR) que nous représentons ".
Si les frais étaient de taille pour les RFC et Île courts créés respectivement en 2006 et 2007 (impression d'affiches géantes, de cartes postales et de coffret DVD, location du stand), l'impact d'une présence dans le plus grand festival de court-métrage valait l'investissement : " Nous avons loué le stand et le matériel nécessaire pour être au niveau du Marché, poursuit Laza des Rencontres du Film Court de Madagascar. Il fallait bien nous présenter pour ne pas être là " pour être là ". Cela coûte cher de faire partie des professionnels mais nous n'apparaissons pas comme des amateurs ou des pays pauvres. Notre place est légitime".
Ouvert du 1er au 7 février 2014, le Marché du Film Court de Clermont-Ferrand requiert une présence assidue permettant de nouer des contacts avec les professionnels présents et de développer de nouvelles collaborations. " Il y a tout type de public qui vient à notre rencontre, atteste Elise Mignot. Dès le premier jour, nous avons sympathisé avec le stand voisin (l'Association pour le développement du cinéma en Guadeloupe, NDLR) et rencontré de nombreuses personnes, comme les organisateurs d'un festival de cinéma au Japon ".
Alors que les deux festivals ont récemment misé sur la valorisation des films produits dans leur pays via des plateformes en ligne de visionnage et l'édition de coffrets DVD, l'implantation sur le Marché du Film permet à la fois de valoriser les productions et de négocier des projections dans d'autres festivals à travers le monde. " La force de Clermont-Ferrand est comme celle des grands festivals où tout le monde est là : tu discutes directement avec les personnes concernées, témoigne Laza ". " C'est très européen mais on ne se cantonne pas qu'à la francophonie, ajoute Elise Mignot. Il y a des anglophones, l'Amérique Latine… Comme nous venons d'un pays multilingue, nos films ont été sous-titrés dès le départ ".
Alors que l'Ile Maurice a négocié des droits de diffusion de ses courts-métrages avec la plateforme de Vidéo à la Demande (VOD), Africafilms.tv et que Madagascar bénéficiera de huit séances de projections au Festival International de Films de Fribourg (Suisse) en avril prochain, Île courts et les RFC ne perdent pas de vue leur désir de faire bouger les politiques de leur pays.
" A Maurice, les moyens sont là mais l'idée n'a pas encore fait son chemin, commente Elise Mignot. Comme nous avons eu beaucoup d'articles dans la presse locale et que notre présence ici nous donne davantage de crédibilité, nous espérons amorcer un dialogue avec le gouvernement ". " Nous n'avons pas perdu espoir et c'est très important, sourit Laza en faisant allusion à l'élection du nouveau président malgache. Une fois un responsable m'a dit : " Puisque vous faites déjà le boulot, pourquoi le ferions-nous ? ". Et bien parce que ce serait un énorme coup de pouce pour le cinéma malgache et que c'est comme cela que ça fonctionne dans les autres pays ".
Satisfait du sérieux que leur présence clermontoise et la sélection de plusieurs films -en compétition et dans le programme Regards d'Afrique - leur confère, les deux festivals regrettent, faute de moyens, de ne pas avoir pu s'offrir une projection au Marché du Film. " L'image compte beaucoup mais l'image coûte cher", conclut Laza. Message reçu.
Claire Diao, à Clermont-Ferrand, février 2014
Depuis le Sud / Africiné, Paris
www.africine.org
pour Images Francophones
avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie
sur la photo : Stéphanie Launay, Laza, Elise Mignot, Joëlle Ducray au stand n°19 de l'Océan Indien
Crédit : Claire Diao, Clermont-Ferrand, février 2014.