Gabon : la voix du cinéma documentaire.
Du 25 novembre au 1er décembre 2013, Escales Documentaires de Libreville.
Gabon | Festival
Du 25 novembre au 1er décembre 2013Escales documentaires de Libreville 2013
C'est à la 8ème édition de ce rendez-vous annuel du documentaire que Pauline Mvélé (NOTRE PHOTO, présente à Libreville) fait l'Avant-Première Mondiale de son premier long métrage Sans famille (une production Vie des Hauts Production (VDH) et Djobusy Productions, avec le soutien de IGIS et d'Africadoc). La réalisatrice portraiture d'anciens prisonniers qui racontent leur parcours dans l'univers carcéral gabonais et surtout comme ils se sont réinsérés dans la société.
Le triptyque de Joël Moundounga (présent à Libreville) est également à l'affiche. Son Epopée de la musique gabonaise ne joue pas seulement la corde de la nostalgie. Le réalisateur déroule la richesse de la musique gabonaise qui a intégré accordéon et guitare aux arcs musicaux si caractéristiques du Gabon. La documentation solide et les témoins variés augmente l'attrait de ce documentaire en trois parties déjà programmé l'année dernière.
A côté de ces deux films gabonais, la programmation est très variée. Suisse, Belgique, Sénégal, Allemagne, Congo RDC, Argentine, Cameroun/Trinidad et Tobago sont autant de pays dont les vécus sont offerts durant une semaine au public librevillois.
Dans le domaine musical, la sélection est cohérente : Tango Negro, sur les racines africaines qui plongent en Argentine,
Dans L'Irrésistible ascension de Moïse Katumbi, Thierry Michel - à je et tu avec son personnage - se défait de l'étreinte du Gouverneur de la Province du Katanga qui émerge comme le second homme fort du Congo RDC. Puisant dans un fascinant matériau filmique accumulé sur des années, le cinéaste belge(présent à Libreville) réussit à donner un portrait contrasté de Moïse Katumbi qui occupe le terrain sportif, politique, financier et humanitaire.
Pour galvaniser les foules, les politiciens congolais utilisent des " crieurs " (Atalaku, titre du film deDieudonné Hamadi). Ce dernier suit Gaylor, un assistant pasteur qui harangue avec la même foi fidèles galvanisés de son église et les électeurs désabusés des élections législatives au cœur de cette contrée où Lumumba a été assassiné. Son credo ? La loi de l'offre et de la demande.
Ballotée comme une feuille par l'histoire, Ernestine Ouandié est la fille d'Ernest Ouandié qui a été exécuté en 1971 : il était une des figures de proue de l'UPC, parti indépendantiste opposé au pouvoir colonial français (ainsi qu'à ses affidés au Cameroun). Une feuille dans le vent de Jean-Marie Teno (présent à Libreville) en fait le portrait.
La politique est également au cœur du film Président Dia de Ousmane William Mbaye (présent à Libreville) dans lequel le cinéaste sénégalais dénoyaute habilement les stratégies qui ont écarté du pouvoir l'ancien Président du Conseil des Ministres (on dit aujourd'hui plus prosaïquement " Premier Ministre "). Cette guerre fraticide menée par Senghor contre Mamadou Dia implique sa famille : son oncle est un des quatre embastillés une dizaine d'années et Jean Alfred Diallo, le chef d'Etat major de l'époque - qui a joué un rôle décisif - est son oncle également.
Même pas mal est un documentaire qui fait un parallèle entre le film "Laicité inch'allah !" de Nadia El Fani et le combat que la réalisatrice a mené contre son cancer et les islamistes. La Franco-Tunisienne l'a coréalisé avec Alina Isabel Pérez.
Dorothee Wenner dévoile la nature toute nue des relations commerciales germano-nigérianes à travers des études de cas concrets dans son film DramaConsult.
Le cinéaste Imunga Ivanga est le Délégué Général du Festival qui se déroule à l'Institut français de Libreville (Centre Culturel Français Saint-Exupéry) et au Komo, salle de cinéma librevilloise.
Thierno I. Dia
Images Francophones
Photo : La réalisatrice Pauline Mvélé
Crédit : DR