Fonds francophone : 17 projets de télévision aidés
Dix-sept projets de fictions ou de documentaires ont été retenus par la commission " Télévision " du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud réunie en novembre 2013 à Paris.
Treize projets bénéficient d'une aide à la production (huit documentaires unitaires, deux séries documentaires, deux séries de fiction et un téléfilm) et quatre autres (une série de fiction et trois documentaires), d'une aide à la finition. Le montant total attribué s'élève à 300 000 euros. La Commission de sélection est composée de sept personnes : les représentants de l'Organisation Internationale de la Francophonie et du Conseil international des radios et télévisions d'expression française (CIRTEF) ainsi que cinq professionnels de la télévision issus de trois continents et représentant la diversité culturelle et géographique de la Francophonie. La prochaine session de la commission télévision du Fonds francophone se tiendra en juin 2014. Elle examinera les projets déposés à partir de février 2014, lesquels doivent être soumis exclusivement via le site www.Imagesfrancophones.org.
Liste des projets retenus lors de la session de novembre 2013
AIDES A LA PRODUCTION
Nelson et Madison
d’un collectif de réalisateurs (Bénin) : Prince Ogoudjobi, …
Série fiction - 40 x 6'
Production : Royal Links (Bénin)
15.000 €
Le refuge
de Cyrille Masso (Cameroun)
Série fiction - 10 x 26'
Production : Malo Pictures (Cameroun)
30 000 €
Linas
de Michel Kamuanga (RDC)
Téléfilm - 90'
Production : 2PG Pictures
25.000 €
One dollar
de Lida Chan, Roeun Mareth et Ngoeum Phally (Cambodge)
Webdocumentaire et série documentaire - 7 x 7'
Production : Bophana (Cambodge)
17.500 €
Vues d’Afrique
d’un collectif de réalisateurs
Série documentaire - 6 x 26'
Production : Les Films du Siècle (Togo)
20.000 €
Ceux qui amènent la tempête
de Guillaume Suon (Cambodge)
Documentaire, 80’
Production : Bophana (Cambodge)
30.000 €
Les tisseurs de rêve
de Harrikrisna Anenden (Maurice)
Documentaire, 52'
Production : Cine Qua Non (Maurice)
15.000 €
Tisseuses de rêve
de Ithri Irhoudane (Maroc)
Documentaire, 52'
Production : MPS (Maroc)
20.000 €
Koukan Kourcia 2 : les médiatrices
De Sani Elhadj Magori (Niger)
Documentaire, 90'
Production : Maggia Images
15.000 €
Ishyiaka
de Joseph Bitamba (Burundi)
Documentaire, 52'
Production : Iragi Productions (Burundi)
30.000 €
Dernier combat
de Abba Kiari Arimi (Niger)
Documentaire, 52'
Production : Dangarama (Niger)
10.000 €
À quand le soleil ?
d’Awa Traoré (Mali)
Documentaire, 52'
Production : DS Productions (Mali)
10.000 €
La rue des sœurs noires
d’Aïcha Thiam (Sénégal)
Documentaire, 52'
Production : DS Productions (Mali)
15.000 €
AIDE A LA FINITION
Bambino
de Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso)
Série fiction 26 x 26'
Production : Bila Productions (Burkina Faso)
25 000 €
Une feuille dans le vent
de Jean-Marie Teno
Documentaire, 56’
Production : Raphia
7 500 €
Nègre blanc
De Cheikh N'Diaye (Mauritanie)
Documentaire, 52’
Production : Malo Pictures (Cameroun)
7 500 €
Yolande ou les blessures du silence
de Léandre-Alain Baker (Congo)
Documentaire, 52’
Production : Inzo ya Bizizi (Congo)
7 500 €
Présentation des projets
Nelson et Madison
Peinard, il était, Nelson. Bon boulot avec perspective d’évolution, belle maison dans la capitale Cotonou, une fiancée pas chiante… Seul accroc à son bonheur : il se trouve trop gros et ça lui pourrit la vie. Sur les conseils de son médecin, il est allé consulter le psychologue de l’Ambassade de France pour l’aider. Et ça allait mieux, il devait simplement apprendre à mieux intégrer son schéma du corps… Peinard jusqu’à ce coup de fil de son père : « Fiston il faut que tu accueilles ton jeune cousin Madison…. Il a raté le bac, il est dépressif et ça inquiète ses parents et ta mère et… moi aussi ». Malgré sa résistance, Nelson n’a pas vraiment le choix. Comme dit son père « Qu’aurait fait Nelson Mandela ? », le héros de la famille. Madison débarque, pas dépressif du tout, et c’en est fini de la tranquillité de Nelson, c’est un tsunami, un coup de vent, une déflagration, une révolution qui envahit et pourrit sa vie…
Le refuge
IVO et PANI, deux gosses de riches qui avaient jusque-là mené une vie douillette baignée de luxe et d’argent dans le cocon familial, se trouvent brusquement plongés dans l’univers quasi-carcéral d’un internat religieux où on ne badine pas avec l’éthique et la discipline. Au ‘’REFUGE’’ comme on appelle cet internat, un seul objectif prime: «Réussir dans la vie à tout prix». Du coup, la facilité, le laxisme et la propension à la délinquance qui tendaient à devenir leur quotidien sont mis à rude épreuve. Les nouveaux pensionnaires du ‘’REFUGE’’ doivent ravaler leur égo pour se soumettre à une discipline de fer, gage de leur réussite au baccalauréat après de multiples échecs. Vivant ce nouvel univers qui leur impose des contraintes presqu’insupportables, IVO et PANI vont tout mettre en œuvre pour s’évader du ‘’REFUGE’’. Peine perdue. Ils n’ont qu’une alternative: Changer ou souffrir le martyre.
Linas
Avril 1985, nous sommes en pleine guerre civile quelque part en Afrique, dans un pays imaginaire, la République d’ABRONG. Le colonel Ousmane Keita apprend de la bouche de ses enfants que leur mère, Linas, a été assassinée sous leurs yeux et que le tueur, le général Ali Traoré, est parti avec le corps de la victime. Nous nous retrouvons vingt ans plus tard en Muvassi, pays ami. Le colonel Keita et le général Traoré s’y sont donné rendez-vous pour signer un traité de paix qui devrait mettre un terme à la guerre civile et lancer une nouvelle campagne présidentielle. Le gouvernement muvassien n’est pas étranger à cette initiative mais les enfants de Keita vivent aujourd’hui en Muvassi en tant que réfugiés politiques et il est hors de question pour eux d’admettre l’idée que leur propre père s’associe avec l’assassin de leur mère. Conscient du danger qu’ils représentent, l’entourage de Keita lui suggère de neutraliser ses propres enfants, en particulier Djeli qui a clairement annoncé son intention de venger la mort de sa mère. Les enfants de Keita avaient été confiés, discrètement, à une famille d’accueil qui les a élevés comme ses propres enfants. Mais tandis que Djata s’est parfaitement épanouie au sein de cette nouvelle famille, Djeli est devenu instable et a complètement dévié du droit chemin, devenant ainsi un personnage particulièrement dangereux, recherché par interpol. Convaincu que son propre fils est devenu une menace pour la paix, Keita décide de prendre des mesures radicales contre lui...
One dollar
ONE DOLLAR est un webdocumentaire participatif international ayant pour point de départ un pays en voie de développement, le Cambodge. À travers le monde, par l’intermédiaire de portraits-vidéos compris entre 5 et 7 minutes, des réalisateurs émergents et de jeunes journalistes multimédia sont invités à donner la parole aux hommes et aux femmes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté au sein de leur communauté, ville ou village. A partir des destins croisés d’une poignée de Cambodgiens, ONE DOLLAR se pose en observateur de ceux qui font la petite économie de leur pays. Alors que la crise économique mondiale continue d’engendrer des déficits de plusieurs milliards de dollars, ce webdocumentaire propose de revenir, avec beaucoup de réalisme à la valeur d’un simple billet vert et nous interroge sur la relation entre l’argent et le travail.
Vues d’Afrique
Les auteurs ont choisi d’explorer dans une collection de films documentaires, des thèmes importants et utiles tels que la santé à travers un guérisseur traditionnel européen et un ophtalmologue dévoué au Gabon ; le cancer du sein et le rapport des femmes aux fibromes utérins au Burkina Faso et au Cameroun ; la condition de la femme et les problématiques liées à leur santé et leurs représentations dans la société africaine ; les faits de société, à travers l’injustice dont sont victimes les pygmées au Cameroun, la lutte d’un prêtre contre l’élimination physique des enfants dits «Sorciers» au Bénin ou l’abolition de l’esclavage moderne au Niger. Enfin, l’économie à travers les premières femmes d'affaires «les Nanas Benz» qui ont porté l'économie africaine en leur temps au Togo et la politique par le regard que porte le citoyen sur ses hommes politiques au Niger.
Une série produite par Sani Elhadj Magori (Niger), Cyrille Masso (Cameroun), Nadine Otsobogo (Gabon), Mamounata Nikiema (Burkina-Faso), M'Maka Tchédré (Togo) et Faissol Gnonlonfin (Bénin).
Ceux qui amènent la tempête
Résumé à venir.
Les tisseurs de rêve
Depuis des millénaires, le sari est le vêtement emblématique de la péninsule indienne. Il est aujourd’hui porté par des millions de femmes, tant dans son pays d’origine que parmi la diaspora indienne à travers le monde. Connu pour la beauté des tissus et des motifs, le sari cache cependant une histoire tumultueuse et douloureuse. Derrière ces cinq mètres de grâce et d’élégance se dessine une histoire de passion et de douleur, où le savoir des tisseurs traditionnels est confronté à des enjeux économiques impitoyables, les enfermant dans un cercle vicieux d’endettement et de pauvreté – qui les conduit parfois jusqu’au suicide. A travers l’histoire de Maya, une jeune fille sur le point de se marier, et de Krishen, un tisseur traditionnel de la ville de Kanchipuram, dans le Tamil Nadu, le film racontera cette histoire paradoxale et retracera l’importance du sari dans la civilisation indienne.
Tisseuses de rêve
« La vue porte loin sur les grands plateaux du Moyen Atlas. Elle se perd dans un océan de pierres où, de proche en proche, au creux des vagues minérales, roulent quelques écumes vertes. Je sais ces maisons pour y être née. Je sais quel froid les encercle neuf mois de l’année et quelle chaleur les habite. Je sais le chant des femmes. Ecoutez. Elles tissent. Leurs doigts courent sur le métier. Elles chantent. Les couleurs dansent à leurs ordres. Elles peignent des flamboiements sur l’ombre des mechtas, elles jettent des couleurs sur l’ocre sombre des murs. Je vais m’assoir auprès d’elles comme je le faisais étant enfant. Je fredonne avec elle des chansons pleines d’amour-passion, de larmes et de désirs. Comme hier et comme les enfants d’aujourd’hui, je regarde leurs visages à travers la trame du métier à tisser. Les lignes verticales des fils découpent l’ombre et la lumière. Mise en scène inconsciente, où nos âmes d’enfants cherchent et trouvent l’impulsion qui sublime l’instant. Aujourd’hui, j’ose leur poser les questions qui brûlaient mes lèvres de petite fille, quand rebelle, je cherchais comment briser tous les interdits sans renier mon pays berbère, sans partir, sans perdre mon droit à être là, assise à côté du métier à tisser, fredonnant avec mes sœurs, mes mères, mes filles, les chants de rêve des femmes berbères. Elles diront les rêves qui étaient les leurs : quel homme, quel sentiment, quel désir... Elles diront les grands départs qu’elles imaginaient. Les voyages qu’elles ont faits, immobiles. Elles diront le chant qu’elles voulaient écrire, les pierres qu’elles voulaient sculpter, les tapis libres et fous qu’elles voulaient tisser. »
Ithri Irhoudane
Koukan Kourcia 2 : les médiatrices
La voix magique de la Cantatrice nigérienne, Zabaya Hussey, est capable d’envoûter les âmes. Dans un film précédent, elle a aidé le réalisateur à faire revenir son père de l’exil ivoirien. Cette fois, il lui demande de donner un concert où elle tentera de réconcilier les peuples de Galmi, son village et Doguérawa, opposés par de nombreux conflits qui ont éclaté après les retours massifs des migrants chassés par les guerres et les crises en Afrique de l’ouest et au Maghreb...
Ishyiaka
Ce projet est né il y a vingt ans et va témoigner de la résurrection de tout un peuple. Mêlant des images d’archives (tournées par le réalisateur pendant le génocide rwandais, en 1994, et jamais diffusées) et des images actuelles, le film montrera comment ce pays qui a connu un des pires génocides de l’humanité est parvenu à se hisser, parmi les pays les mieux gérés au monde, avec une croissance digne de la Chine ou de Singapour.
Dernier combat
Lagos capitale du Nigeria1973. Issaka Daboré, un boxeur nigérien, unique médaillé olympique de son pays aux jeux de Munich 1972, perd aux points, alors qu’il était donné favori, la finale des Jeux Africains, face au nigérian Obisia Nwakpa. En plein combat, le boxeur arrête de se battre. Quelque chose ne va pas, Il n’est pourtant pas blessé, mais il semble être ailleurs. Aussitôt après le combat, il met un terme à sa carrière et disparaît dans l’anonymat. Aujourd’hui il mène une vie misérable dans un quartier de Niamey, la capitale du Niger. Que s’est-il donc passé pour qu’il écourte un parcours pavé de succès et en pleine ascension ? Le film, tout en revisitant le passé glorieux de cet athlète, tente de donner une réponse à cette énigme et invite en même temps, à une profonde réflexion sur le sport Nigérien en général.
À quand le soleil ?
Le coup d’Etat de Mars 2013 au mali a replongé la réalisatrice Awa Traoré dans ses souvenirs d’enfant, lorsque la révolte sanglante de Mars 1991 avait mené son pays à la naissance d’une certaine idée de la démocratie. A cette époque, en plein centre de Bamako, une pyramide du souvenir a été construite à la mémoire des personnes qui avaient alors lutté, au péril de leur vie. Devant cette pyramide, se trouve la statue d’une femme regardant son enfant, mort sous les balles. Enfant, Awa Traoré n’avait de cesse de lever les yeux vers cette femme, mais aujourd’hui celle-ci la questionne autrement. A l’entrée de cet édifice, se tient quotidiennement un grin (club de buveurs de thé), au cœur duquel Seydou le gardien, Diallo l’agent de nettoyage, Zoumana, le jardinier et d’autres débattent librement de l’histoire politique du Mali. Awa Traoré a choisi d’y poser sa caméra, d’entendre et donner à voir au fil du temps et des évènements récents, comment leur parole se construit et se libère. L’espace de cette pyramide et de ses contours devient au fil des jours un véritable portrait de 20 années de pratique démocratique avec en toile de fond, le désir de la réalisatrice et celui de tout un peuple de voir naître un Mali nouveau.
La rue des sœurs noires
Aïcha Thiam, l’auteur de ce film, est née à Anvers où elle a vécu jusqu’à l’âge de trois ans. Ses parents sont issus de l’ethnie peulh, peuple nomade et commerçant d’Afrique. Elle a grandi entre le Congo, le Mali et le Sénégal. Sa mère a toujours entretenu un mythe attirant autour d’Anvers. En 2004, 25 ans après son départ, Aïcha retourne à Anvers. C’est pour elle un moment fort de retrouvailles et de découvertes. De retour au Sénégal, elle se laisse emporter par le mirage de l’Eldorado et se prend à rêver d’une installation définitive à Anvers. Mais, le jeudi 11 mai 2006, dans cette ville, un jeune skinhead de 18 ans, Hans, tire à bout portant en plein jour sur une jeune malienne, Oulimatou Niangado et sur le bébé belge, Luna, qu’elle gardait. Ce crime bouleverse la vision idyllique qu’Aïcha Thiam avait de cette ville. Aujourd’hui, sept ans après le crime, elle retourne à Anvers pour aller à la rencontre des gens qui ont connu ses parents, des jeunes gens de sa génération, des proches d’Oulimatou Niangado et de Luna. Elle partage et échange avec eux des propos ouverts et sans tabou sur l'immigration, ses problématiques, ses questionnements…
AIDES A LA FINITION
Bambino
Bambino est une chronique de la vie sociale et scolaire d’un garçon de treize ans. Bambino vit avec sa Grand- mère Orokia dans une modeste demeure située dans un quartier populaire. Sa Grand-mère travaille dur comme blanchisseuse à domicile pour subvenir à tous leurs besoins domestiques et payer la scolarité de son petit-fils mais tous deux ont le plus grand mal à joindre les deux bouts.
Une feuille dans le vent
A travers le récit de la vie d’Ernestine, fille du leader indépendantiste camerounais Ernest Ouandié, fusillé en 1971, ce film inscrit la lutte contre le silence comme une partie intégrante de la lutte pour la libération et pour l’indépendance d’un pays. Le combat d’Ernestine pour faire éclater la vérité sur les conditions d’arrestation de son père place sa vie dans une sorte de continuité familiale marquée par la lutte et le drame. Le silence et le mystère qui entourent certains évènements dramatiques déroulés entre 1957 et 1971 au Cameroun, perpétue une souffrance aux conséquences parfois dramatiques pour les familles des victimes de la lutte pour l’indépendance, qui estiment que le sacrifice de leurs proches n’est toujours pas suffisamment reconnu. On dit d’un individu qui ne se souvient pas, qu’il est incapable de grandir, d’évoluer car il ferait sans cesse les mêmes erreurs sans pouvoir avancer. Que dire d’un pays qui refuse de regarder son histoire ?
Nègre blanc
Choqué par les atrocités commises conte les albinos africains, le conteur camerounais Léonard I De Semnjock décide de remonter le fleuve Nkam à la recherche des albinos et de leur histoire. Sur sa route, il croise des conteurs, des vieux sages, des sorciers. Il comprend petit à petit à quel point les croyances autour des albinos sont ancrées dans la mémoire collective, et qu’une manière de faire évoluer le regard des Africains serait de créer en plus de ses spectacles, de nouveaux contes qui donneraient une image positive des albinos. Ainsi, il s’inspire des récits qu’on lui raconte pour créer un spectacle qu’il donne dans la ville de Dschang.
Yolande ou les blessures du silence
Rescapée du génocide rwandais, Yolande Mukagasana, 52 ans, a perdu son mari et tous ses enfants. Aujourd’hui exilée en Europe, elle a refait sa vie et anime à Bruxelles une association pour la mémoire du génocide et la reconstruction. Elle se bat contre le silence qui continue de peser sur ce drame et aide les survivants à parler, à dire l’indicible, à comprendre ce qui s’est passé. Elle veut rendre un visage et une identité à ceux qui ont disparu.
Photo : Ernestine Ouandié dans « Une feuille dans le vent » de Jean-Marie Teno.
Crédit : Films du Raphia (Les)
Liste des projets retenus lors de la session de novembre 2013
AIDES A LA PRODUCTION
Nelson et Madison
d’un collectif de réalisateurs (Bénin) : Prince Ogoudjobi, …
Série fiction - 40 x 6'
Production : Royal Links (Bénin)
15.000 €
Le refuge
de Cyrille Masso (Cameroun)
Série fiction - 10 x 26'
Production : Malo Pictures (Cameroun)
30 000 €
Linas
de Michel Kamuanga (RDC)
Téléfilm - 90'
Production : 2PG Pictures
25.000 €
One dollar
de Lida Chan, Roeun Mareth et Ngoeum Phally (Cambodge)
Webdocumentaire et série documentaire - 7 x 7'
Production : Bophana (Cambodge)
17.500 €
Vues d’Afrique
d’un collectif de réalisateurs
Série documentaire - 6 x 26'
Production : Les Films du Siècle (Togo)
20.000 €
Ceux qui amènent la tempête
de Guillaume Suon (Cambodge)
Documentaire, 80’
Production : Bophana (Cambodge)
30.000 €
Les tisseurs de rêve
de Harrikrisna Anenden (Maurice)
Documentaire, 52'
Production : Cine Qua Non (Maurice)
15.000 €
Tisseuses de rêve
de Ithri Irhoudane (Maroc)
Documentaire, 52'
Production : MPS (Maroc)
20.000 €
Koukan Kourcia 2 : les médiatrices
De Sani Elhadj Magori (Niger)
Documentaire, 90'
Production : Maggia Images
15.000 €
Ishyiaka
de Joseph Bitamba (Burundi)
Documentaire, 52'
Production : Iragi Productions (Burundi)
30.000 €
Dernier combat
de Abba Kiari Arimi (Niger)
Documentaire, 52'
Production : Dangarama (Niger)
10.000 €
À quand le soleil ?
d’Awa Traoré (Mali)
Documentaire, 52'
Production : DS Productions (Mali)
10.000 €
La rue des sœurs noires
d’Aïcha Thiam (Sénégal)
Documentaire, 52'
Production : DS Productions (Mali)
15.000 €
AIDE A LA FINITION
Bambino
de Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso)
Série fiction 26 x 26'
Production : Bila Productions (Burkina Faso)
25 000 €
Une feuille dans le vent
de Jean-Marie Teno
Documentaire, 56’
Production : Raphia
7 500 €
Nègre blanc
De Cheikh N'Diaye (Mauritanie)
Documentaire, 52’
Production : Malo Pictures (Cameroun)
7 500 €
Yolande ou les blessures du silence
de Léandre-Alain Baker (Congo)
Documentaire, 52’
Production : Inzo ya Bizizi (Congo)
7 500 €
Présentation des projets
Nelson et Madison
Peinard, il était, Nelson. Bon boulot avec perspective d’évolution, belle maison dans la capitale Cotonou, une fiancée pas chiante… Seul accroc à son bonheur : il se trouve trop gros et ça lui pourrit la vie. Sur les conseils de son médecin, il est allé consulter le psychologue de l’Ambassade de France pour l’aider. Et ça allait mieux, il devait simplement apprendre à mieux intégrer son schéma du corps… Peinard jusqu’à ce coup de fil de son père : « Fiston il faut que tu accueilles ton jeune cousin Madison…. Il a raté le bac, il est dépressif et ça inquiète ses parents et ta mère et… moi aussi ». Malgré sa résistance, Nelson n’a pas vraiment le choix. Comme dit son père « Qu’aurait fait Nelson Mandela ? », le héros de la famille. Madison débarque, pas dépressif du tout, et c’en est fini de la tranquillité de Nelson, c’est un tsunami, un coup de vent, une déflagration, une révolution qui envahit et pourrit sa vie…
Le refuge
IVO et PANI, deux gosses de riches qui avaient jusque-là mené une vie douillette baignée de luxe et d’argent dans le cocon familial, se trouvent brusquement plongés dans l’univers quasi-carcéral d’un internat religieux où on ne badine pas avec l’éthique et la discipline. Au ‘’REFUGE’’ comme on appelle cet internat, un seul objectif prime: «Réussir dans la vie à tout prix». Du coup, la facilité, le laxisme et la propension à la délinquance qui tendaient à devenir leur quotidien sont mis à rude épreuve. Les nouveaux pensionnaires du ‘’REFUGE’’ doivent ravaler leur égo pour se soumettre à une discipline de fer, gage de leur réussite au baccalauréat après de multiples échecs. Vivant ce nouvel univers qui leur impose des contraintes presqu’insupportables, IVO et PANI vont tout mettre en œuvre pour s’évader du ‘’REFUGE’’. Peine perdue. Ils n’ont qu’une alternative: Changer ou souffrir le martyre.
Linas
Avril 1985, nous sommes en pleine guerre civile quelque part en Afrique, dans un pays imaginaire, la République d’ABRONG. Le colonel Ousmane Keita apprend de la bouche de ses enfants que leur mère, Linas, a été assassinée sous leurs yeux et que le tueur, le général Ali Traoré, est parti avec le corps de la victime. Nous nous retrouvons vingt ans plus tard en Muvassi, pays ami. Le colonel Keita et le général Traoré s’y sont donné rendez-vous pour signer un traité de paix qui devrait mettre un terme à la guerre civile et lancer une nouvelle campagne présidentielle. Le gouvernement muvassien n’est pas étranger à cette initiative mais les enfants de Keita vivent aujourd’hui en Muvassi en tant que réfugiés politiques et il est hors de question pour eux d’admettre l’idée que leur propre père s’associe avec l’assassin de leur mère. Conscient du danger qu’ils représentent, l’entourage de Keita lui suggère de neutraliser ses propres enfants, en particulier Djeli qui a clairement annoncé son intention de venger la mort de sa mère. Les enfants de Keita avaient été confiés, discrètement, à une famille d’accueil qui les a élevés comme ses propres enfants. Mais tandis que Djata s’est parfaitement épanouie au sein de cette nouvelle famille, Djeli est devenu instable et a complètement dévié du droit chemin, devenant ainsi un personnage particulièrement dangereux, recherché par interpol. Convaincu que son propre fils est devenu une menace pour la paix, Keita décide de prendre des mesures radicales contre lui...
One dollar
ONE DOLLAR est un webdocumentaire participatif international ayant pour point de départ un pays en voie de développement, le Cambodge. À travers le monde, par l’intermédiaire de portraits-vidéos compris entre 5 et 7 minutes, des réalisateurs émergents et de jeunes journalistes multimédia sont invités à donner la parole aux hommes et aux femmes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté au sein de leur communauté, ville ou village. A partir des destins croisés d’une poignée de Cambodgiens, ONE DOLLAR se pose en observateur de ceux qui font la petite économie de leur pays. Alors que la crise économique mondiale continue d’engendrer des déficits de plusieurs milliards de dollars, ce webdocumentaire propose de revenir, avec beaucoup de réalisme à la valeur d’un simple billet vert et nous interroge sur la relation entre l’argent et le travail.
Vues d’Afrique
Les auteurs ont choisi d’explorer dans une collection de films documentaires, des thèmes importants et utiles tels que la santé à travers un guérisseur traditionnel européen et un ophtalmologue dévoué au Gabon ; le cancer du sein et le rapport des femmes aux fibromes utérins au Burkina Faso et au Cameroun ; la condition de la femme et les problématiques liées à leur santé et leurs représentations dans la société africaine ; les faits de société, à travers l’injustice dont sont victimes les pygmées au Cameroun, la lutte d’un prêtre contre l’élimination physique des enfants dits «Sorciers» au Bénin ou l’abolition de l’esclavage moderne au Niger. Enfin, l’économie à travers les premières femmes d'affaires «les Nanas Benz» qui ont porté l'économie africaine en leur temps au Togo et la politique par le regard que porte le citoyen sur ses hommes politiques au Niger.
Une série produite par Sani Elhadj Magori (Niger), Cyrille Masso (Cameroun), Nadine Otsobogo (Gabon), Mamounata Nikiema (Burkina-Faso), M'Maka Tchédré (Togo) et Faissol Gnonlonfin (Bénin).
Ceux qui amènent la tempête
Résumé à venir.
Les tisseurs de rêve
Depuis des millénaires, le sari est le vêtement emblématique de la péninsule indienne. Il est aujourd’hui porté par des millions de femmes, tant dans son pays d’origine que parmi la diaspora indienne à travers le monde. Connu pour la beauté des tissus et des motifs, le sari cache cependant une histoire tumultueuse et douloureuse. Derrière ces cinq mètres de grâce et d’élégance se dessine une histoire de passion et de douleur, où le savoir des tisseurs traditionnels est confronté à des enjeux économiques impitoyables, les enfermant dans un cercle vicieux d’endettement et de pauvreté – qui les conduit parfois jusqu’au suicide. A travers l’histoire de Maya, une jeune fille sur le point de se marier, et de Krishen, un tisseur traditionnel de la ville de Kanchipuram, dans le Tamil Nadu, le film racontera cette histoire paradoxale et retracera l’importance du sari dans la civilisation indienne.
Tisseuses de rêve
« La vue porte loin sur les grands plateaux du Moyen Atlas. Elle se perd dans un océan de pierres où, de proche en proche, au creux des vagues minérales, roulent quelques écumes vertes. Je sais ces maisons pour y être née. Je sais quel froid les encercle neuf mois de l’année et quelle chaleur les habite. Je sais le chant des femmes. Ecoutez. Elles tissent. Leurs doigts courent sur le métier. Elles chantent. Les couleurs dansent à leurs ordres. Elles peignent des flamboiements sur l’ombre des mechtas, elles jettent des couleurs sur l’ocre sombre des murs. Je vais m’assoir auprès d’elles comme je le faisais étant enfant. Je fredonne avec elle des chansons pleines d’amour-passion, de larmes et de désirs. Comme hier et comme les enfants d’aujourd’hui, je regarde leurs visages à travers la trame du métier à tisser. Les lignes verticales des fils découpent l’ombre et la lumière. Mise en scène inconsciente, où nos âmes d’enfants cherchent et trouvent l’impulsion qui sublime l’instant. Aujourd’hui, j’ose leur poser les questions qui brûlaient mes lèvres de petite fille, quand rebelle, je cherchais comment briser tous les interdits sans renier mon pays berbère, sans partir, sans perdre mon droit à être là, assise à côté du métier à tisser, fredonnant avec mes sœurs, mes mères, mes filles, les chants de rêve des femmes berbères. Elles diront les rêves qui étaient les leurs : quel homme, quel sentiment, quel désir... Elles diront les grands départs qu’elles imaginaient. Les voyages qu’elles ont faits, immobiles. Elles diront le chant qu’elles voulaient écrire, les pierres qu’elles voulaient sculpter, les tapis libres et fous qu’elles voulaient tisser. »
Ithri Irhoudane
Koukan Kourcia 2 : les médiatrices
La voix magique de la Cantatrice nigérienne, Zabaya Hussey, est capable d’envoûter les âmes. Dans un film précédent, elle a aidé le réalisateur à faire revenir son père de l’exil ivoirien. Cette fois, il lui demande de donner un concert où elle tentera de réconcilier les peuples de Galmi, son village et Doguérawa, opposés par de nombreux conflits qui ont éclaté après les retours massifs des migrants chassés par les guerres et les crises en Afrique de l’ouest et au Maghreb...
Ishyiaka
Ce projet est né il y a vingt ans et va témoigner de la résurrection de tout un peuple. Mêlant des images d’archives (tournées par le réalisateur pendant le génocide rwandais, en 1994, et jamais diffusées) et des images actuelles, le film montrera comment ce pays qui a connu un des pires génocides de l’humanité est parvenu à se hisser, parmi les pays les mieux gérés au monde, avec une croissance digne de la Chine ou de Singapour.
Dernier combat
Lagos capitale du Nigeria1973. Issaka Daboré, un boxeur nigérien, unique médaillé olympique de son pays aux jeux de Munich 1972, perd aux points, alors qu’il était donné favori, la finale des Jeux Africains, face au nigérian Obisia Nwakpa. En plein combat, le boxeur arrête de se battre. Quelque chose ne va pas, Il n’est pourtant pas blessé, mais il semble être ailleurs. Aussitôt après le combat, il met un terme à sa carrière et disparaît dans l’anonymat. Aujourd’hui il mène une vie misérable dans un quartier de Niamey, la capitale du Niger. Que s’est-il donc passé pour qu’il écourte un parcours pavé de succès et en pleine ascension ? Le film, tout en revisitant le passé glorieux de cet athlète, tente de donner une réponse à cette énigme et invite en même temps, à une profonde réflexion sur le sport Nigérien en général.
À quand le soleil ?
Le coup d’Etat de Mars 2013 au mali a replongé la réalisatrice Awa Traoré dans ses souvenirs d’enfant, lorsque la révolte sanglante de Mars 1991 avait mené son pays à la naissance d’une certaine idée de la démocratie. A cette époque, en plein centre de Bamako, une pyramide du souvenir a été construite à la mémoire des personnes qui avaient alors lutté, au péril de leur vie. Devant cette pyramide, se trouve la statue d’une femme regardant son enfant, mort sous les balles. Enfant, Awa Traoré n’avait de cesse de lever les yeux vers cette femme, mais aujourd’hui celle-ci la questionne autrement. A l’entrée de cet édifice, se tient quotidiennement un grin (club de buveurs de thé), au cœur duquel Seydou le gardien, Diallo l’agent de nettoyage, Zoumana, le jardinier et d’autres débattent librement de l’histoire politique du Mali. Awa Traoré a choisi d’y poser sa caméra, d’entendre et donner à voir au fil du temps et des évènements récents, comment leur parole se construit et se libère. L’espace de cette pyramide et de ses contours devient au fil des jours un véritable portrait de 20 années de pratique démocratique avec en toile de fond, le désir de la réalisatrice et celui de tout un peuple de voir naître un Mali nouveau.
La rue des sœurs noires
Aïcha Thiam, l’auteur de ce film, est née à Anvers où elle a vécu jusqu’à l’âge de trois ans. Ses parents sont issus de l’ethnie peulh, peuple nomade et commerçant d’Afrique. Elle a grandi entre le Congo, le Mali et le Sénégal. Sa mère a toujours entretenu un mythe attirant autour d’Anvers. En 2004, 25 ans après son départ, Aïcha retourne à Anvers. C’est pour elle un moment fort de retrouvailles et de découvertes. De retour au Sénégal, elle se laisse emporter par le mirage de l’Eldorado et se prend à rêver d’une installation définitive à Anvers. Mais, le jeudi 11 mai 2006, dans cette ville, un jeune skinhead de 18 ans, Hans, tire à bout portant en plein jour sur une jeune malienne, Oulimatou Niangado et sur le bébé belge, Luna, qu’elle gardait. Ce crime bouleverse la vision idyllique qu’Aïcha Thiam avait de cette ville. Aujourd’hui, sept ans après le crime, elle retourne à Anvers pour aller à la rencontre des gens qui ont connu ses parents, des jeunes gens de sa génération, des proches d’Oulimatou Niangado et de Luna. Elle partage et échange avec eux des propos ouverts et sans tabou sur l'immigration, ses problématiques, ses questionnements…
AIDES A LA FINITION
Bambino
Bambino est une chronique de la vie sociale et scolaire d’un garçon de treize ans. Bambino vit avec sa Grand- mère Orokia dans une modeste demeure située dans un quartier populaire. Sa Grand-mère travaille dur comme blanchisseuse à domicile pour subvenir à tous leurs besoins domestiques et payer la scolarité de son petit-fils mais tous deux ont le plus grand mal à joindre les deux bouts.
Une feuille dans le vent
A travers le récit de la vie d’Ernestine, fille du leader indépendantiste camerounais Ernest Ouandié, fusillé en 1971, ce film inscrit la lutte contre le silence comme une partie intégrante de la lutte pour la libération et pour l’indépendance d’un pays. Le combat d’Ernestine pour faire éclater la vérité sur les conditions d’arrestation de son père place sa vie dans une sorte de continuité familiale marquée par la lutte et le drame. Le silence et le mystère qui entourent certains évènements dramatiques déroulés entre 1957 et 1971 au Cameroun, perpétue une souffrance aux conséquences parfois dramatiques pour les familles des victimes de la lutte pour l’indépendance, qui estiment que le sacrifice de leurs proches n’est toujours pas suffisamment reconnu. On dit d’un individu qui ne se souvient pas, qu’il est incapable de grandir, d’évoluer car il ferait sans cesse les mêmes erreurs sans pouvoir avancer. Que dire d’un pays qui refuse de regarder son histoire ?
Nègre blanc
Choqué par les atrocités commises conte les albinos africains, le conteur camerounais Léonard I De Semnjock décide de remonter le fleuve Nkam à la recherche des albinos et de leur histoire. Sur sa route, il croise des conteurs, des vieux sages, des sorciers. Il comprend petit à petit à quel point les croyances autour des albinos sont ancrées dans la mémoire collective, et qu’une manière de faire évoluer le regard des Africains serait de créer en plus de ses spectacles, de nouveaux contes qui donneraient une image positive des albinos. Ainsi, il s’inspire des récits qu’on lui raconte pour créer un spectacle qu’il donne dans la ville de Dschang.
Yolande ou les blessures du silence
Rescapée du génocide rwandais, Yolande Mukagasana, 52 ans, a perdu son mari et tous ses enfants. Aujourd’hui exilée en Europe, elle a refait sa vie et anime à Bruxelles une association pour la mémoire du génocide et la reconstruction. Elle se bat contre le silence qui continue de peser sur ce drame et aide les survivants à parler, à dire l’indicible, à comprendre ce qui s’est passé. Elle veut rendre un visage et une identité à ceux qui ont disparu.
Photo : Ernestine Ouandié dans « Une feuille dans le vent » de Jean-Marie Teno.
Crédit : Films du Raphia (Les)