Félicité primé à Istanbul et film d'ouverture au Festival de Tarifa-Tanger
Soutenu par l'OIF, le film d'Alain Gomis remporte le Prix du Conseil de l'Europe et il est au cœur de la rétrospective du festival ibéro-marocain qui présente 70 films.
Le festival de Tarifa a pris le pli de se dérouler désormais en Espagne (du 28 avril au 6 mai 2017), ainsi qu'à Tanger, Maroc, du 30 avril au 5 mai (à la Cinémathèque de Tanger), pour la deuxième année consécutive. Dans le monde hispanophone, il est le plus important festival consacré aux cinémas d'Afrique et sur l'Afrique. Il aligne 70 films dont 20 premières en Espagne, 26 films en compétition, 5 prix et plus d'une trentaine de pays représentés.
Cette quatorzième édition rend hommage au regretté cinéaste guinéen Cheick Fantamady Camara, en projetant son premier long métrage, Il va pleuvoir sur Conakry (2007, sous-titres espagnols). Le film raconte l'histoire de BB caricaturiste politique dans un journal libéral et amoureux de Kesso, la fille de son patron. Mais le père de BB, Karamako, rêve de voir son fils partir étudier en Arabie Saoudite pour devenir imam, comme lui, et s'oppose à cet amour.
25 films sont en compétition : 13 longs métrages documentaires et de fiction dans la section Hypermétropie et 12 courts métrages documentaires et de fiction dans la section En bref. Pour ces derniers, il y a le film Ailleurs du Marocain Othman Naciri, récemment primé à Milan et soutenu par l'OIF. Plusieurs films ayant reçu le soutien de l'OIF sont à Tarifa et Tanger : Force Majeure de Mohamed Siam sur les violences policières en Egypte, L'Arbre sans fruit d'Aïcha Macky (Grand Prix documentaire 2016, Festival Golden Tree, Francfort) sur les souffrances cachées des femmes dont le couple n'a pas d'enfant au Niger, Maman Colonelle de Dieudo Hamadi (Grand Prix 2017 au festival Cinéma du réel, Paris) qui portraiture une femme haut gradée de la police qui se bat contre la violence envers les femmes et les enfants en République Démocratique du Congo. Dans la programmation et aussi dans le catalogue de l'organisation de la Francophonie : Wallay, de Berni Goldblat (Burkina Faso | France | Qatar) qui avait fait sa Première Mondiale à la Berlinale et qui sort en France le le 28 juin 2017, autour d'Ady, 13 ans que son père envoie au Burkina Faso, son pays d'origine ; Zaineb n'aime pas la neige où la réalisatrice Kaouther Ben Hania suit Zaineb, jeune tunisienne de neuf ans, exilée au Canada ; Hissein Habré, une tragédie tchadienne de Mahamat-Saleh Haroun sur les innombrables violations des droits de l'homme pour lesquels l'ancien président tchadien Hissein Habré a été jugé coupable et condamné à perpétuité en 2016, face aux survivants du régime qui portent encore les stigmates de l'horreur dans leur chair et dans leur âme.
Félicité d'Alain Gomis est le film d'ouverture à Tarifa. Grand Prix du Jury 2017 à la Berlinale et Etalon d'or 2017 au Fespaco, il est actuellement en salles en Suisse et dans l'hexagone (entre autres au cinéma Utopia de Bordeaux depuis le 12 avril et au cinéma Le Méliès à Pau, à partir du 26 avril prochain). Produit par plusieurs pays (Sénégal | France | Allemagne | Belgique | Liban | Gabon) et désormais sous-titré en espagnol, ce 4ème long métrage s'attache à Félicité, une femme indépendante et orgueilleuse qui travaille comme chanteuse dans un bar de Kinshasa. Un jour, son fils est blessé dans un terrible accident. Alors qu'il est à l'hôpital, Félicité essaye de réunir l'argent suffisant pour son opération. "Film puissant" (Africiné Magazine), le film a déjà réuni plus de 35 000 spectateurs en France.
Outre l'honneur de l'ouverture, FCAT 2017 - Festival du Cinéma Africain de Tarifa et Tanger consacre une Rétrospective à l'œuvre du réalisateur sénégalo-franco-bissau-guinéen avec 5 autres fictions. À côté de ses longs métrages - L'Afrance, 2001, Andalucia, 2007, Tey (Aujourd'hui), 2012 - les festivaliers auront droit à Petite Lumière (2003 | 15') et Ahmed (2006, 26 min).
La sélection 2017 recèle nombre de bonnes surprises dont le dernier film de Merzak Allouache qui explore toujours avec finesse les contradictions et les combats en œuvre dans la société algérienne. Reluctantly Queer de la réalisatrice Adoma Akosua Owusu (elle prépare une son premier long métrage, nous y reviendrons) porte sur un jeune ghanéen résidant aux Etats-Unis luttant pour concilier l'amour qu'il porte à sa mère avec le désir qu'il ressent pour les hommes, alors qu'au Ghana les politiques envers les homosexuels se durcissent.
La ville d'Istanbul n'est pas seulement devenu un carrefour d'usines, c'est également un fabrique de rêves avec son lot de désillusions où des milliers de migrants cherchent leurs voies qu'ils soient réfugiés syriens / irakiens ou d'Afrique Noire. Les callshops (cybers et centres téléphoniques) permettent de garder le fil avec la famille et souvent nouer des liens de travail. Hind Benchekroun & Sami Mermer y posent leur caméra pour livrer Callshop Istanbul, un film saisissant de beauté, d'humanité et de maîtrise technique. Leur montage atteint des sommets de perfection. Voir toute la programmation du festival en suivant ce lien : FCAT 2017 - Festival du Cinéma Africain de Tarifa et Tanger.
C'est en Turquie où Félicité d'Alain Gomis fait parler encore de lui. Le 36ème Festival du Cinéma d'Istanbul (5-15 avril) l'avait sélectionné dans sa Compétition "Droits Humains au cinéma (Human Rights in Cinema)". Parmi les 10 films de cette section, on retrouve Exil du Cambodgien Rithy Panh (film soutenu par l'OIF) et I Am Not Your Negro de Raoul Peck qui sera diffusé le 25 avril sur la chaîne Arte et qui sort en salles le 10 mai. Le film de l'immense cinéaste haïtien est aussi au festival de Tarifa / Tanger. À Istanbul, la statuette et les 10 000 euros qui l'accompagnent le Prix Cinéma du Conseil de l'Europe (Film Award of the Council of Europe - FACE) ont été décernés à Alain Gomis pour son film. Ce prix exclusif est doté conjointement par le Conseil Européen et le fonds Eurimages. Réalisé par Bülent Öztürk (Turquie / Belgique), le film Mavi Sessizlik (Blue Silence) a remporté la Mention spéciale dans cette même compétition. Le palmarès complet : http://film.iksv.org/en/archive/newsarchive/p/1/1505 (en anglais)
Thierno I. Dia
Images Francophones
Crédit image : Dawit L. Petros
Cette quatorzième édition rend hommage au regretté cinéaste guinéen Cheick Fantamady Camara, en projetant son premier long métrage, Il va pleuvoir sur Conakry (2007, sous-titres espagnols). Le film raconte l'histoire de BB caricaturiste politique dans un journal libéral et amoureux de Kesso, la fille de son patron. Mais le père de BB, Karamako, rêve de voir son fils partir étudier en Arabie Saoudite pour devenir imam, comme lui, et s'oppose à cet amour.
25 films sont en compétition : 13 longs métrages documentaires et de fiction dans la section Hypermétropie et 12 courts métrages documentaires et de fiction dans la section En bref. Pour ces derniers, il y a le film Ailleurs du Marocain Othman Naciri, récemment primé à Milan et soutenu par l'OIF. Plusieurs films ayant reçu le soutien de l'OIF sont à Tarifa et Tanger : Force Majeure de Mohamed Siam sur les violences policières en Egypte, L'Arbre sans fruit d'Aïcha Macky (Grand Prix documentaire 2016, Festival Golden Tree, Francfort) sur les souffrances cachées des femmes dont le couple n'a pas d'enfant au Niger, Maman Colonelle de Dieudo Hamadi (Grand Prix 2017 au festival Cinéma du réel, Paris) qui portraiture une femme haut gradée de la police qui se bat contre la violence envers les femmes et les enfants en République Démocratique du Congo. Dans la programmation et aussi dans le catalogue de l'organisation de la Francophonie : Wallay, de Berni Goldblat (Burkina Faso | France | Qatar) qui avait fait sa Première Mondiale à la Berlinale et qui sort en France le le 28 juin 2017, autour d'Ady, 13 ans que son père envoie au Burkina Faso, son pays d'origine ; Zaineb n'aime pas la neige où la réalisatrice Kaouther Ben Hania suit Zaineb, jeune tunisienne de neuf ans, exilée au Canada ; Hissein Habré, une tragédie tchadienne de Mahamat-Saleh Haroun sur les innombrables violations des droits de l'homme pour lesquels l'ancien président tchadien Hissein Habré a été jugé coupable et condamné à perpétuité en 2016, face aux survivants du régime qui portent encore les stigmates de l'horreur dans leur chair et dans leur âme.
Félicité d'Alain Gomis est le film d'ouverture à Tarifa. Grand Prix du Jury 2017 à la Berlinale et Etalon d'or 2017 au Fespaco, il est actuellement en salles en Suisse et dans l'hexagone (entre autres au cinéma Utopia de Bordeaux depuis le 12 avril et au cinéma Le Méliès à Pau, à partir du 26 avril prochain). Produit par plusieurs pays (Sénégal | France | Allemagne | Belgique | Liban | Gabon) et désormais sous-titré en espagnol, ce 4ème long métrage s'attache à Félicité, une femme indépendante et orgueilleuse qui travaille comme chanteuse dans un bar de Kinshasa. Un jour, son fils est blessé dans un terrible accident. Alors qu'il est à l'hôpital, Félicité essaye de réunir l'argent suffisant pour son opération. "Film puissant" (Africiné Magazine), le film a déjà réuni plus de 35 000 spectateurs en France.
Outre l'honneur de l'ouverture, FCAT 2017 - Festival du Cinéma Africain de Tarifa et Tanger consacre une Rétrospective à l'œuvre du réalisateur sénégalo-franco-bissau-guinéen avec 5 autres fictions. À côté de ses longs métrages - L'Afrance, 2001, Andalucia, 2007, Tey (Aujourd'hui), 2012 - les festivaliers auront droit à Petite Lumière (2003 | 15') et Ahmed (2006, 26 min).
La sélection 2017 recèle nombre de bonnes surprises dont le dernier film de Merzak Allouache qui explore toujours avec finesse les contradictions et les combats en œuvre dans la société algérienne. Reluctantly Queer de la réalisatrice Adoma Akosua Owusu (elle prépare une son premier long métrage, nous y reviendrons) porte sur un jeune ghanéen résidant aux Etats-Unis luttant pour concilier l'amour qu'il porte à sa mère avec le désir qu'il ressent pour les hommes, alors qu'au Ghana les politiques envers les homosexuels se durcissent.
La ville d'Istanbul n'est pas seulement devenu un carrefour d'usines, c'est également un fabrique de rêves avec son lot de désillusions où des milliers de migrants cherchent leurs voies qu'ils soient réfugiés syriens / irakiens ou d'Afrique Noire. Les callshops (cybers et centres téléphoniques) permettent de garder le fil avec la famille et souvent nouer des liens de travail. Hind Benchekroun & Sami Mermer y posent leur caméra pour livrer Callshop Istanbul, un film saisissant de beauté, d'humanité et de maîtrise technique. Leur montage atteint des sommets de perfection. Voir toute la programmation du festival en suivant ce lien : FCAT 2017 - Festival du Cinéma Africain de Tarifa et Tanger.
C'est en Turquie où Félicité d'Alain Gomis fait parler encore de lui. Le 36ème Festival du Cinéma d'Istanbul (5-15 avril) l'avait sélectionné dans sa Compétition "Droits Humains au cinéma (Human Rights in Cinema)". Parmi les 10 films de cette section, on retrouve Exil du Cambodgien Rithy Panh (film soutenu par l'OIF) et I Am Not Your Negro de Raoul Peck qui sera diffusé le 25 avril sur la chaîne Arte et qui sort en salles le 10 mai. Le film de l'immense cinéaste haïtien est aussi au festival de Tarifa / Tanger. À Istanbul, la statuette et les 10 000 euros qui l'accompagnent le Prix Cinéma du Conseil de l'Europe (Film Award of the Council of Europe - FACE) ont été décernés à Alain Gomis pour son film. Ce prix exclusif est doté conjointement par le Conseil Européen et le fonds Eurimages. Réalisé par Bülent Öztürk (Turquie / Belgique), le film Mavi Sessizlik (Blue Silence) a remporté la Mention spéciale dans cette même compétition. Le palmarès complet : http://film.iksv.org/en/archive/newsarchive/p/1/1505 (en anglais)
Thierno I. Dia
Images Francophones
Crédit image : Dawit L. Petros