Excellent démarrage pour les 3 films africains / diaspora sortis en France le 10 décembre.
28 827 entrées le premier jour pour Timbuktu ; 13 263 entrées pour Qu'Allah bénisse la France ! 564 entrées pour Le Veau d'or (soutenu par l'OIF).
Le Veau d'or, le Roi est mort, pour rire
Hassan Legzouli nous plonge en 1999, avec Sami, jeune franco-marocain de 17 ans envoyé chez son cousin Azadade au Maroc par son père souhaitant ainsi le punir de ses mauvaises actions. Sami lui n'a qu'une idée en tête : revenir en France avant sa majorité et retrouver Mélanie, sa fiancée. Il décide de voler l'un des boeufs du roi Hassan II, entrainant son cousin sur les routes du Maroc avec à leur poursuite, deux policiers zélés…
" C'est un film, qui m'a beaucoup coûté personnellement, à tous les niveaux, à cause des problèmes de production. J'ai vécu durant toute cette aventure avec l'angoisse que ce film n'existerait pas au final, qu'il ne sortirait pas sur les écrans, et donc ne rencontrerait pas son public, une perspective terrible évidemment pour un réalisateur ", estime Hassan Legzouli, cinéaste établi en France et au Maroc. Le Veau d'or dans les salles françaises ce mercredi 10 décembre 2014 est donc une belle victoire pour le cinéma autant que pour le réalisateur. Cette comédie irrévérencieuse, qui a failli s'intituler Crime de lèse Majesté, a bénéficié d'un soutien du Fonds Francophone (OIF / CIRTEF). C'est l'une des toutes dernières apparitions de l'immense acteur Mohamed Majd (dans le rôle du vieux policier), mort en 2013.
Le Veau d'Or - Hassan Legzouli from Africiné www.africine.org on Vimeo.
Qu'Allah bénisse la France !, slam et amour ont droit de cité
Adapté du roman (inspiré de sa vie) "Qu'Allah bénisse la France !" (éditions Albin Michel) du slameur Abd Al Malik, c'est le parcours de Régis, un enfant d'immigrés, noir, surdoué, élevé par sa mère catholique avec ses deux frères, dans un quartier HLM de Strasbourg. Entre délinquance des cités, rap et islam, il va découvrir l'Amour…
Le long métrage de fiction Qu'Allah bénisse la France ! est écrit et réalisé par Abd Al Malik, avec comme acteurs principaux Marc Zinga (Les Rayures du zébre, Grand garçon) et Sabrina Ouazani (La Graine et le mulet, Des hommes et des Dieux, La Source des femmes, Inch'Allah, Le Passé, L'Oranais…).
Timbuktu, la poésie de la résistance
Abderrahmane Sissako a été primé cette année au 67ème festival de Cannes (Prix du jury oecuménique et Prix François-Chalais) pour Timbuktu qui y a fait sa Première Mondiale. Il l'a coécrit avec Kessen Tall. Outre Durban et d'autres festivals, il a continué sa moisson avec 3 Prix dont le Bayard d'Or du Meilleur film au 29ème FIFF - Festival International du film francophone de Namur 2014.
Ibrahim Ahmed dit Pino, Abel Jafri, Kettly Noël, Hichem Yacoubi et Fatoumata Diawara font partie du casting qui nous amène près de Tombouctou, ville malienne tombée aux mains des fondamentalistes religieux, où Kidane vit paisiblement dans les dunes avec sa femme Satima, sa fille Toya, et Issan, leur jeune berger âgé de douze ans.
Le Tunisien Sofian El Fani sublime la lumière du Sahel sans horizon ni frontières pour mieux souligner le gouffre de contradictions dans laquelle s'enferment les terroristes rétrogrades en violentant ceux qui ne partagent pas leur vision archaïque et mortifère où les femmes sont les plus grandes victimes. En faisant un clin d'œil à Faraw ! Une mère des sables (Abdoulaye Ascofaré, 1997, Mali) avec le personnage qui a un coq juché sur l'épaule (Zabou) jouée par Kettly Noël, le cinéaste mauritanien nous rappelle aussi la grande force de résistance des femmes.
Distribué par Le Pacte en France avec 150 copies, Timbuktu est également dans les salles en Suisse dès le 10 décembre (Lausanne, Genève, Fribourg,… distribué par Trigon Film), en Belgique le 11 (par Cinéart) et en Allemagne le 17 décembre.
Toujours en salles
L'Oranais du Franco-Algérien Lyes Salem avec Khaled Benaïssa (Prix du Meilleur Acteur aux 25èmes Journées Cinématographiques de Carthage - JCC 2014), Sabrina Ouazani et Djemel Barek. L'action se situe durant les premières années euphoriques qui suivent l'indépendance, où deux amis, Djaffar et Hamid, sont promis à un bel avenir dans une Algérie libre jusqu'au jour où la trahison les sépare.Thierno I. Dia
Images Francophones
À lire
Le veau d'or. Un larcin de poids au Maroc, par Michel Amarger (Africiné)
Le Veau d'or, d'Hassan Legzouli, par Olivier Barlet (Africultures)
Une entreprise de désacralisation. Entretien d'Olivier Barlet avec Hassan Legzouli (Africultures)
Timbuktu. La résistance malienne à l'obscurantisme, par Michel Amarger (Africiné)
Timbuktu, le chagrin des oiseaux, d'Abderrahmane Sissako, par Olivier Barlet (Africultures)
Entretien avec Nadia Ben Rachid, Une sacrée monteuse, par Djia Mambu (Africiné)
L'Oranais (El Wahrani), de Lyes Salem. Plus dure sera la chute, par Azzedine Mabrouki (Africiné)
"Une lettre à deux femmes à la fois". Entretien d'Olivier Barlet avec Lyes Salem (Africultures)
L'Oranais, de Lyes Salem. Mélancolique saga entre deux rives, par Olivier Barlet (Africultures)
L'Oranais. L'Amitié en proie à l'Histoire Algérienne, par Michel Amarger (Africiné)
Photo : Affiche du film Le Veau d'or de Hassan Legzouli.
Crédit : Zelig films distribution.