Écrans noirs 2015, le clap est donné
81 films sélectionnés dont 11 en compétition internationale pour l’Ecran d’or seront projetés du 18 au 24 juillet à Yaoundé.
C’est à la Fondation Tandem Muna que le réalisateur Bassek Ba Kobhio, promoteur du Festival Ecrans noirs et son équipe, ont présenté la sélection officielle de l’édition 2015. Du 18 au 24 juillet prochain, 81 films dont 11 en compétition internationale et des sélections parallèles, seront projetées à Yaoundé et dans plusieurs municipalités retenues par la programmation. C’est à la réalisatrice Hélène Patricia Ebah (Les blessures inguérissables) qu’a été confié la sélection et la programmation de cette édition. La journaliste Olga Tiyon a pris les rênes de la communication. Depuis 2011, Marcel Epée est le Directeur du Festival.
Pour Bassek Ba Kobhio, cette nouvelle dynamique apportera une nouvelle orientation professionnelle plus centrée sur le cinéma. Il s’en suivi la présentation de l’affiche officielle de cette 19è édition du festival.
Le thème de cette année revient sur » Numérique et exigence de formation. » Pour les organisateurs, la révolution du numérique apporte des mutations profondes dans notre cinéma. La formation est incontournable pour l’accès à l’emploi.
Parallèlement, les organisateurs annoncent le retour de la billetterie. L’accès aux salles sera payant, avec un forfait journalier de 1 000 fcfa et un pass complet pour la semaine à 5000 Fcfa (le tarif pour la Cérémonie d'ouverture ou de clôture) Dans cette politique, 10% de la recette des entrées seront reversés aux réalisateurs.
Timbuktu, en Ouverture
Dans la sélection, la plupart des films seront en diffusion exclusive au cours du festival. Le film aux Sept Césars, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, ouvrira le festival sur les hauteurs du palais des Congrès, avec la montée des marches. Le Mauritanien est de retour au festival après dix ans d’absence, c’était avec Bamako).
La sélection des fictions fait la part belle à l’Afrique de l’Ouest (Guinée, Sénégal, Guinée Bissau, Burkina Faso et Côte d’Ivoire) avec 5 films sur les 11 longs métrages retenus. On retrouvera ainsi L’œil du cyclone de Sékou Traoré, étalon de bronze au Fespaco 2015 et ses deux acteurs principaux, l’Ivoirien Fargass Assandé et la Sénégalaise Maïmouna N'Diaye, respectivement Etalon d’or de la meilleure interprétation masculine et féminine à Ouaga. Run de l’Ivoirien Philippe Lacôte est un récit analysant le concept ultra nationaliste de l’«Ivoirité » qui a envahi la réalité politique de la Côte d’Ivoire. Dans cette domination Ouest- Africaine, on note en sélection O Espinho da Rosa (L’Epine de rose) de Felipe Henriques de la Guinée-Bissau. On découvrira pour la première fois, un film du Rwandais Jean Kwezi avec Umutoma. Le Maroc qui avait bondé la sélection l’année dernière, n’aura qu’un seul film en sélection cette fois : The sea in behind us de Hicham Lasri, avec Malek Akhmiss dans le rôle de Tarik dont le corps paré d’atours féminins met en émoi une frange de la société. L’Egyptien Ahmed Atef proposera Avant le printemps. Parmi les autres curiosités offertes au public de Yaoundé, Price of Love de l’Ethiopienne Hermon Hailay.
Pas de trace de films de la sous-région Afrique centrale et seule une fiction est réalisée par une femme dans cette section dont le jury 2015 sera présidé par le comédien camerounais Ambroise Mbia.
Cependant, les autres sections font honneur au jeune cinéma camerounais. Dans la sélection, Mary-Noël Niba fait un come-back, avec cette fois une fiction Claire, l’enfant de l’amour, après son documentaire Le dos de la veuve plaidoyer pour les silences autour du sort des veuves au Cameroun. Dans son nouveau film qui se situé à Yaoundé en 1990, Claire a 18 ans et veut devenir avocate pour sortir ses parents de leur vie de subsistance. Elle résiste à son attirance pour Jackson, le couturier du campus, qui est pourtant prêt à tout pour elle. Acceptera-t-elle de servir de monnaie d’échange pour régler une dette entre son père et un riche homme d’affaires ?
L’acteur de cinéma Anurin Nunwembom, héros du film Ninah’s Dowry de Victor Viyuoh, présentera en avant-Première Nightfall. On comptera aussi la suite du Colis 2 de Brice Emmanuel Noukam Kamga, un film d’action plein de rebondissement. Surfant entre plusieurs genres, le film propose un casting explosif des jeunes acteurs locaux.
Dans la catégorie hors compétition, le public de Yaoundé découvrira en exclusivité le documentaire L’homme qui répare les femmes du Belge Thierry Michel qui portraiture le Docteur Denis Mukwege, médecin congolais qui accompagne des femmes au courage exceptionnel face au viol qu’elles ont subi dans le contexte de la guerre qui sévit depuis plus de vingt ans à l’Est du Congo. Les festivaliers verront également le nouveau film de Bassek ba Kobhio, un court métrage intitulé Les enfants sont des princes, dont le résumé n’est pas encore connu, à l’instar d’une grande partie des 81 films sélectionnés.
Des Ateliers, pour la création
Parmi les innovations de cette édition, le programme ‘’10 jours pour un film qui consiste à l’écriture de scénario et à la réalisation de 3 courts métrages d’une durée de moins de 7 minutes. Il se fera en marge du festival. Le réalisateur Abderrahmane Sissako s’entretiendra avec les cinéastes en herbe.
Le meilleur film de cet atelier recevra le prix ‘’Graine de réalisateur’’. Selon la responsable de la programmation, Hélène Ebah, l’ « objectif est de dénicher les jeunes réalisateurs de cinéma, qui pourront apporter un autre regard à ce métier.’ » En partenariat avec l’Institut Supérieur de formation aux métiers de cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique Centrale (Iscac), les participants pourront obtenir des formations continuent après le festival.
Quant à l’atelier « Ciné-Livre », il est ouvert aux auteurs, scénaristes souhaitant adapter des œuvres littéraires au cinéma. Le thème de cet atelier portera sur l’«Adaptation des oeuvres littéraires au Cinéma : Une source inépuisable ». 7jeunes ont été retenus après une sélection internationale.
Cette année également, le festival Ecrans noirs a signé une convention avec la Compagnie Royal Air Maroc, qui devient de ce fait, le transport officiel des invités. En attendant, les organisateurs donnent rendez-vous au public le samedi soir au Palais des Congrès de Yaoundé pour une montée des marches sur tapis rouge.
Retenons que parmi les films présents à Écrans Noirs 2015, plusieurs ont bénéficié d’un soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie : Timbuktu (Mauritanie) , The sea in behind us (Maroc), L’œil du cyclone (Burkina Faso), Run (Côte d’Ivoire) , Avant le printemps (Egypte), L’homme qui répare les femmes (Belgique / Congo RDC), L’Enfant du Soleil de Taïeb Louhichi (Tunisie), Morbayassa (Guinée), La souffrance est une école de sagesse (Cameroun), Père (Tunisie), Une simple parole (Sénégal), Examen d’Etat et Sœur Oyo (Congo)...
Martial E. Nguea
Africiné / Yaoundé
pour Images Francophones
Photo : Le cinéaste Bassek ba Kobhio, Fondateur et Président du Festival Ecrans Noirs 2015, sur le Nil, à l'Ouverture du Luxor African Film Festival - LAFF 2015
Crédit : Thierno I. Dia / revue Africiné.
Pour Bassek Ba Kobhio, cette nouvelle dynamique apportera une nouvelle orientation professionnelle plus centrée sur le cinéma. Il s’en suivi la présentation de l’affiche officielle de cette 19è édition du festival.
Le thème de cette année revient sur » Numérique et exigence de formation. » Pour les organisateurs, la révolution du numérique apporte des mutations profondes dans notre cinéma. La formation est incontournable pour l’accès à l’emploi.
Parallèlement, les organisateurs annoncent le retour de la billetterie. L’accès aux salles sera payant, avec un forfait journalier de 1 000 fcfa et un pass complet pour la semaine à 5000 Fcfa (le tarif pour la Cérémonie d'ouverture ou de clôture) Dans cette politique, 10% de la recette des entrées seront reversés aux réalisateurs.
Timbuktu, en Ouverture
Dans la sélection, la plupart des films seront en diffusion exclusive au cours du festival. Le film aux Sept Césars, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, ouvrira le festival sur les hauteurs du palais des Congrès, avec la montée des marches. Le Mauritanien est de retour au festival après dix ans d’absence, c’était avec Bamako).
La sélection des fictions fait la part belle à l’Afrique de l’Ouest (Guinée, Sénégal, Guinée Bissau, Burkina Faso et Côte d’Ivoire) avec 5 films sur les 11 longs métrages retenus. On retrouvera ainsi L’œil du cyclone de Sékou Traoré, étalon de bronze au Fespaco 2015 et ses deux acteurs principaux, l’Ivoirien Fargass Assandé et la Sénégalaise Maïmouna N'Diaye, respectivement Etalon d’or de la meilleure interprétation masculine et féminine à Ouaga. Run de l’Ivoirien Philippe Lacôte est un récit analysant le concept ultra nationaliste de l’«Ivoirité » qui a envahi la réalité politique de la Côte d’Ivoire. Dans cette domination Ouest- Africaine, on note en sélection O Espinho da Rosa (L’Epine de rose) de Felipe Henriques de la Guinée-Bissau. On découvrira pour la première fois, un film du Rwandais Jean Kwezi avec Umutoma. Le Maroc qui avait bondé la sélection l’année dernière, n’aura qu’un seul film en sélection cette fois : The sea in behind us de Hicham Lasri, avec Malek Akhmiss dans le rôle de Tarik dont le corps paré d’atours féminins met en émoi une frange de la société. L’Egyptien Ahmed Atef proposera Avant le printemps. Parmi les autres curiosités offertes au public de Yaoundé, Price of Love de l’Ethiopienne Hermon Hailay.
Pas de trace de films de la sous-région Afrique centrale et seule une fiction est réalisée par une femme dans cette section dont le jury 2015 sera présidé par le comédien camerounais Ambroise Mbia.
Cependant, les autres sections font honneur au jeune cinéma camerounais. Dans la sélection, Mary-Noël Niba fait un come-back, avec cette fois une fiction Claire, l’enfant de l’amour, après son documentaire Le dos de la veuve plaidoyer pour les silences autour du sort des veuves au Cameroun. Dans son nouveau film qui se situé à Yaoundé en 1990, Claire a 18 ans et veut devenir avocate pour sortir ses parents de leur vie de subsistance. Elle résiste à son attirance pour Jackson, le couturier du campus, qui est pourtant prêt à tout pour elle. Acceptera-t-elle de servir de monnaie d’échange pour régler une dette entre son père et un riche homme d’affaires ?
L’acteur de cinéma Anurin Nunwembom, héros du film Ninah’s Dowry de Victor Viyuoh, présentera en avant-Première Nightfall. On comptera aussi la suite du Colis 2 de Brice Emmanuel Noukam Kamga, un film d’action plein de rebondissement. Surfant entre plusieurs genres, le film propose un casting explosif des jeunes acteurs locaux.
Dans la catégorie hors compétition, le public de Yaoundé découvrira en exclusivité le documentaire L’homme qui répare les femmes du Belge Thierry Michel qui portraiture le Docteur Denis Mukwege, médecin congolais qui accompagne des femmes au courage exceptionnel face au viol qu’elles ont subi dans le contexte de la guerre qui sévit depuis plus de vingt ans à l’Est du Congo. Les festivaliers verront également le nouveau film de Bassek ba Kobhio, un court métrage intitulé Les enfants sont des princes, dont le résumé n’est pas encore connu, à l’instar d’une grande partie des 81 films sélectionnés.
Des Ateliers, pour la création
Parmi les innovations de cette édition, le programme ‘’10 jours pour un film qui consiste à l’écriture de scénario et à la réalisation de 3 courts métrages d’une durée de moins de 7 minutes. Il se fera en marge du festival. Le réalisateur Abderrahmane Sissako s’entretiendra avec les cinéastes en herbe.
Le meilleur film de cet atelier recevra le prix ‘’Graine de réalisateur’’. Selon la responsable de la programmation, Hélène Ebah, l’ « objectif est de dénicher les jeunes réalisateurs de cinéma, qui pourront apporter un autre regard à ce métier.’ » En partenariat avec l’Institut Supérieur de formation aux métiers de cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique Centrale (Iscac), les participants pourront obtenir des formations continuent après le festival.
Quant à l’atelier « Ciné-Livre », il est ouvert aux auteurs, scénaristes souhaitant adapter des œuvres littéraires au cinéma. Le thème de cet atelier portera sur l’«Adaptation des oeuvres littéraires au Cinéma : Une source inépuisable ». 7jeunes ont été retenus après une sélection internationale.
Cette année également, le festival Ecrans noirs a signé une convention avec la Compagnie Royal Air Maroc, qui devient de ce fait, le transport officiel des invités. En attendant, les organisateurs donnent rendez-vous au public le samedi soir au Palais des Congrès de Yaoundé pour une montée des marches sur tapis rouge.
Retenons que parmi les films présents à Écrans Noirs 2015, plusieurs ont bénéficié d’un soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie : Timbuktu (Mauritanie) , The sea in behind us (Maroc), L’œil du cyclone (Burkina Faso), Run (Côte d’Ivoire) , Avant le printemps (Egypte), L’homme qui répare les femmes (Belgique / Congo RDC), L’Enfant du Soleil de Taïeb Louhichi (Tunisie), Morbayassa (Guinée), La souffrance est une école de sagesse (Cameroun), Père (Tunisie), Une simple parole (Sénégal), Examen d’Etat et Sœur Oyo (Congo)...
Martial E. Nguea
Africiné / Yaoundé
pour Images Francophones
Photo : Le cinéaste Bassek ba Kobhio, Fondateur et Président du Festival Ecrans Noirs 2015, sur le Nil, à l'Ouverture du Luxor African Film Festival - LAFF 2015
Crédit : Thierno I. Dia / revue Africiné.