Djibril DIOP Mambéty : il y a 14 ans déjà
L'institut français de Dakar rend hommage au génial cinéaste sénégalais
À ne rater sous aucun prétexte : l'hommage au génial cinéaste Djibril Diop Mambety, dont l'institut français de Dakar montre deux films mythiques : "Hyènes" et "Touki Bouki", ainsi que son dernier film à voir en famille "La petite vendeuse de soleil".
En mars dernier, Moustapha Samb, le responsable du Pôle Cinéma de l'institut français, nous disait avec passion son projet de mettre à l'honneur Mambéty "parti" (comme disent les Sénégalais) le 23 juillet 1998. C'est du mardi 03 juillet au mercredi 29 août 2012.
Voilà quartorze ans que disparaissait Djibril Diop Mambéty, l'un des cinéastes les plus énigmatiques, et les plus talentueux, de sa génération. [...] Il fait ses premières armes comme comédien au Théâtre National Daniel Sorano et dans quelques films sénégalais et italiens. À la différence de ses contemporains africains, il s'intéresse à la réalisation sans aucune formation théorique ni pratique.
En 1969, il sort son premier court métrage Contrast City, rapidement suivi par Touki-Bouki qui sera présenté au Festival de Cannes 1973. Menant une vie de saltimbanque, et ne désirant tourner que "s'il a quelque chose à dire", il attend des années avant de tourner Hyènes (1992), allégorie de la corruption dans la société africaine. Les thèmes qui lui sont chers sont les jeunes et leurs espoirs, les rêves d'ailleurs, les nuisances de l'argent aussi. Nourri de films français de la nouvelle vague et de culture orale africaine, il a su allier dans ses films, le réalisme, la poésie, ainsi qu'une certaine magie, proposant une latitude d'interprétation et d'appropriation à ceux qui les regardent. Dans ces deux derniers moyens métrages Le Franc (1994) et La petite vendeuse de soleil (1999), le cinéaste donne une vision plus sombre de l'Afrique, sans toutefois perdre de son humour et de sa lucidité.
Personnage insaisissable qui menait son monde à sa guise, Djibril Diop Mambéty se moquait des conventions sociales, il était avant tout un homme à la chaleur toute communicative dont tout le monde s'accorde à saluer le grand humanisme.
PROGRAMME
* MAMBÉTY FOR EVER, documentaire d'Aïssatou BAH (Portrait, 2008, France / Cameroun, 1h20) - Diffusions : #Mardi 03/07 à 19H - #Vendredi 27/07 à 20H30 - #Mardi 31/07 à 16H30
Réalisé à l'occasion du 10ème anniversaire de son décès, ce documentaire inédit permet d'en savoir plus sur la personnalité et l'oeuvre de ce génie du 7ème art. Les propos de Wasis Diop (acteur, compositeur et petit frère), de Teemour Diop (son fils), et les témoignages de nombreux cinéastes (Abderrahmane Sissako, Newton Aduaka, Mahamat-Saleh Haroun, Cheik Fantamady Camara…) éclairent d'un jour nouveau le parcours et la conception que Djibril Diop Mambety avait du cinéma.
Les critiques qui ont connu de plus près l'homme lèvent un pan de voile sur la genèse et la carrière de chacune de ses oeuvres.
La réalisatrice Aïssatou Bah (Sud Plateau TV) a réuni plusieurs témoins - dont Wasis Diop et le fils de Mambéty, Teemour Diop - en marge de l'hommage du 11 juillet [2008] au musée Dapper (à Paris), premier volet du programme Paris-Hergla-Dakar, où le ciné-club RFI Afrique de Catherine Ruelle avait programmé Hyènes (Ramatou) et les éditions Blaq Out avaient lancé le DVD collector Hyènes (film CD du film) disponible sur leur site web. C'était en présence de nombreuses personnalités du cinéma (Gérard Essomba, Alain Gomis,...). Africiné
* LA PETITE VENDEUSE DE SOLEIL, fiction de Djibril DIOP Mambéty (1999, Sénégal / Suisse, 45 min) - Diffusions : #Samedi 07/07 à 16H30 - #Jeudi 02/08 à 16H30 - #Mercredi 29/08 à 16H30
Dans les rues de Dakar, une petite fille qui se déplace à l'aide de béquilles, demande l'aumône, jusqu'au jour où, fortement bousculée par les garçons qui ont le monopole de la vente des journaux, elle décide de distribuer, elle aussi, le célèbre quotidien Le Soleil.
En tout juste quarante-cinq minutes, le dernier film de Djibril Diop Mambety constitue une petite mythologie de la volonté, trois quarts d'heures d'effroi, de beauté et d'enfance qui resteront le testament d'un artiste. Télérama * LE VOYAGE DE LA HYÈNE (TOUKI BOUKI), fiction de Djibril DIOP Mambéty (Comédie dramatique, 1973, Sénégal, 1h27) - Diffusions : #Samedi 07/07 à 19H - #Vendredi 13/07 à 20H30 - #Jeudi 26/07 à 20H30 Mory, jeune berger venu à Dakar vendre son troupeau aux abattoirs, rencontre Anta, une étudiante révolutionnaire. Tous deux cherchent à se procurer, par tous les moyens, de l'argent pour partir à Paris. Après de nombreuses péripéties, ils se retrouvent sur le pont d'un bateau en partance pour la France. Mais au dernier moment, Mory se refuse à s'enfuir vers un nouveau mirage. D'une tonitruante fantaisie et d'une musicalité folle, Le voyage de la hyène est une divagation mélancolique livrée à la dérive chimérique de deux adolescents où les couleurs radieuses de l'Afrique se mêlent à celles, flamboyantes, des seventies. Les Inrockuptibles * HYÈNES (RAMATOU), fiction de Djibril DIOP Mambéty (1992, Comédie dramatique, Sénégal / Suisse, 1h50) - Diffusions : #Mardi 17/07 à 20H30 - #Jeudi 26/07 à 16H30 - #Jeudi 09/08 à 16H30 À Colobane, petite ville endormie dans la chaleur du Sahel, on annonce le retour de Linguère Ramatou qui a fait fortune. Majestueuse et vêtue de noir, Linguère arrive en train. Au premier rang de la foule qui se précipite, Draamaan Drameh, son amour d'autrefois. Au cours d'un grand banquet, Linguère annonce son intention de donner 100 milliards a la ville. Mais en contrepartie elle demande la mort de Draamaan, qui par de faux témoignages l'avait fait chasser de la ville alors qu'elle portait un enfant de lui…
D'après la pièce de Friedrich Dürrenmatt, La Visite de la vieille dame (1956). Ce film est tout entier pris dans un "champ métaphorique" (comme le définit le sémiologue Jacques Gerstenkorn). Dans une analyse non publiée, le linguiste Pape Amadou Dia analyse trois niveaux de signification (homophonie) dès le titre : Hyènes (la Banque Mondiale et le FMI dévorent le cadavre africain, comme des charognes), Yen (la monnaie japonaise, pour renvoyer aux forces des puissances de l'argent) et Yèèn ("vous", en wolof pour désigner la responsabilité des dirigeants africains dans la décrépitude du continent). Africiné Parmi les autres films de l'Institut Français de Dakar CETTE COULEUR QUI ME DÉRANGE, de Khardiata Pouye (Documentaire, Sénégal, 2011, 26min.) JEUDI 30/08 - 19H en présence de la réalisatrice YOOLÉ, de Moussa Sène Absa (Documentaire, Barbade/Sénégal, 2010, 1h15) MARDI 10/07 - 19H en présence du réalisateur MARDI 17/07 - 19H VOYAGE À ALGER, de Abdelkrim Bahloul (Drame, Algérie/France, 2009, 1h37) MERCREDI 04/07 - 20H30 VENDREDI 06/07 - 20H30 MARDI 24/07 - 16H30 NOTRE ÉTRANGÈRE, de Sarah Bouyain (Fiction, France / Burkina Faso, 2011, 1h44) JEUDI 23/08 - 19H SAMEDI 25/08 - 19H MARDI 28/08 - 20H30 Site internet : http://ifdakar.org/IMG/pdf/programme_dk_juillet-aout2012.pdf
En tout juste quarante-cinq minutes, le dernier film de Djibril Diop Mambety constitue une petite mythologie de la volonté, trois quarts d'heures d'effroi, de beauté et d'enfance qui resteront le testament d'un artiste. Télérama * LE VOYAGE DE LA HYÈNE (TOUKI BOUKI), fiction de Djibril DIOP Mambéty (Comédie dramatique, 1973, Sénégal, 1h27) - Diffusions : #Samedi 07/07 à 19H - #Vendredi 13/07 à 20H30 - #Jeudi 26/07 à 20H30 Mory, jeune berger venu à Dakar vendre son troupeau aux abattoirs, rencontre Anta, une étudiante révolutionnaire. Tous deux cherchent à se procurer, par tous les moyens, de l'argent pour partir à Paris. Après de nombreuses péripéties, ils se retrouvent sur le pont d'un bateau en partance pour la France. Mais au dernier moment, Mory se refuse à s'enfuir vers un nouveau mirage. D'une tonitruante fantaisie et d'une musicalité folle, Le voyage de la hyène est une divagation mélancolique livrée à la dérive chimérique de deux adolescents où les couleurs radieuses de l'Afrique se mêlent à celles, flamboyantes, des seventies. Les Inrockuptibles * HYÈNES (RAMATOU), fiction de Djibril DIOP Mambéty (1992, Comédie dramatique, Sénégal / Suisse, 1h50) - Diffusions : #Mardi 17/07 à 20H30 - #Jeudi 26/07 à 16H30 - #Jeudi 09/08 à 16H30 À Colobane, petite ville endormie dans la chaleur du Sahel, on annonce le retour de Linguère Ramatou qui a fait fortune. Majestueuse et vêtue de noir, Linguère arrive en train. Au premier rang de la foule qui se précipite, Draamaan Drameh, son amour d'autrefois. Au cours d'un grand banquet, Linguère annonce son intention de donner 100 milliards a la ville. Mais en contrepartie elle demande la mort de Draamaan, qui par de faux témoignages l'avait fait chasser de la ville alors qu'elle portait un enfant de lui…
D'après la pièce de Friedrich Dürrenmatt, La Visite de la vieille dame (1956). Ce film est tout entier pris dans un "champ métaphorique" (comme le définit le sémiologue Jacques Gerstenkorn). Dans une analyse non publiée, le linguiste Pape Amadou Dia analyse trois niveaux de signification (homophonie) dès le titre : Hyènes (la Banque Mondiale et le FMI dévorent le cadavre africain, comme des charognes), Yen (la monnaie japonaise, pour renvoyer aux forces des puissances de l'argent) et Yèèn ("vous", en wolof pour désigner la responsabilité des dirigeants africains dans la décrépitude du continent). Africiné Parmi les autres films de l'Institut Français de Dakar CETTE COULEUR QUI ME DÉRANGE, de Khardiata Pouye (Documentaire, Sénégal, 2011, 26min.) JEUDI 30/08 - 19H en présence de la réalisatrice YOOLÉ, de Moussa Sène Absa (Documentaire, Barbade/Sénégal, 2010, 1h15) MARDI 10/07 - 19H en présence du réalisateur MARDI 17/07 - 19H VOYAGE À ALGER, de Abdelkrim Bahloul (Drame, Algérie/France, 2009, 1h37) MERCREDI 04/07 - 20H30 VENDREDI 06/07 - 20H30 MARDI 24/07 - 16H30 NOTRE ÉTRANGÈRE, de Sarah Bouyain (Fiction, France / Burkina Faso, 2011, 1h44) JEUDI 23/08 - 19H SAMEDI 25/08 - 19H MARDI 28/08 - 20H30 Site internet : http://ifdakar.org/IMG/pdf/programme_dk_juillet-aout2012.pdf