Dix ans après sa mort, Sembène est vivant
Après un hommage du 6 au 9 juin (Sembene across Africa), Gorée Cinéma organise une grande rétrospective du 6 au 9 juillet 2017, dans deux villes, en dialogue avec de jeunes cinéastes.
Sembène Ousmane est décédé il y a dix ans le 09 juin 2007, à Dakar. Son pays et le monde n'ont pas oublié son apport à la création (littérature et cinéma). L'Etat sénégalais s'est associé au marathon d'hommages durant 3 jours (du 9 au 11 juin) dans prèsde 85 villes. C'est du 6 au 9 juillet que le festival Gorée Cinéma (fondé par Joseph Gaï Ramaka) nous offre une impressionnante rétrospective sur l'île au large de Dakar et simultanément là où l'homme de culture est né le 1er janvier 1923 : à Ziguinchor (en Casamance, au Sud du Sénégal).
Cérémonie officielle au Sénégal et film-portrait dffusé dans le monde entier
La commémoration des dix ans de la disparition de Sembèn est à l'initiative de la CACSEN (section sénégalaise de la Communauté Africaine de Culture, nouvelle dénomination depuis 2005 de la Société Africaine de Culture créée par Alioune Diop en 1956) et Daaray Sembene Mpi-Maison de la pédagogie de l'image, en partenariat avec Gallé Ceddo Projects, West african research Center (WARC), l'Association sénégalaise de la critique cinématographique (Ascc), la Direction de la cinématographie, la Direction du livre et de la lecture et du ministère de la Culture et de la Communication. Durant trois jours, du vendredi 9 juin au dimanche 11 juin, le volet cinéma emporte la palme avec le projet "Sembene across Africa" ("Sembene à travers l'Afrique"). Une quarantaine de pays, dont le Sénégal diffusent le film Sembène ! Soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie, ce long métrage documentaire est coréalisé par Jason Silverman et Samba Gadjigo. Ce dernier est un universitaire, biographe de Sembène. Professeur de français et de littérature africaine à Mount Holyoke College (Massachusetts, Etats-Unis), il a publié le livre Ousmane Sembene, une conscience africaine (2007, Homnispheres).
Les lieux de projection du programme " Sembene Across Africa " (9-11 juin 2017)
Sembene Ousmane a été enterré au cimetière musulman de Yoff (Dakar) ; c'est là où il a été prévu de débuter le programme des 72 heures d hommage le 9 juin, dix ans après sa mort, puis la cérémonie officielle à l'école de cinéma Daaray Sembene (ville de Thiès, à 71 kms de Dakar).
Cinq films de Sembène ont été projetés (La Noire de…, Le Mandat / Mandabi, Emitai, Xala et Guelwaar) uniquement au Sénégal avec Sembene! de Gadjigo et Silverman. C'est ce film qui a par contre été diffusé dans près de 85 villes dans le monde, sur presque tous les continents. Il permet de cerner le professionnel, la sauvegarde de sa mémoire et sa dimension humaine voire u peu intime. On peut regretter de ne pas y retrouver le témoignage de celui qui connait le mieux le cinéma de Sembène : Clarence Delgado, assistant-réalisateur pendant 20 ans auprès de l'homme à la pipe. La plus grande force du merveilleux film portrait est de susciter une envie : courir (re)voir les films de Sembène. C'est à quoi nous convie le Festival Gorée Cinéma en 2017, dix ans et un mois après sa mort, du 6 au 9 juillet.
Gorée et Casamance, du 6 au 9 juillet 2017 et rendez-vous en 2018
Yanis Gaye est le directeur éditorial du Festival Gorée Cinéma (fondé en 2015 par Ramaka) et Djibril Dia, le directeur exécutif. Ils organisent une fabuleuse rétrospective (voir le programme complet plus bas), durant quatre jours et sur deux villes, après plus de 5 lieux (avec du plein air, sur la plage de l'ancienne île des esclaves, Gorée) En Casamance, l'organisation repose sur George Daniel Camara (Cinéma Le Sitoé) Lucien André Marie Malack (Université Assane Seck, Ziguinchor) et Ibrahima Ngom (Centre Culturel Régional).
Leur programmation de la saison III (Sembène Cinéma) met l'accent sur un dialogue avec la jeune génération de cinéastes sénégalais. Ainsi plusieurs courts métrages dont La Boxeuse de la réalisatrice Iman Djionne (film soutenu par l'OIF) sont diffusés pour certains à Gorée et à Ziguinchor (ville natale de Sembène). L'aîné des Anciens a fait de ses tournages une véritable école où des cinéastes aussi différents qu'Ousmane William Mbaye (Kemtiyu Cheikh Anta, actuellement en salles, au cinéma La Clef, à Paris), Moussa Yoro Bathily (Tiyabu-Biru, 1978, Certificat d'indigence, 1982) ont fait leurs armes. Il mettait un point d'honneur à voir les films de tous ses collègues africains, nous a-t-il appris lors de sa Leçon de cinéma à Dakar, en décembre 2004 (voir l'intégralité dans " Sembène Ousmane (1923-2007) ", revue Africultures N°76 de mars 2009 que j'ai coordonné, avec Olivier Barlet et la collaboration de Boniface Mongo-Moussa, dont j'ai dirigé la version italienne en collaboration ave Alice Arecco, Annamaria Gallone et Alessandra Speciale).
Il pouvait être bourru, sans néanmoins ommettre de suivre avec attention les jeunes. Mama Keita (L'Absence, Le Sourire du serpent) raconte que leur première rencontre s'est très mal passée - Sembène faisant semblant de ne pas le voir. Pourtant le cinéaste sénégalais n'a pas hésité à retarder un de ses tournages afin de permettre à Makhète Diallo (cadreur) d'être disponible pour travailler avec Mama Keita qui pensait que Sembène ne connaissait même pas son nom à plus forte raison ses films, comme en témoignait le célèbre cadreur. Invité par les critiques sénégalais durant les commémorations de juin, Makhète Diallo a accepté d'animer une rencontre-débat autour des films de son mentor.
La personnalité de Sembène et sa stature internationale
Sembène Ousmane a créé une œuvre qui lui est propre, tout en se nourrissant de films aussi divers que ceux du Kino Pravda (Russie), du cinéma néoréaliste (Italie), la Nouvelle Vague (France), le cinéma nôvo (Brésil). C'est à la fois cet enracinement et son ouverture qui en font un cinéaste unique demeurant en écho avec des imaginaires qui excèdent les frontières du Sénégal et de l'Afrique, sous le prisme du cinéma comparé.
Il est pugnace. C'est son principal atout. Sembène produit ses films et les distribue par sa propre société, Doomi Reew (" National ", en langue wolove, tout simplement). Jusqu'à peu avant sa mort, il se plongeait dans l'Afrique rurale, avec ses bobines sous le bras pour les projeter et surtout rencontrer les spectateurs.
Sembène n'aura de cesse de prendre résolument partie pour les femmes, en leur donnant des rôles forts, loi du modèle hollywoodien de la femme vamp. Il présente la femme comme ultime rempart de l'humanité : c'est la princesse Dior qui tue l'extrémiste religieux qui a voulu mettre au pas son peuple dans Ceddo, (1974). Héroïne de Moolaadé (2004), c'est Collé Ardo Sy - avec la complicité de sa première coépouse détenant le pouvoir dans la concession en l'absence du mari en voyage - qui accorde l'asile aux fillettes menacées d'excision et tient tête aux mâles obtus.
L'histoire lointaine et récente parcourt toute son œuvre. Son premier film (L'Empire Songhay, documentaire jamais projeté) porte sur l'empire songhaï. Borom Sarret (1962, court métrage fiction) pose un regard sans concession sur la trahison des élites. Ancien soldat dans l'armée française pendant la Deuxième Guerre Mondiale, il met quasi systématiquement un militaire ou guerrier dans ses films. Tel Alfred Hitchcock, il figure dans tous ses films, soit en voix over (Borom Sarret) ou acteur (La Noire de…, Ceddo, Xala, etc…) ; exception faite de Moolaadé où son apparition en chasseur dogon a provoqué tellement de rires de la part des autres acteurs (qu'il n'avait pas averti) qu'il a effacé cette scène du montage, confie Clarence Delgado, son fidèle assistant-réalisateur.
Au-delà du réalisateur, il y a aussi le scénariste quasi solitaire travaillant à son bureau huit heures par jour pour écrire ses histoires. Par son œuvre, Sembène nous rappelle que le vivre ensemble nécessite des règles qui, parfois, doivent être forcément remises en cause. Ses personnages sont très construits, évoluant au fil de l'action pour se confronter à de nouvelles réalités qui les font mûrir tout en faisant réfléchir les spectateurs. La fin n'est pas absolument donnée aux spectateurs qui deviennent part du récit en ayant la latitude de déduire à leur niveau individuel la chute, comme dans le théâtre kotéba. Ainsi, dans Borom Sarret, certains estiment que dans la scène finale la femme du charretier sort se prostituer sous le voile de la nuit qui s'installe, alors que d'autres pensent qu'elle va quérir de l'aide au dehors.
Hormis l'arabe, aucune langue africaine n'était utilisée dans le cinéma, sinon sous forme de dialogues incompréhensibles (presque jamais traduits ou sous-titrés). C'est pourquoi Le Mandat (Mandabi) apparaît comme un double coup de force ; d'abord en utilisant le wolof et en faisant un double film : les acteurs (bilingues) jouaient une scène à la fois en français et en langue wolove. Le scénario était identique certes, néanmoins il faut bien considérer les deux films comme jumeaux, doubles. Il a ouvert la voie du possible à de nombreux autres qui le présenent comme la référence absolue. Dans la première génération, il y a le cinéaste et acteur Mauritanien Med Hondo qui estime en 197 que pour lui, Ousmane Sembène est " le cinéaste africain le plus important". Peu après, en 1977, la Guadeloupéenne Sarah Maldoror qui a été formée à la même époque que lui à Moscou (à l'école de cinéma de la fédération soviétique, le VGIK) déclare que "Sembene Ousmane est le plus talentueux de nos réalisateurs". Auteur du premier long métrage rwandais à sortir des frontières de Kigali, le réalisateur et scénariste Kivu Ruhorahoza a révélé en 2013, à Bayreuth (Allemagne) que c'est en découvrant l'œuvre de l'Aîné des Anciens (surnom de Sembène) qu'il a eu la volonté d'embrasser le métier. Le grand cinéaste éthiopien Haile Gerima écrivait en anglais et tournait en anglais, c'est en voyant les films de Sembène en langue wolove qu'il a commencé à utiliser sa langue natale, l'amharique, pour écrire et tourner, confie-t-il dans le film Imaginaires en exil de la réalisatrice Daniela Ricci.
Rendez-vous le 9 juin 2018 prochain (African Cinéma Day) Au-delà de la rétrospective, l'équipe de Gorée Cinéma enclenche deux projets majeurs : rouvrir une salle de cinéma en Casamance et préparer la Journée du Cinéma Africain prévue à partir de 2018, lors du jour anniversaire de la mort de Sembène.
Créé en 2015, le Festival Gorée Cinéma accueille cinéphiles et spectateurs curieux pour la troisième année consécutive du 6 au 9 juillet 2017, pendant quatre jours d'affilée, simultanément à Gorée et à Ziguinchor. Les désormais fameuses projections en plein air - les pieds dans l'eau - ont su trouver un public et s'inscrire dans le paysage culturel d'une île mémoire qui mérite que l'on s'investisse pour la mise en valeur de son patrimoine.
Le Festival Gorée Cinéma est au cœur du dispositif d'entrepreneuriat culturel mis en place par le cinéaste Jo GAÏ Ramaka (Karmen Geï, Et si Latif avait raison ?, …) et son équipe, pour l'essor de l'industrie et de la création audiovisuelle au Sénégal et en Afrique. Sa mise en place et son succès ont permis d'enclencher d'autres projets, allant de la production d'œuvres cinématographiques à la création de nouveaux outils pour la diffusion de films sur le continent. En prélude au lancement d'actions pour la relance de l'industrie cinématographique en Casamance, avec la construction du complexe cinématographique Alin Sitoé Jaataa (soutenu par le FOPICA, session décembre 2016), l'équipe reproduit l'expérience goréenne en l'embarquant sur les rives de Ziguinchor.
Si outre Gorée, cette rétrospective Sembène se déroule simultanément à Ziguinchor, c'est rappelons-le parce que le cinéaste y est né (il a tourné sur place Emitaï). Jo GAÏ Ramaka a aussi des racines casaçaises (par sa mère) et entreprend de rouvrir la salle Le Vox auquel il donne le nom d'Aline Sitöé Diatta (surnommée la Dame de Cabrousse) qui a déclenché la révolte dans le sud du Sénégal contre les troupes coloniales françaises pendant la 2ème Guerre Mondiale.
Outre Le Aline Sitöé (et les autres salles de cinéma qui devraient suivre), il y a l'initiative African Cinéma Day née de la volonté d'artistes, de professionnels et d'enthousiastes du cinéma issus du continent africain. Elle s'inscrit dans une démarche qui pense que les industries cinématographiques du continent ont tout à gagner en considérant la question de l'exploitation et de la distribution des œuvres comme une problématique continentale, qui doit pouvoir s'affranchir des frontières. C'est dans cet esprit que nous avons décidé de créer la Journée Internationale des Cinémas Africains (International African Cinema Day). À travers cet événement, nous souhaitons concevoir et déployer un réseau d'exploitation cinématographique des films africains.
À cette occasion, la projection simultanée d'une même œuvre cinématographique sera organisée à travers tout le continent et dans le monde, sans remplacer la nécessité pour chaque pays d'Afrique de reconstituer et consolider sur le plan national un réseau de salles de cinéma. C'est une perspective audacieuse faisant le pari que le cinema africain a tout à gagner en s'adressant à un public aussi divers que ses productions. Le slogan est " One Africa, One Cinema ", avec la constitution d'un réseau d'exploitants sollicités pour faire apparaitre un réseau de distribution cinématographique panafricain d'envergure internationale qui s'efforce d'assurer la visibilité de ces oeuvres sur le continent et au-delà. African Cinema Day a choisi le 9 juin, date de la disparition du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, pour célébrer le cinema africain. Une pétition a été lancée, pour la lire, la signer et la diffuser : https://www.change.org/p/pour-la-création-d-une-journée-internationale-des-cinémas-africains
Thierno I. Dia
Bordeaux, Africiné Magazine
pour Images Francophones
en collaboration avec Africultures
Les lieux de projection du programme " Sembene Across Africa / Sembène à travers l'Afrique" (9-11 juin 2017) Allemagne (Hambourg), Angola (Luanda), Belgique (Bruxelles), Bénin (Cotonou), Botswana (Gaborone et Maun, cinquième plus grande ville du pays), Burkina Faso (Koudougou, Dédougou, Ouagadougou), Burundi (Bujumbura), Cameroun (Nditam, Limbe, Ngambé-Tikar, Yaoundé, Foumban), Cap-Vert (Praia), Colombie (Cali), Congo (Brazzaville), Congo RDC (Kinshasa, Bukavu, Mbanza-Ngungu, Lubumbashi), Côte d'Ivoire (Abidjan), Ethiopie (Addis Abeba), Gabon (Libreville), Ghana (Accra), Guinée (Conakry), Guinée Bissau (Bissau), Guinée équatoriale (Bata), Italie (Rome), Kenya (Mombassa, Nairobi), Liberia (Monrovia), Madagascar (Antananarivo), Malawi (Rumphi), Mali (Ségou, Bamako), Mauritanie (Nouakchott), Mexique (Mexico), Maroc (Rabat, Marrakech), Mozambique (Maputo), Niger (Niamey, Dosso), Nigeria (Ibadan, Oshogbo, Lagos), Rwanda (Butare, Kigali), Sénégal (Dakar, Dakar/Yoff, Hann, Thiès, St. Louis, Ziguinchor, Kidira, Sokone, Kaolack, Toubacouta, Kédougou, Tambacounda, Place du Souvenir, Gorée), Sierra Léone (Freetown et Bo, la deuxième ville sierra léonaise après la capitale), Afrique du Sud (Capetown, Johannesburg, Pretoria, Johannesburg), Soudan du Sud (Juba ou Djouba, la capitale), Tanzanie (Zanzibar, Dar Es Salaam), Tchad (N'Djamena), Togo (Lomé), Ouganda (Kampala, Moroto, Kotido), Etats-Unis (Houston ; San Diego ; Amherst, MA, University Heights ; Santa Fe ; Brooklyn, NY ; Chicago ; Missoula, MT), Zambie (Lusaka), Zimbabwe (Harare).
Festival Gorée Cinema - Saison III
6-9 juillet 2017 - Programme Sembène cinema Plus d'infos sur les films : cliquer sur le lien
LE PROGRAMME à GORÉE
Grand Place Cinéma, Gorée
Borom Sarret (1963), Jeudi 6 juillet, à 20h00
Xala (1974), Jeudi 6 juillet, à 21h00
Camp de Thiaroye (1988), Vendredi 7 juillet, à 17h30
La Noire de… (1966), Vendredi 7 juillet, à 21h30
Le Mandat / Mandabi (1968), Samedi 8 juillet, à 20h30
Guelwaar (1992), Samedi 8 juillet, à 22h30
Ceddo (1976), Dimanche 9 juillet, à 20h45
Emitaï (1971), Dimanche 9 juillet, à 23h00.
Ciné Banlieue x Gorée Cinéma
Jeudi 6 juillet, 20h15, Geuti Gouddi (un film de Amath Ndiaye | 2013, 6 mins)
Vendredi 7 juillet, 20h30, Dem Dem (un film de Pape Bouname Lopy, Marc Recchia, Christophe Rolin | 2016, 26 mins)
Samedi 8 juillet, 20h25, L'Arme (un film de Pape Bouname Lopy | 2017, 7 mins)
Dimanche 9 juillet, 20h30, La Boxeuse (un film de Iman Djionne | 2016, 26 mins)
Maison Gorée Cinéma - Vendredi 7 juillet
En attendant la dernière liste (2012)
À la mémoire de Sinna (2013)
Linguère (2014)
Xaar Yallah (un film de Mbaye Fall | 2015)
Maison Gorée Cinéma - Samedi 8 juillet
Master pour tous (2013)
8 Clos (un film de Ousmane M. Sarr | 2015)
Blanc sur Noir (un film de Samba Diao | 2017)
Karine (de Chérif Ace Faty, 2017)
Diisoo cinéma (carte blanche à ciné banlieue)
Le samedi 8 juillet, Projection atelier débat, autour de 2 thèmes :
- Comment le cinéma de Sembène Ousmane peut-il inspirer les nouvelles générations de cinéastes ?
- Quels sont les valeurs du cinéma sénégalais aujourd'hui ?
Discussions autour des films et du travail des étudiants de Ciné Banlieue et de Ciné UCAD
Gorée ci Nataal, les 7 et 8 juillet, Projection concert. Boy Gorée, film de Nathan Schaefer
LES CONCERTS
Vendredi 7 juillet, 18h00, concert, Latjoorawa
Vendredi 7 juillet, 19h00, concert, Civil Society
Samedi 8 juillet, 18h00, concert, Pedro Evora
Samedi 8 juillet, 19h00, concert, El hadji Ndiaye
LE PROGRAMME EN CASAMANCE
Université Assane Seck, Ziginchor
Blanc sur Noir (un film de Samba Diao | 2017 | Ciné Banlieue), Jeudi 6 juillet
Geuti Gouddi (un film de Amath Ndiaye | 2013, 6 mins | Ciné Banlieue)
La Noire de… (1966), Jeudi 6 juillet, à 20h30
Camp de Thiaroye (1988), Jeudi 6 juillet, à 21h40.
Centre Culturel Régional, Ziginchor
L'Arme (un film de Pape Bouname Lopy | 2017, 7 mins | Ciné Banlieue), Vendredi 7 juillet
Le Mandat / Mandabi (1968), Vendredi 7 juillet, à 20h30
Moolaadé (2004), Vendredi 7 juillet, à 22h00.
Kër Sembène Ousmane, Ziginchor
Borom Sarret (1963), Samedi 8 juillet, à 20h00,
Xala (1974), Samedi 8 juillet, à 20h30
Ceddo (1976), Samedi 8 juillet, à 22h45.
Cinéma Le Sitöé (ex Cinéma Le Vox), Ziginchor
La Boxeuse (un film de Iman Djionne | 2016, 26 mins | Ciné Banlieue), Dimanche 9 juillet
Guelwaar (1992), Dimanche 9 juillet, à 20h30
Emitaï (1971), Dimanche 9 juillet, à 22h45.
Image : Le cinéaste Sembène Ousmane, en novembre 2000, avec en arrière-plan Salah Ben Geloun, un des responsbles de l'Union des Travailleurs Sénégalais en France (UTSF), projection-débat du film Camp de Thiaroye (coréalisé avec Thierno Faty Sow), salle de cinéma Simone Signoret, Cenon (Girode, France)
Crédit : Thierno I. Dia, Bordeaux
Cérémonie officielle au Sénégal et film-portrait dffusé dans le monde entier
La commémoration des dix ans de la disparition de Sembèn est à l'initiative de la CACSEN (section sénégalaise de la Communauté Africaine de Culture, nouvelle dénomination depuis 2005 de la Société Africaine de Culture créée par Alioune Diop en 1956) et Daaray Sembene Mpi-Maison de la pédagogie de l'image, en partenariat avec Gallé Ceddo Projects, West african research Center (WARC), l'Association sénégalaise de la critique cinématographique (Ascc), la Direction de la cinématographie, la Direction du livre et de la lecture et du ministère de la Culture et de la Communication. Durant trois jours, du vendredi 9 juin au dimanche 11 juin, le volet cinéma emporte la palme avec le projet "Sembene across Africa" ("Sembene à travers l'Afrique"). Une quarantaine de pays, dont le Sénégal diffusent le film Sembène ! Soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie, ce long métrage documentaire est coréalisé par Jason Silverman et Samba Gadjigo. Ce dernier est un universitaire, biographe de Sembène. Professeur de français et de littérature africaine à Mount Holyoke College (Massachusetts, Etats-Unis), il a publié le livre Ousmane Sembene, une conscience africaine (2007, Homnispheres).
Les lieux de projection du programme " Sembene Across Africa " (9-11 juin 2017)
Sembene Ousmane a été enterré au cimetière musulman de Yoff (Dakar) ; c'est là où il a été prévu de débuter le programme des 72 heures d hommage le 9 juin, dix ans après sa mort, puis la cérémonie officielle à l'école de cinéma Daaray Sembene (ville de Thiès, à 71 kms de Dakar).
Cinq films de Sembène ont été projetés (La Noire de…, Le Mandat / Mandabi, Emitai, Xala et Guelwaar) uniquement au Sénégal avec Sembene! de Gadjigo et Silverman. C'est ce film qui a par contre été diffusé dans près de 85 villes dans le monde, sur presque tous les continents. Il permet de cerner le professionnel, la sauvegarde de sa mémoire et sa dimension humaine voire u peu intime. On peut regretter de ne pas y retrouver le témoignage de celui qui connait le mieux le cinéma de Sembène : Clarence Delgado, assistant-réalisateur pendant 20 ans auprès de l'homme à la pipe. La plus grande force du merveilleux film portrait est de susciter une envie : courir (re)voir les films de Sembène. C'est à quoi nous convie le Festival Gorée Cinéma en 2017, dix ans et un mois après sa mort, du 6 au 9 juillet.
Gorée et Casamance, du 6 au 9 juillet 2017 et rendez-vous en 2018
Yanis Gaye est le directeur éditorial du Festival Gorée Cinéma (fondé en 2015 par Ramaka) et Djibril Dia, le directeur exécutif. Ils organisent une fabuleuse rétrospective (voir le programme complet plus bas), durant quatre jours et sur deux villes, après plus de 5 lieux (avec du plein air, sur la plage de l'ancienne île des esclaves, Gorée) En Casamance, l'organisation repose sur George Daniel Camara (Cinéma Le Sitoé) Lucien André Marie Malack (Université Assane Seck, Ziguinchor) et Ibrahima Ngom (Centre Culturel Régional).
Leur programmation de la saison III (Sembène Cinéma) met l'accent sur un dialogue avec la jeune génération de cinéastes sénégalais. Ainsi plusieurs courts métrages dont La Boxeuse de la réalisatrice Iman Djionne (film soutenu par l'OIF) sont diffusés pour certains à Gorée et à Ziguinchor (ville natale de Sembène). L'aîné des Anciens a fait de ses tournages une véritable école où des cinéastes aussi différents qu'Ousmane William Mbaye (Kemtiyu Cheikh Anta, actuellement en salles, au cinéma La Clef, à Paris), Moussa Yoro Bathily (Tiyabu-Biru, 1978, Certificat d'indigence, 1982) ont fait leurs armes. Il mettait un point d'honneur à voir les films de tous ses collègues africains, nous a-t-il appris lors de sa Leçon de cinéma à Dakar, en décembre 2004 (voir l'intégralité dans " Sembène Ousmane (1923-2007) ", revue Africultures N°76 de mars 2009 que j'ai coordonné, avec Olivier Barlet et la collaboration de Boniface Mongo-Moussa, dont j'ai dirigé la version italienne en collaboration ave Alice Arecco, Annamaria Gallone et Alessandra Speciale).
Il pouvait être bourru, sans néanmoins ommettre de suivre avec attention les jeunes. Mama Keita (L'Absence, Le Sourire du serpent) raconte que leur première rencontre s'est très mal passée - Sembène faisant semblant de ne pas le voir. Pourtant le cinéaste sénégalais n'a pas hésité à retarder un de ses tournages afin de permettre à Makhète Diallo (cadreur) d'être disponible pour travailler avec Mama Keita qui pensait que Sembène ne connaissait même pas son nom à plus forte raison ses films, comme en témoignait le célèbre cadreur. Invité par les critiques sénégalais durant les commémorations de juin, Makhète Diallo a accepté d'animer une rencontre-débat autour des films de son mentor.
La personnalité de Sembène et sa stature internationale
Sembène Ousmane a créé une œuvre qui lui est propre, tout en se nourrissant de films aussi divers que ceux du Kino Pravda (Russie), du cinéma néoréaliste (Italie), la Nouvelle Vague (France), le cinéma nôvo (Brésil). C'est à la fois cet enracinement et son ouverture qui en font un cinéaste unique demeurant en écho avec des imaginaires qui excèdent les frontières du Sénégal et de l'Afrique, sous le prisme du cinéma comparé.
Il est pugnace. C'est son principal atout. Sembène produit ses films et les distribue par sa propre société, Doomi Reew (" National ", en langue wolove, tout simplement). Jusqu'à peu avant sa mort, il se plongeait dans l'Afrique rurale, avec ses bobines sous le bras pour les projeter et surtout rencontrer les spectateurs.
Sembène n'aura de cesse de prendre résolument partie pour les femmes, en leur donnant des rôles forts, loi du modèle hollywoodien de la femme vamp. Il présente la femme comme ultime rempart de l'humanité : c'est la princesse Dior qui tue l'extrémiste religieux qui a voulu mettre au pas son peuple dans Ceddo, (1974). Héroïne de Moolaadé (2004), c'est Collé Ardo Sy - avec la complicité de sa première coépouse détenant le pouvoir dans la concession en l'absence du mari en voyage - qui accorde l'asile aux fillettes menacées d'excision et tient tête aux mâles obtus.
L'histoire lointaine et récente parcourt toute son œuvre. Son premier film (L'Empire Songhay, documentaire jamais projeté) porte sur l'empire songhaï. Borom Sarret (1962, court métrage fiction) pose un regard sans concession sur la trahison des élites. Ancien soldat dans l'armée française pendant la Deuxième Guerre Mondiale, il met quasi systématiquement un militaire ou guerrier dans ses films. Tel Alfred Hitchcock, il figure dans tous ses films, soit en voix over (Borom Sarret) ou acteur (La Noire de…, Ceddo, Xala, etc…) ; exception faite de Moolaadé où son apparition en chasseur dogon a provoqué tellement de rires de la part des autres acteurs (qu'il n'avait pas averti) qu'il a effacé cette scène du montage, confie Clarence Delgado, son fidèle assistant-réalisateur.
Au-delà du réalisateur, il y a aussi le scénariste quasi solitaire travaillant à son bureau huit heures par jour pour écrire ses histoires. Par son œuvre, Sembène nous rappelle que le vivre ensemble nécessite des règles qui, parfois, doivent être forcément remises en cause. Ses personnages sont très construits, évoluant au fil de l'action pour se confronter à de nouvelles réalités qui les font mûrir tout en faisant réfléchir les spectateurs. La fin n'est pas absolument donnée aux spectateurs qui deviennent part du récit en ayant la latitude de déduire à leur niveau individuel la chute, comme dans le théâtre kotéba. Ainsi, dans Borom Sarret, certains estiment que dans la scène finale la femme du charretier sort se prostituer sous le voile de la nuit qui s'installe, alors que d'autres pensent qu'elle va quérir de l'aide au dehors.
Hormis l'arabe, aucune langue africaine n'était utilisée dans le cinéma, sinon sous forme de dialogues incompréhensibles (presque jamais traduits ou sous-titrés). C'est pourquoi Le Mandat (Mandabi) apparaît comme un double coup de force ; d'abord en utilisant le wolof et en faisant un double film : les acteurs (bilingues) jouaient une scène à la fois en français et en langue wolove. Le scénario était identique certes, néanmoins il faut bien considérer les deux films comme jumeaux, doubles. Il a ouvert la voie du possible à de nombreux autres qui le présenent comme la référence absolue. Dans la première génération, il y a le cinéaste et acteur Mauritanien Med Hondo qui estime en 197 que pour lui, Ousmane Sembène est " le cinéaste africain le plus important". Peu après, en 1977, la Guadeloupéenne Sarah Maldoror qui a été formée à la même époque que lui à Moscou (à l'école de cinéma de la fédération soviétique, le VGIK) déclare que "Sembene Ousmane est le plus talentueux de nos réalisateurs". Auteur du premier long métrage rwandais à sortir des frontières de Kigali, le réalisateur et scénariste Kivu Ruhorahoza a révélé en 2013, à Bayreuth (Allemagne) que c'est en découvrant l'œuvre de l'Aîné des Anciens (surnom de Sembène) qu'il a eu la volonté d'embrasser le métier. Le grand cinéaste éthiopien Haile Gerima écrivait en anglais et tournait en anglais, c'est en voyant les films de Sembène en langue wolove qu'il a commencé à utiliser sa langue natale, l'amharique, pour écrire et tourner, confie-t-il dans le film Imaginaires en exil de la réalisatrice Daniela Ricci.
Rendez-vous le 9 juin 2018 prochain (African Cinéma Day) Au-delà de la rétrospective, l'équipe de Gorée Cinéma enclenche deux projets majeurs : rouvrir une salle de cinéma en Casamance et préparer la Journée du Cinéma Africain prévue à partir de 2018, lors du jour anniversaire de la mort de Sembène.
Créé en 2015, le Festival Gorée Cinéma accueille cinéphiles et spectateurs curieux pour la troisième année consécutive du 6 au 9 juillet 2017, pendant quatre jours d'affilée, simultanément à Gorée et à Ziguinchor. Les désormais fameuses projections en plein air - les pieds dans l'eau - ont su trouver un public et s'inscrire dans le paysage culturel d'une île mémoire qui mérite que l'on s'investisse pour la mise en valeur de son patrimoine.
Le Festival Gorée Cinéma est au cœur du dispositif d'entrepreneuriat culturel mis en place par le cinéaste Jo GAÏ Ramaka (Karmen Geï, Et si Latif avait raison ?, …) et son équipe, pour l'essor de l'industrie et de la création audiovisuelle au Sénégal et en Afrique. Sa mise en place et son succès ont permis d'enclencher d'autres projets, allant de la production d'œuvres cinématographiques à la création de nouveaux outils pour la diffusion de films sur le continent. En prélude au lancement d'actions pour la relance de l'industrie cinématographique en Casamance, avec la construction du complexe cinématographique Alin Sitoé Jaataa (soutenu par le FOPICA, session décembre 2016), l'équipe reproduit l'expérience goréenne en l'embarquant sur les rives de Ziguinchor.
Si outre Gorée, cette rétrospective Sembène se déroule simultanément à Ziguinchor, c'est rappelons-le parce que le cinéaste y est né (il a tourné sur place Emitaï). Jo GAÏ Ramaka a aussi des racines casaçaises (par sa mère) et entreprend de rouvrir la salle Le Vox auquel il donne le nom d'Aline Sitöé Diatta (surnommée la Dame de Cabrousse) qui a déclenché la révolte dans le sud du Sénégal contre les troupes coloniales françaises pendant la 2ème Guerre Mondiale.
Outre Le Aline Sitöé (et les autres salles de cinéma qui devraient suivre), il y a l'initiative African Cinéma Day née de la volonté d'artistes, de professionnels et d'enthousiastes du cinéma issus du continent africain. Elle s'inscrit dans une démarche qui pense que les industries cinématographiques du continent ont tout à gagner en considérant la question de l'exploitation et de la distribution des œuvres comme une problématique continentale, qui doit pouvoir s'affranchir des frontières. C'est dans cet esprit que nous avons décidé de créer la Journée Internationale des Cinémas Africains (International African Cinema Day). À travers cet événement, nous souhaitons concevoir et déployer un réseau d'exploitation cinématographique des films africains.
À cette occasion, la projection simultanée d'une même œuvre cinématographique sera organisée à travers tout le continent et dans le monde, sans remplacer la nécessité pour chaque pays d'Afrique de reconstituer et consolider sur le plan national un réseau de salles de cinéma. C'est une perspective audacieuse faisant le pari que le cinema africain a tout à gagner en s'adressant à un public aussi divers que ses productions. Le slogan est " One Africa, One Cinema ", avec la constitution d'un réseau d'exploitants sollicités pour faire apparaitre un réseau de distribution cinématographique panafricain d'envergure internationale qui s'efforce d'assurer la visibilité de ces oeuvres sur le continent et au-delà. African Cinema Day a choisi le 9 juin, date de la disparition du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, pour célébrer le cinema africain. Une pétition a été lancée, pour la lire, la signer et la diffuser : https://www.change.org/p/pour-la-création-d-une-journée-internationale-des-cinémas-africains
Thierno I. Dia
Bordeaux, Africiné Magazine
pour Images Francophones
en collaboration avec Africultures
Les lieux de projection du programme " Sembene Across Africa / Sembène à travers l'Afrique" (9-11 juin 2017) Allemagne (Hambourg), Angola (Luanda), Belgique (Bruxelles), Bénin (Cotonou), Botswana (Gaborone et Maun, cinquième plus grande ville du pays), Burkina Faso (Koudougou, Dédougou, Ouagadougou), Burundi (Bujumbura), Cameroun (Nditam, Limbe, Ngambé-Tikar, Yaoundé, Foumban), Cap-Vert (Praia), Colombie (Cali), Congo (Brazzaville), Congo RDC (Kinshasa, Bukavu, Mbanza-Ngungu, Lubumbashi), Côte d'Ivoire (Abidjan), Ethiopie (Addis Abeba), Gabon (Libreville), Ghana (Accra), Guinée (Conakry), Guinée Bissau (Bissau), Guinée équatoriale (Bata), Italie (Rome), Kenya (Mombassa, Nairobi), Liberia (Monrovia), Madagascar (Antananarivo), Malawi (Rumphi), Mali (Ségou, Bamako), Mauritanie (Nouakchott), Mexique (Mexico), Maroc (Rabat, Marrakech), Mozambique (Maputo), Niger (Niamey, Dosso), Nigeria (Ibadan, Oshogbo, Lagos), Rwanda (Butare, Kigali), Sénégal (Dakar, Dakar/Yoff, Hann, Thiès, St. Louis, Ziguinchor, Kidira, Sokone, Kaolack, Toubacouta, Kédougou, Tambacounda, Place du Souvenir, Gorée), Sierra Léone (Freetown et Bo, la deuxième ville sierra léonaise après la capitale), Afrique du Sud (Capetown, Johannesburg, Pretoria, Johannesburg), Soudan du Sud (Juba ou Djouba, la capitale), Tanzanie (Zanzibar, Dar Es Salaam), Tchad (N'Djamena), Togo (Lomé), Ouganda (Kampala, Moroto, Kotido), Etats-Unis (Houston ; San Diego ; Amherst, MA, University Heights ; Santa Fe ; Brooklyn, NY ; Chicago ; Missoula, MT), Zambie (Lusaka), Zimbabwe (Harare).
Festival Gorée Cinema - Saison III
6-9 juillet 2017 - Programme Sembène cinema Plus d'infos sur les films : cliquer sur le lien
LE PROGRAMME à GORÉE
Grand Place Cinéma, Gorée
Borom Sarret (1963), Jeudi 6 juillet, à 20h00
Xala (1974), Jeudi 6 juillet, à 21h00
Camp de Thiaroye (1988), Vendredi 7 juillet, à 17h30
La Noire de… (1966), Vendredi 7 juillet, à 21h30
Le Mandat / Mandabi (1968), Samedi 8 juillet, à 20h30
Guelwaar (1992), Samedi 8 juillet, à 22h30
Ceddo (1976), Dimanche 9 juillet, à 20h45
Emitaï (1971), Dimanche 9 juillet, à 23h00.
Ciné Banlieue x Gorée Cinéma
Jeudi 6 juillet, 20h15, Geuti Gouddi (un film de Amath Ndiaye | 2013, 6 mins)
Vendredi 7 juillet, 20h30, Dem Dem (un film de Pape Bouname Lopy, Marc Recchia, Christophe Rolin | 2016, 26 mins)
Samedi 8 juillet, 20h25, L'Arme (un film de Pape Bouname Lopy | 2017, 7 mins)
Dimanche 9 juillet, 20h30, La Boxeuse (un film de Iman Djionne | 2016, 26 mins)
Maison Gorée Cinéma - Vendredi 7 juillet
En attendant la dernière liste (2012)
À la mémoire de Sinna (2013)
Linguère (2014)
Xaar Yallah (un film de Mbaye Fall | 2015)
Maison Gorée Cinéma - Samedi 8 juillet
Master pour tous (2013)
8 Clos (un film de Ousmane M. Sarr | 2015)
Blanc sur Noir (un film de Samba Diao | 2017)
Karine (de Chérif Ace Faty, 2017)
Diisoo cinéma (carte blanche à ciné banlieue)
Le samedi 8 juillet, Projection atelier débat, autour de 2 thèmes :
- Comment le cinéma de Sembène Ousmane peut-il inspirer les nouvelles générations de cinéastes ?
- Quels sont les valeurs du cinéma sénégalais aujourd'hui ?
Discussions autour des films et du travail des étudiants de Ciné Banlieue et de Ciné UCAD
Gorée ci Nataal, les 7 et 8 juillet, Projection concert. Boy Gorée, film de Nathan Schaefer
LES CONCERTS
Vendredi 7 juillet, 18h00, concert, Latjoorawa
Vendredi 7 juillet, 19h00, concert, Civil Society
Samedi 8 juillet, 18h00, concert, Pedro Evora
Samedi 8 juillet, 19h00, concert, El hadji Ndiaye
LE PROGRAMME EN CASAMANCE
Université Assane Seck, Ziginchor
Blanc sur Noir (un film de Samba Diao | 2017 | Ciné Banlieue), Jeudi 6 juillet
Geuti Gouddi (un film de Amath Ndiaye | 2013, 6 mins | Ciné Banlieue)
La Noire de… (1966), Jeudi 6 juillet, à 20h30
Camp de Thiaroye (1988), Jeudi 6 juillet, à 21h40.
Centre Culturel Régional, Ziginchor
L'Arme (un film de Pape Bouname Lopy | 2017, 7 mins | Ciné Banlieue), Vendredi 7 juillet
Le Mandat / Mandabi (1968), Vendredi 7 juillet, à 20h30
Moolaadé (2004), Vendredi 7 juillet, à 22h00.
Kër Sembène Ousmane, Ziginchor
Borom Sarret (1963), Samedi 8 juillet, à 20h00,
Xala (1974), Samedi 8 juillet, à 20h30
Ceddo (1976), Samedi 8 juillet, à 22h45.
Cinéma Le Sitöé (ex Cinéma Le Vox), Ziginchor
La Boxeuse (un film de Iman Djionne | 2016, 26 mins | Ciné Banlieue), Dimanche 9 juillet
Guelwaar (1992), Dimanche 9 juillet, à 20h30
Emitaï (1971), Dimanche 9 juillet, à 22h45.
Image : Le cinéaste Sembène Ousmane, en novembre 2000, avec en arrière-plan Salah Ben Geloun, un des responsbles de l'Union des Travailleurs Sénégalais en France (UTSF), projection-débat du film Camp de Thiaroye (coréalisé avec Thierno Faty Sow), salle de cinéma Simone Signoret, Cenon (Girode, France)
Crédit : Thierno I. Dia, Bordeaux