Dernière minute - Conseil aux candidats au Fonds Image de la Francophonie : « soyez visuels, soyez sonores !»

Gessica Généus, la réalisatrice de FREDA (Cannes 2021), préside la Commission cinéma du Fonds Image de la Francophonie pour les années 2022-2023. A mi-mandat, elle se fait la voix des membres de cette commission qui ont constaté que beaucoup des dossiers reçus ne permettaient pas de « voir ce que sera le film », à cause de notes de synthèse qui se limitent trop souvent aux motivations et aux modalités de production, avec peu ou pas d’indications sur les intentions artistiques.

Elle invite les cinéastes et producteurs à ne pas se limiter à l’écrit : 

« Ce qui nous intéresse pour les commissions à venir, c’est d’avoir beaucoup plus de visuels,  d’éléments visuels, beaucoup plus d’éléments sonores aussi s’il le faut, qui donnent des indications sur la direction artistique qu’aura le projet. On est vraiment intéressé par des éléments qui nous permettent de voir, au-delà de toute la littérature autour du projet, qui est elle aussi essentielle, bien sûr. Mais un film c’est avant tout l’image, le son et ce qu’il nous fait ressentir ».

Certains dossiers incluent des planches d’intention (moodboards), mais elle conseille d’aller peut-être plus loin : 

« Mettez des photos originales, qui ont été prises autour ou qui s’inspirent du lieu où le film sera fait, en évitant des photos qui n’ont rien à voir, comme les photos extraites d’autres films, ou prises dans des pays lointains du vôtre. Et puis, si c’est un film où la musique a une belle présence, pourquoi pas des liens de musique… il faut créer des ambiances … et il y a des choses qu’on ne peut pas exprimer forcément à l’écrit… ce sont des sensations, et ces sensations peuvent beaucoup plus être explorées à travers d’autres médiums que l’écrit. »

De façon générale elle rappelle que :

« La Commission est composée de professionnels qui ont tous déposé des dossiers dans leur vie et qui sont avant tout bienveillants, mais ils doivent faire des choix. C’est l’intérêt des réalisateurs de tout faire pour rendre notre lecture du dossier plus efficace, plus fluide, plus intéressante, pour nous permettre de poser le meilleur regard possible sur le film qu’ils veulent faire ».

Et elle conclut :

« Donnez-vous la liberté d’ajouter tous les éléments artistiques qui nous aideront à comprendre (voir, entendre, sentir) ce que sera votre film – sans rendre le dossier trop lourd ! ».

Le guichet est ouvert du 16 au 30 janvier mais pourra fermer plus tôt (dès réception de 70 dossiers).