Classics / Marché du film : Cannes accueille Sembène et l'Afrique
Outre les sélections officielles et parallèles, l'Afrique est bien présente à Cannes Classics, au Marché du film (dont 8 films sud-africains et un film sur le Dr Mukwege) et dans les ateliers.
Il est de tradition, à l'annonce des sélections du festival de Cannes, de scruter la place, sinon la trace, de l'Afrique dans ce rendez-vous prestigieux de la Côte d'Azur. La critique africaine guette avec soin la présence (ou non) des cinéastes africains. Ce serait une erreur d'appréciation de prendre pour des jérémiades, des plaintes, cette attention qui confine à la dissection. D'abord, ce travail d'analyse est utile pour tous les professionnels qui se déplacent, afin de repérer dans la sélection (officielle, parallèle, atelier) les films africains et de ses diasporas.
C'est à Cannes que Charles Cohen - le plus gros distributeur de films français aux Etats-Unis, précise Guillemette Odicino (Télérama, le 04 avril 2015) - a vu et acheté Timbuktu. Ce"film important pour l'humanité", d'après le professionnel américain (et une bonne partie des critiques de cinéma), l'a fait pleurer. Il a excédé le million de dollars en recettes, outre-Atlantique, depuis sa sortie le 28 janvier. Il est indéniable que la manifestation cannoise représente une exposition médiatique et professionnelle sans nulle autre pareille.
Plusieurs états africains apportent leur soutien au cinéma. Maroc, Afrique du Sud, Algérie, Tunisie donnent d'importants concours financiers. Récemment le Sénégal a donné 900 millions Cfa, soit plus que le budget alloué par le Fonds Image de l'OIF, même s'il reste à constituer une vraie politique publique dans ce pays. Le Tchad taxe les revenus des télécommunications, l'impact n'est pas encore mesurable. Le Kenya a annoncé récemment une ambitieuse politique cinématographique qui se résume pour l'heure à un important soutien à la Fédération panafricaine des cinéastes (1 million de dollars chaque 12 mois, pendant 4 ans, pour la FEPACI) et un encouragement à l'endroit des producteurs américains afin qu'ils viennent tourner au pays de Jomo Kenyatta. Aucune mesure importante ne nous est parvenue concernant les cinéastes kényans.
Il existe une véritable lame de fond et une conséquente production sur le continent. Le Maroc est le chef de file avec 25 longs métrages par an, au moins le triple pour le court. L'Afrique du Sud aussi produit une quinzaine de films, du thriller policier à la comédie, en passant par l'animation en 3D (excusez du peu). Il faut croire que l'Egypte serait même en tête, cependant l'accès à l'information (comme pour le reste des Africains) est difficile. Même le Nigeria (la production nollywoodienne) ne juge pas utile de communiquer et exhibe des chiffres invérifiables (et souvent des "films" indigestes qui n'arrivent guère dans les grands festivals sinon comme objets de curiosité). La lancinante polémique contre le Comité directeur des Journées Cinématographiques de Carthage estime que la production tunisienne n'est pas assez conséquente pour sauter le pas et offrir une édition annuelle (décision prise en 2014). Or la Tunisie organise un festival national (annuel depuis 4 ans) à l'instar du Maroc, et aux JCC 2014, plusieurs films tunisiens étaient sélectionnés en compétition outre une section dédiée.
Afrique : des professionnels qui ne communiquent pas
Ce qui fait le plus de tort aux cinémas africains c'est leur inaptitude à communiquer : plusieurs films n'ont pas de site web, ni même un blog (gratuit) ou une page facebook, inutile de parler d'avoir un attaché de presse. Néanmoins, la critique africaine s'attache à documenter plus que possible les films, festivals, professionnels et patrimoine, malgré toutes les difficultés (la culture étant la dernière roue de la charrette pour les quotidiens du continent et la fédération panafricaine de la critique peinant à se doter d'un bureau actif ainsi que d'un budget concret, Africultures jouant un rôle salvateur). Les sections parallèles ont aussi des "correspondants géographiques" (Olivier Barlet est chargé de l'Afrique, pour la Semaine de la Critique de Cannes) qui ne sont pas assez connus. Est-ce par superstition que les producteurs qui tournent en Afrique (parfois des Européens) ne communiquent pas ? Actuellement, le Malien Daouda Coulibaly (Tinyè So,...) tourne au Sénégal Ladji Nyè, son premier long métrage, produit par Eric Névé (La Pirogue réalisé par Moussa Touré,...), sans que la presse n'en soit informée... directement. Nombreux sont les autres exemples que nous pourrions multiplier. Communiquer sur le tournage, c'est aussi préparer la diffusion du film, donc sa visibilité auprès des sélectionneurs (comme Cannes).
Les (cinéphiles) Français aiment les cinéastes africains
Informer ne suffit pas, la preuve avec Merzak Allouache. Le cinéaste algérien a enchaîné une belle série de films de très haute facture : Le Repenti, Les Terrasses (en salles en ce moment en France). Chouchou (2003, avec Gad Elmaleh, Alain Chabat, Roschdy Zem,...) avait fait presque 4 millions d'entrées en France (3 876 572 exactement, d'après jpbox-office.com : source des autres chiffres cités infra). Son nouveau film n'a pas malheureusement été sélectionné par le festival de Cannes 2015 (selon Azzedine Mabrouki, grand rédacteur à Africiné / Images Francophones). Exit aussi Certifiée Halal réalisé par Mahmoud Zemmouri, nous informe un communiqué de presse signé Marie-Laurence Attia, productrice et distributrice du film (signalant que le réseau UGC aurait déprogrammé cette comédie - avec Hafsia Herzi, Smaïn, Mourade Zeguendi, Nadia Kounda - au dernier moment, le film est en salles depuis le 13 mai). Au-delà de la proposition cinématographique, un film algérien en sélection aurait été un puissant clin d'oeil d'une France qui assume enfin une part peu glorieuse de son histoire (cette année marque les 70 ans du massacre de Sétif, le 08 mai 1945, date du début de la guerre d'indépendance algérienne).
C'est sous pavillon du Botswana (ce qui permettait de contourner l'embargo contre le régime d'Apartheid) que le Sud-Africain Jamie Uys a produit Les Dieux sont tombés sur la tête / The Gods Must Be Crazy (6 millions d'entrées en France, 1983). Cette comédie (raciste) a hélas eu une suite en 1989 ; malgré trois fois moins de tickets vendus, Les Dieux sont tombés sur la tête II (The Gods Must Be Crazy 2) a néanmoins réuni 2 millions de spectateurs. C'est dire que Timbuktu n'est pas le premier film africain millionnaire en France (Indigènes de Rachid Bouchareb avait dépassé les 3 millions d'entrées, il existe d'autres films que nous pourrions citer). Malgré ce que l'on peut lire ici ou là (dont sous notre signature, sur Images Francophones, en reprenant, sans revérifier, une étude trop succincte parue sur InaGlobal qui plaçait, maladroitement, Youssef Chahine en tête des Africains au box-office hexagonal). Le film du Mauritanien Abderrahmane Sissako continue sa carrière en salles : il est diffusé dans plusieurs villes dont à Grenoble ou encore à Bressuire ce vendredi 15 mai (en ouverture de son festival de films de jumelage - dirigé par Jacques Rochard - merveilleusement soutenu par la Mairie) où le cinéaste n'a pu se rendre car retenu à Cannes.
Abderrahmane Sissako à la Cinéfondation, une compétition et un atelier
Abderrahmane Sissako préside le jury de la Cinéfondation et des courts métrages. Il est entouré de quatre jurés majoritairement féminins : Joana Hadjithomas, Rebecca Zlotowski, Cécile de France et Daniel Olbrychski.
Neuf courts métrages sont en lice pour la Palme d'or et dix-huit films d'école concourent pour la Cinéfondation. L'Atelier du Festival 2015 réunit quinze projets de films dont deux africains : OUR MADNESS (de João Viana, Portugal/France, 90 min) et THE TREE du réalisateur Louw Venter (Afrique du Sud). Né en Angola, pendant la colonisation, le cinéaste portugais (son film traite de la folie, comme parabole du Mozambique) dispose déjà de 460 000 € (pour un budget prévisionnel de 1 580 000). Quant au Sud-Africain qui dispose d'un financement acquis de 402 500 € sur 950 000 €, il filme Grace, une réfugiée zimbabwéenne sans domicile, kidnappée en Afrique du Sud.
Marché du film
Parmi les films africains ou sur l'Afrique, "L'homme qui répare les femmes" de Thierry Michel & Colette Braeckman, réalisé par Thierry Michel, diffusé le lundi 18/05, à 09h30. Prix Sakharov 2014, le Docteur Mukwege est internationalement connu comme l'homme qui répare ces milliers de femmes violées durant 20 ans de conflits à l'Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l'impunité dont jouissent les coupables dérange. Le film a reçu le soutien de l'OIF.
A souligner l'histoire d'un enfant de douze ans dans un monde en proie à la guerre : Adama, long métrage d'animation, réalisé par Simon Rouby (France), avec les voix d'Azize Diabaté, Oxmo Puccino, Pascal Nzonzi. Le film est en sélection officielle au Festival international du film d'animation d'Annecy où il sera projeté le 18 juin.
Également au marché du film 8 films sud-africains dont Andani and the Mechanic de la réalisatrice Sara Blecher et le premier long métrage de Sibs Shongwe-La Mer, Necktie Youth.
Cannes Classics : Sembène !
La Noire de… (Black Girl) de Ousmane Sembène (1966, 1h05), a été restauré par The Film Foundation pour le World Cinema Project en collaboration avec le Sembène Estate, l'Institut national de l'audiovisuel, INA, les laboratoires Eclair et le Centre national du cinéma et de l'image animée, CNC. La restauration a été menée en Italie, à la Cinémathèque de Bologne (L'Immagine Ritrovata Laboratory).
Premier long métrage de Ousmane Sembène, La Noire de…explore consciencieusement la nature et les effets de la domination culturelle. La Noire de... raconte l'histoire d'une jeune Sénégalaise, Diouana, qu'un couple français basé à Dakar ramène avec eux à Antibes.
La projection du film sera précédé du documentaire portrait SEMBENE! de Samba Gadjigo et Jason Silverman (2015, 1h22), produit par Galle Ceddo Projects, Impact Partners, New Mexico Media Partners, SNE Partners, avec le soutien de l'OIF.
Thierno I. Dia
Images Francophones
Photo : Le cinéaste et écrivain sénégalais Ousmane SEMBÈNE
Crédit : Galle Ceddo Projects
C'est à Cannes que Charles Cohen - le plus gros distributeur de films français aux Etats-Unis, précise Guillemette Odicino (Télérama, le 04 avril 2015) - a vu et acheté Timbuktu. Ce"film important pour l'humanité", d'après le professionnel américain (et une bonne partie des critiques de cinéma), l'a fait pleurer. Il a excédé le million de dollars en recettes, outre-Atlantique, depuis sa sortie le 28 janvier. Il est indéniable que la manifestation cannoise représente une exposition médiatique et professionnelle sans nulle autre pareille.
Plusieurs états africains apportent leur soutien au cinéma. Maroc, Afrique du Sud, Algérie, Tunisie donnent d'importants concours financiers. Récemment le Sénégal a donné 900 millions Cfa, soit plus que le budget alloué par le Fonds Image de l'OIF, même s'il reste à constituer une vraie politique publique dans ce pays. Le Tchad taxe les revenus des télécommunications, l'impact n'est pas encore mesurable. Le Kenya a annoncé récemment une ambitieuse politique cinématographique qui se résume pour l'heure à un important soutien à la Fédération panafricaine des cinéastes (1 million de dollars chaque 12 mois, pendant 4 ans, pour la FEPACI) et un encouragement à l'endroit des producteurs américains afin qu'ils viennent tourner au pays de Jomo Kenyatta. Aucune mesure importante ne nous est parvenue concernant les cinéastes kényans.
Il existe une véritable lame de fond et une conséquente production sur le continent. Le Maroc est le chef de file avec 25 longs métrages par an, au moins le triple pour le court. L'Afrique du Sud aussi produit une quinzaine de films, du thriller policier à la comédie, en passant par l'animation en 3D (excusez du peu). Il faut croire que l'Egypte serait même en tête, cependant l'accès à l'information (comme pour le reste des Africains) est difficile. Même le Nigeria (la production nollywoodienne) ne juge pas utile de communiquer et exhibe des chiffres invérifiables (et souvent des "films" indigestes qui n'arrivent guère dans les grands festivals sinon comme objets de curiosité). La lancinante polémique contre le Comité directeur des Journées Cinématographiques de Carthage estime que la production tunisienne n'est pas assez conséquente pour sauter le pas et offrir une édition annuelle (décision prise en 2014). Or la Tunisie organise un festival national (annuel depuis 4 ans) à l'instar du Maroc, et aux JCC 2014, plusieurs films tunisiens étaient sélectionnés en compétition outre une section dédiée.
Afrique : des professionnels qui ne communiquent pas
Ce qui fait le plus de tort aux cinémas africains c'est leur inaptitude à communiquer : plusieurs films n'ont pas de site web, ni même un blog (gratuit) ou une page facebook, inutile de parler d'avoir un attaché de presse. Néanmoins, la critique africaine s'attache à documenter plus que possible les films, festivals, professionnels et patrimoine, malgré toutes les difficultés (la culture étant la dernière roue de la charrette pour les quotidiens du continent et la fédération panafricaine de la critique peinant à se doter d'un bureau actif ainsi que d'un budget concret, Africultures jouant un rôle salvateur). Les sections parallèles ont aussi des "correspondants géographiques" (Olivier Barlet est chargé de l'Afrique, pour la Semaine de la Critique de Cannes) qui ne sont pas assez connus. Est-ce par superstition que les producteurs qui tournent en Afrique (parfois des Européens) ne communiquent pas ? Actuellement, le Malien Daouda Coulibaly (Tinyè So,...) tourne au Sénégal Ladji Nyè, son premier long métrage, produit par Eric Névé (La Pirogue réalisé par Moussa Touré,...), sans que la presse n'en soit informée... directement. Nombreux sont les autres exemples que nous pourrions multiplier. Communiquer sur le tournage, c'est aussi préparer la diffusion du film, donc sa visibilité auprès des sélectionneurs (comme Cannes).
Les (cinéphiles) Français aiment les cinéastes africains
Informer ne suffit pas, la preuve avec Merzak Allouache. Le cinéaste algérien a enchaîné une belle série de films de très haute facture : Le Repenti, Les Terrasses (en salles en ce moment en France). Chouchou (2003, avec Gad Elmaleh, Alain Chabat, Roschdy Zem,...) avait fait presque 4 millions d'entrées en France (3 876 572 exactement, d'après jpbox-office.com : source des autres chiffres cités infra). Son nouveau film n'a pas malheureusement été sélectionné par le festival de Cannes 2015 (selon Azzedine Mabrouki, grand rédacteur à Africiné / Images Francophones). Exit aussi Certifiée Halal réalisé par Mahmoud Zemmouri, nous informe un communiqué de presse signé Marie-Laurence Attia, productrice et distributrice du film (signalant que le réseau UGC aurait déprogrammé cette comédie - avec Hafsia Herzi, Smaïn, Mourade Zeguendi, Nadia Kounda - au dernier moment, le film est en salles depuis le 13 mai). Au-delà de la proposition cinématographique, un film algérien en sélection aurait été un puissant clin d'oeil d'une France qui assume enfin une part peu glorieuse de son histoire (cette année marque les 70 ans du massacre de Sétif, le 08 mai 1945, date du début de la guerre d'indépendance algérienne).
C'est sous pavillon du Botswana (ce qui permettait de contourner l'embargo contre le régime d'Apartheid) que le Sud-Africain Jamie Uys a produit Les Dieux sont tombés sur la tête / The Gods Must Be Crazy (6 millions d'entrées en France, 1983). Cette comédie (raciste) a hélas eu une suite en 1989 ; malgré trois fois moins de tickets vendus, Les Dieux sont tombés sur la tête II (The Gods Must Be Crazy 2) a néanmoins réuni 2 millions de spectateurs. C'est dire que Timbuktu n'est pas le premier film africain millionnaire en France (Indigènes de Rachid Bouchareb avait dépassé les 3 millions d'entrées, il existe d'autres films que nous pourrions citer). Malgré ce que l'on peut lire ici ou là (dont sous notre signature, sur Images Francophones, en reprenant, sans revérifier, une étude trop succincte parue sur InaGlobal qui plaçait, maladroitement, Youssef Chahine en tête des Africains au box-office hexagonal). Le film du Mauritanien Abderrahmane Sissako continue sa carrière en salles : il est diffusé dans plusieurs villes dont à Grenoble ou encore à Bressuire ce vendredi 15 mai (en ouverture de son festival de films de jumelage - dirigé par Jacques Rochard - merveilleusement soutenu par la Mairie) où le cinéaste n'a pu se rendre car retenu à Cannes.
Abderrahmane Sissako à la Cinéfondation, une compétition et un atelier
Abderrahmane Sissako préside le jury de la Cinéfondation et des courts métrages. Il est entouré de quatre jurés majoritairement féminins : Joana Hadjithomas, Rebecca Zlotowski, Cécile de France et Daniel Olbrychski.
Neuf courts métrages sont en lice pour la Palme d'or et dix-huit films d'école concourent pour la Cinéfondation. L'Atelier du Festival 2015 réunit quinze projets de films dont deux africains : OUR MADNESS (de João Viana, Portugal/France, 90 min) et THE TREE du réalisateur Louw Venter (Afrique du Sud). Né en Angola, pendant la colonisation, le cinéaste portugais (son film traite de la folie, comme parabole du Mozambique) dispose déjà de 460 000 € (pour un budget prévisionnel de 1 580 000). Quant au Sud-Africain qui dispose d'un financement acquis de 402 500 € sur 950 000 €, il filme Grace, une réfugiée zimbabwéenne sans domicile, kidnappée en Afrique du Sud.
Marché du film
Parmi les films africains ou sur l'Afrique, "L'homme qui répare les femmes" de Thierry Michel & Colette Braeckman, réalisé par Thierry Michel, diffusé le lundi 18/05, à 09h30. Prix Sakharov 2014, le Docteur Mukwege est internationalement connu comme l'homme qui répare ces milliers de femmes violées durant 20 ans de conflits à l'Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l'impunité dont jouissent les coupables dérange. Le film a reçu le soutien de l'OIF.
A souligner l'histoire d'un enfant de douze ans dans un monde en proie à la guerre : Adama, long métrage d'animation, réalisé par Simon Rouby (France), avec les voix d'Azize Diabaté, Oxmo Puccino, Pascal Nzonzi. Le film est en sélection officielle au Festival international du film d'animation d'Annecy où il sera projeté le 18 juin.
Également au marché du film 8 films sud-africains dont Andani and the Mechanic de la réalisatrice Sara Blecher et le premier long métrage de Sibs Shongwe-La Mer, Necktie Youth.
Cannes Classics : Sembène !
La Noire de… (Black Girl) de Ousmane Sembène (1966, 1h05), a été restauré par The Film Foundation pour le World Cinema Project en collaboration avec le Sembène Estate, l'Institut national de l'audiovisuel, INA, les laboratoires Eclair et le Centre national du cinéma et de l'image animée, CNC. La restauration a été menée en Italie, à la Cinémathèque de Bologne (L'Immagine Ritrovata Laboratory).
Premier long métrage de Ousmane Sembène, La Noire de…explore consciencieusement la nature et les effets de la domination culturelle. La Noire de... raconte l'histoire d'une jeune Sénégalaise, Diouana, qu'un couple français basé à Dakar ramène avec eux à Antibes.
La projection du film sera précédé du documentaire portrait SEMBENE! de Samba Gadjigo et Jason Silverman (2015, 1h22), produit par Galle Ceddo Projects, Impact Partners, New Mexico Media Partners, SNE Partners, avec le soutien de l'OIF.
Thierno I. Dia
Images Francophones
Photo : Le cinéaste et écrivain sénégalais Ousmane SEMBÈNE
Crédit : Galle Ceddo Projects