Cinenómada, à l'assaut de l'Espagne
Initié en 2004, le fonds espagnol Cinenómada promeut près de 700 films africains sous-titrés en espagnol. Initié par l'association Al-Tarab organisatrice du Festival de Cine Africano de Córdoba (FCAT), cette initiative a généré près de 200 000€ de droits d'auteur depuis sa création.
« Au début du festival, notre objectif principal était de créer une fenêtre en Espagne sur les films africains », explique Mane Cisneros, directrice du Festival de cine africano de Córdoba (FCAT), qui a déménagé de Tarifa (Cadix, Andalousie) à Córdoba (Andalousie) en 2012 suite à des baisses de subventions publiques.
Géré par l'association Al-Tarab, le programme Cinenómada voit le jour en 2004. Son but ? Faire circuler dans les réseaux non-commerciaux espagnols les films sélectionnés par le festival et sous-titrés à ses frais. Avec plus de 700 titres recensés (documentaire, fiction et animation), ce fonds a généré près de 200 000€ de droits d'auteur pour les ayants-droit.
Offrir un regard venant du continent
La première commande provient de la préfecture de Córdoba – ville andalouse candidate à la Capitale Européenne de la Culture 2016 – qui accueille, depuis 2012, le FCAT. Par la suite, ce sont les Organisations non-gouvernementales (ONG) basées en Espagne qui deviennent la cible principale de Cinenómada, « parce qu'en Espagne, l'Afrique ne s'entend qu'à travers ce prisme » regrette Mane Cisneros.
Par le biais de packs thématiques créés par le festival (humour, relation Nord/Sud, musique, droits de l'Homme...), Cinenómada s'adapte aux demandes de ses bénéficiaires mais défend fortement l'idée que « nous souhaitons offrir un regard venant du continent ». « Je me souviens d'une séance où près de 2 000 femmes africaines avaient été conviées, rapporte Mane Cisneros. L'ONG leur a projeté des films réalisés en Afrique par des Espagnols, j'étais profondément choquée ». Pourtant, les films programmés évoluent avec le temps. Des thématiques de travail des ONG (violence, pauvreté...), une évolution concrète s'est mise en place, avec des demandes « de cycles de cinéma cherchant la normalité des films ».
Se faire davantage connaître
Bien que l'association manque de moyens pour se faire connaître sur l'ensemble du territoire – un poste de salarié dédiée à Cinenómada créé en 2009 a été supprimé en 2012, par manque de financements – les demandes se sont de plus en plus élargies. Elles touchent aujourd'hui « la Cinémathèque de Madrid, Casa Árabe, les universités, les musées et les centres culturels », confirme Marion Berger, programmatrice du FCAT. Autrefois partenaire du festival de cinéma Las Palmas (situé dans les îles Canaries), l'équipe du FCAT regrette de ne pas travailler davantage avec le Festival international de San Sebastian situé au Nord du pays.
«Comment faire pour toucher toutes les institutions espagnoles ? s'interroge Carlos Domínguez, responsable de l'Espace Professionnel du festival. Il faudrait pouvoir toucher de façon transversale tous ceux qui peuvent être intéressés par l'Afrique et par ce fonds filmique ».
Développer les partenariats en Amérique Latine
Le réseau hispanique permet une ouverture mésestimée mais conséquente de l'initiative. Le marché latino américain en est l'exemple-phare : « Nous avons organisé des cycles au Pérou, en Colombie, en Argentine et dans des festivals internationaux de cinéma », souligne Mane Cisneros. « La Zone Caraïbes a également un énorme potentiel, renchérit Carlos Domínguez, les Afro-descendants y sont nombreux mais cela demande beaucoup de travail ».
Malgré des baisses de financements conséquentes, Cinenómada a organisé, entre 2011 et 2012, 270 jours de projections dans 49 villes espagnoles et 74 cycles thématiques. De quoi servir d'argumentaires pour séduire de nouveaux partenaires.
Claire Diao / Clap Noir
Córdoba, octobre 2013
www.clapnoir.org
pour Images Francophones
* Griot au meilleur long-métrage de fiction : C'est eux les chiens... (Réalisateur : Hicham Lasri, Maroc)
* Griot au meilleur long-métrage documentaire : Mille Soleils (Réalisatrice : Mati Diop, Sénégal)
* Griot au meilleur court-métrage : Les Jours d'avant (Réalisateur : Karim Moussaoui, Algérie)
* Prix du public : Malagasy Mankany (Réalisateur : Haminiaina Ratovoarivony, Madagascar, long métrage Fiction)
* Prix Cordoba Ciudad Solidaria (Cordoue Ville Solidaire), ce prix honorifique est décerné au meilleur film portant sur les droits humains parmi la sélection officielle : Le Président (Réalisateur : Jean-Pierre Bekolo, Cameroun).
Le Jury officiel
* Olivier Barlet, Critique de cinéma (Africultures et de Sudplanète), Président du Jury
* Beatriz Leal, Universitaire et Collaboratrice du Festival de cinéma africain de New York,
* Alfonso Crespo, Critique de cinéma
Photo : De gauche à droite : Marion Berger, programmatrice, Carlos Domínguez, responsable de l'Espacio Profesional, Mane Cisneros, diectrice du FCAT.
Crédit : Claire Diao
Géré par l'association Al-Tarab, le programme Cinenómada voit le jour en 2004. Son but ? Faire circuler dans les réseaux non-commerciaux espagnols les films sélectionnés par le festival et sous-titrés à ses frais. Avec plus de 700 titres recensés (documentaire, fiction et animation), ce fonds a généré près de 200 000€ de droits d'auteur pour les ayants-droit.
Offrir un regard venant du continent
La première commande provient de la préfecture de Córdoba – ville andalouse candidate à la Capitale Européenne de la Culture 2016 – qui accueille, depuis 2012, le FCAT. Par la suite, ce sont les Organisations non-gouvernementales (ONG) basées en Espagne qui deviennent la cible principale de Cinenómada, « parce qu'en Espagne, l'Afrique ne s'entend qu'à travers ce prisme » regrette Mane Cisneros.
Par le biais de packs thématiques créés par le festival (humour, relation Nord/Sud, musique, droits de l'Homme...), Cinenómada s'adapte aux demandes de ses bénéficiaires mais défend fortement l'idée que « nous souhaitons offrir un regard venant du continent ». « Je me souviens d'une séance où près de 2 000 femmes africaines avaient été conviées, rapporte Mane Cisneros. L'ONG leur a projeté des films réalisés en Afrique par des Espagnols, j'étais profondément choquée ». Pourtant, les films programmés évoluent avec le temps. Des thématiques de travail des ONG (violence, pauvreté...), une évolution concrète s'est mise en place, avec des demandes « de cycles de cinéma cherchant la normalité des films ».
Se faire davantage connaître
Bien que l'association manque de moyens pour se faire connaître sur l'ensemble du territoire – un poste de salarié dédiée à Cinenómada créé en 2009 a été supprimé en 2012, par manque de financements – les demandes se sont de plus en plus élargies. Elles touchent aujourd'hui « la Cinémathèque de Madrid, Casa Árabe, les universités, les musées et les centres culturels », confirme Marion Berger, programmatrice du FCAT. Autrefois partenaire du festival de cinéma Las Palmas (situé dans les îles Canaries), l'équipe du FCAT regrette de ne pas travailler davantage avec le Festival international de San Sebastian situé au Nord du pays.
«Comment faire pour toucher toutes les institutions espagnoles ? s'interroge Carlos Domínguez, responsable de l'Espace Professionnel du festival. Il faudrait pouvoir toucher de façon transversale tous ceux qui peuvent être intéressés par l'Afrique et par ce fonds filmique ».
Développer les partenariats en Amérique Latine
Le réseau hispanique permet une ouverture mésestimée mais conséquente de l'initiative. Le marché latino américain en est l'exemple-phare : « Nous avons organisé des cycles au Pérou, en Colombie, en Argentine et dans des festivals internationaux de cinéma », souligne Mane Cisneros. « La Zone Caraïbes a également un énorme potentiel, renchérit Carlos Domínguez, les Afro-descendants y sont nombreux mais cela demande beaucoup de travail ».
Malgré des baisses de financements conséquentes, Cinenómada a organisé, entre 2011 et 2012, 270 jours de projections dans 49 villes espagnoles et 74 cycles thématiques. De quoi servir d'argumentaires pour séduire de nouveaux partenaires.
Claire Diao / Clap Noir
Córdoba, octobre 2013
www.clapnoir.org
pour Images Francophones
Palmarès du Festival de cinéma africain de Cordoue
Le Festival de cinéma africain de Cordoue a fêté ses 10 éditions en grande pompe avec la projection, du 11 au 19 octobre, de 70 films venus de 32 pays. Tout cela couronné par des rencontres professionnelles, une exposition de photographies et des activités parallèles pour tous les publics. Le FCAT 2013 a décerné cinq prix.* Griot au meilleur long-métrage de fiction : C'est eux les chiens... (Réalisateur : Hicham Lasri, Maroc)
* Griot au meilleur long-métrage documentaire : Mille Soleils (Réalisatrice : Mati Diop, Sénégal)
* Griot au meilleur court-métrage : Les Jours d'avant (Réalisateur : Karim Moussaoui, Algérie)
* Prix du public : Malagasy Mankany (Réalisateur : Haminiaina Ratovoarivony, Madagascar, long métrage Fiction)
* Prix Cordoba Ciudad Solidaria (Cordoue Ville Solidaire), ce prix honorifique est décerné au meilleur film portant sur les droits humains parmi la sélection officielle : Le Président (Réalisateur : Jean-Pierre Bekolo, Cameroun).
Le Jury officiel
* Olivier Barlet, Critique de cinéma (Africultures et de Sudplanète), Président du Jury
* Beatriz Leal, Universitaire et Collaboratrice du Festival de cinéma africain de New York,
* Alfonso Crespo, Critique de cinéma
Photo : De gauche à droite : Marion Berger, programmatrice, Carlos Domínguez, responsable de l'Espacio Profesional, Mane Cisneros, diectrice du FCAT.
Crédit : Claire Diao