Cinécyclo Sénégal
Six mois d’aventure cinématographique dans les régions du Sénégal.
Un pari fou pour le Français Vincent Hanrion et son acolyte Alain Chaine : parcourir 3 000 km à vélo, en sillonnant une dizaine de régions au Sénégal. Ce n’est pourtant pas de la mégalomanie de la part de ces deux amoureux de cyclisme. Vincent Hanrion est le directeur de l’association Ciné cyclo basée en France. Le but de cette association est clair: permettre aux villages les plus reculés des quatre coins du monde, dépourvus d’électricité d’avoir accès aux productions cinématographiques. C’est un cinéma itinérant transportable à vélo. Il est destiné à offrir des projections gratuites en plein air de village en village. Du Canada où le projet a vu le jour en passant par la France où se trouve son siège, le projet ciné cyclo a déjà fait des émules. Le Sénégal est le premier pays africain à l’accueillir, du 15 novembre 2015 au 1er juin 2016.
La caravane composée des deux Français part de Dakar pour Ziguinchor, première étape. Une dizaine d’autres régions suivront à savoir, Tambacounda, Kaffrine, Kédougou, Saint Louis entre autres, pour vivre cette expérience inédite cinématographique. Pour Vincent Hanrion, le choix du Sénégal comme pays pilote du projet est presque stratégique. Au-delà de l’aspect géographique, il indique qu’au Sénégal «il y a beaucoup de films produits mais il y a le paradoxe de la diffusion. Notre projet veut diffuser des films avec de l’énergie solidaire pour permettre à ces villages d’avoir accès aux produits culturels comme le cinéma».
Une programmation éclectique
Dans sa programmation, ciné cyclo tour Sénégal prévoit une quarantaine de films avec des thématiques spécifiques. Du court métrage en passant par des films d’animation et des longs métrages, Vincent Hanrion et son équipe se sont assurés que tous les goûts s’y retrouvent. La programmation a également suivi des critères bien définis en trois volets : le premier doit respecter le critère du développement, notamment la problématique de l’environnement et du développement durable. Il s’agit aussi pour l’équipe, à travers ce volet de promouvoir une langue nationale. Ici, ce sera le wolof «parlé par la majorité de la population». Le deuxième volet concerne le cinéma d’animation, avec une douzaine de courts-métrages internationaux dont Luminaris (2011) du réalisateur argentin Juan Pablo Zaramella. Dans cette catégorie est programmé aussi le court métrage Binta et la grande idée du réalisateur espagnol Javier Fesser. «Même si ce n’est pas un film d’animation, nous avons jugé bon de le programmer parce qu’il traite d’une thématique intéressante», fait savoir Vincent Hanrion. Le troisième volet est réservé aux longs métrages de fiction sénégalais. Deux films du réalisateur Moussa Touré seront à l’affiche «après discussion avec le réalisateur». Il s’agit de TGV et La pirogue. Selon Hanrion, l’ordre des films et de la projection sera déterminé avec l’accord des partenaires, sur les lieux de diffusion.
Une prouesse technique pour une aventure solidaire
L’une des attractions de cette tournée cinématographique reste le ciné cyclo : un engin de 40 à 50 kg. Le vélo est conçu comme un engin cargo capable de transporter plus de matériels qu’un vélo classique. L’équipe a fait devant un public curieux et amoureux de cinéma, une phase test. C’était le jeudi 05 novembre dernier à l’Aula Cervantès de Dakar avec quelques films de la programmation officielle et un documentaire de sept minutes intitulé: Ciné cyclo: les prémisses, une production qui revient sur la genèse de l’association.
Le ciné cyclo tour Sénégal, c’est aussi le tandem de l’équipe française et l’équipe du Sénégal. D’ailleurs le générateur (Hibou) qui alimente les projections est fabriqué en collaboration avec les membres de l’équipe sénégalaise. Le hibou est une caisse équipée de haut-parleurs et d’un lecteur de films qui sont tous stockés sur un disque amovible. L’équipe compte sur la solidarité des habitants de chaque région pour pédaler et ainsi alimenter le générateur. «C’est aussi une manière d’allier la culture et le sport, c’est très avantageux», se réjouit le cycliste.
Le projet réunit un ensemble de partenaires dont l’Ambassade d’Espagne au Sénégal. Selon son premier secrétaire, Ignacio Garrido, cette initiative est à saluer pour son aspect culturel, «un projet qui permet de ne pas mettre de frontière à la culture, en permettant aux villageois de profiter aussi des productions cinématographiques».
Scheina ADAYA
Correspondante, à Dakar, du magazine Africiné
pour Images Francophones
sur les réseaux sociaux : www.facebook.com/cinecyclo/
Ciné Cyclo Sénégal : http://www.cinecyclo.com/cinecyclo-tour-du-senegal/
Crédit image : DR
La caravane composée des deux Français part de Dakar pour Ziguinchor, première étape. Une dizaine d’autres régions suivront à savoir, Tambacounda, Kaffrine, Kédougou, Saint Louis entre autres, pour vivre cette expérience inédite cinématographique. Pour Vincent Hanrion, le choix du Sénégal comme pays pilote du projet est presque stratégique. Au-delà de l’aspect géographique, il indique qu’au Sénégal «il y a beaucoup de films produits mais il y a le paradoxe de la diffusion. Notre projet veut diffuser des films avec de l’énergie solidaire pour permettre à ces villages d’avoir accès aux produits culturels comme le cinéma».
Une programmation éclectique
Dans sa programmation, ciné cyclo tour Sénégal prévoit une quarantaine de films avec des thématiques spécifiques. Du court métrage en passant par des films d’animation et des longs métrages, Vincent Hanrion et son équipe se sont assurés que tous les goûts s’y retrouvent. La programmation a également suivi des critères bien définis en trois volets : le premier doit respecter le critère du développement, notamment la problématique de l’environnement et du développement durable. Il s’agit aussi pour l’équipe, à travers ce volet de promouvoir une langue nationale. Ici, ce sera le wolof «parlé par la majorité de la population». Le deuxième volet concerne le cinéma d’animation, avec une douzaine de courts-métrages internationaux dont Luminaris (2011) du réalisateur argentin Juan Pablo Zaramella. Dans cette catégorie est programmé aussi le court métrage Binta et la grande idée du réalisateur espagnol Javier Fesser. «Même si ce n’est pas un film d’animation, nous avons jugé bon de le programmer parce qu’il traite d’une thématique intéressante», fait savoir Vincent Hanrion. Le troisième volet est réservé aux longs métrages de fiction sénégalais. Deux films du réalisateur Moussa Touré seront à l’affiche «après discussion avec le réalisateur». Il s’agit de TGV et La pirogue. Selon Hanrion, l’ordre des films et de la projection sera déterminé avec l’accord des partenaires, sur les lieux de diffusion.
Une prouesse technique pour une aventure solidaire
L’une des attractions de cette tournée cinématographique reste le ciné cyclo : un engin de 40 à 50 kg. Le vélo est conçu comme un engin cargo capable de transporter plus de matériels qu’un vélo classique. L’équipe a fait devant un public curieux et amoureux de cinéma, une phase test. C’était le jeudi 05 novembre dernier à l’Aula Cervantès de Dakar avec quelques films de la programmation officielle et un documentaire de sept minutes intitulé: Ciné cyclo: les prémisses, une production qui revient sur la genèse de l’association.
Le ciné cyclo tour Sénégal, c’est aussi le tandem de l’équipe française et l’équipe du Sénégal. D’ailleurs le générateur (Hibou) qui alimente les projections est fabriqué en collaboration avec les membres de l’équipe sénégalaise. Le hibou est une caisse équipée de haut-parleurs et d’un lecteur de films qui sont tous stockés sur un disque amovible. L’équipe compte sur la solidarité des habitants de chaque région pour pédaler et ainsi alimenter le générateur. «C’est aussi une manière d’allier la culture et le sport, c’est très avantageux», se réjouit le cycliste.
Le projet réunit un ensemble de partenaires dont l’Ambassade d’Espagne au Sénégal. Selon son premier secrétaire, Ignacio Garrido, cette initiative est à saluer pour son aspect culturel, «un projet qui permet de ne pas mettre de frontière à la culture, en permettant aux villageois de profiter aussi des productions cinématographiques».
Scheina ADAYA
Correspondante, à Dakar, du magazine Africiné
pour Images Francophones
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Ciné Cyclo Sénégal : http://www.cinecyclo.com/cinecyclo-tour-du-senegal/
Crédit image : DR