Cannes : bilan du fonds OIF
Mis à l'honneur par les films "Atlantique", en compétition officielle, et "Le miracle du saint inconnu", à la Semaine de la critique, le Fonds Image de la Francophonie a dressé son bilan à Cannes avec Rithy Panh, président de la commission cinéma/fiction.
Avec 33 oeuvres soutenues en moyenne par an dont une vingtaine distinguées depuis un an lors de différents festivals, le Fonds Image de la Francophonie a fait son bilan lors d'une conférence de presse à Cannes organisée par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette conférence à Cannes a permis de mettre en avant les films "Atlantique" et " Le miracle du saint inconnu ", en présence de Mati Diop et Alaa Eddine Aljem. Un bilan des distinctions ou récompenses obtenues depuis un an par les films soutenus par le fonds a été dressé et Rithy Panh, président de la commission cinéma-fiction, a lancé un appel à la revalorisation de ce fonds.
Le Fonds Image de la Francophonie a une enveloppe annuelle d'un million d'euros. Si le montant est resté stable, ces dernières années, l'OIF a décidé depuis 2017 (année où Rithy Panh, qui était présent à la conférence à Cannes, est devenu président de la commission cinéma-fiction pendant que Marguerite Abouet prenait la tête de la commission Documentaires-séries) de réduire le nombre de projets aidés (32 ou 35 par an contre 45 auparavant) pour relever les montants attribués. Entre le début et la fin des années 2010, les montants maxima alloués sont passés de 40 000 € à 70 000 € pour un long-métrage et de 50 000 à 80 000 € pour une série. Du fait de ces mesures mais aussi de l'augmentation spectaculaire du nombre de demandes reçues (multipliées par trois en dix ans), le fonds de l'OIF est devenu, sur les dix années écoulées, beaucoup plus sélectif : alors que près d'un projet sur deux était soutenu en 2009 ; on était à moins d'un projet sur 8 en 2017. Cette politique a permis d'augmenter la qualité mais elle au eu aussi pour effet de diminuer la proportion de projets aidés provenant de pays dépourvus de systèmes d'aide nationaux. La seconde ré-orientation annoncée à Cannes concerne donc l'introduction d'aides au développement (de longs-métrages ou de séries) réservées aux projets des pays à faible revenu (16 pays sur les 37 éligibles à notre fonds d'aide). Les aides au développement accordées, au lieu de se limiter à une aide financière, seront systématiquement assorties d'un accompagnement par des structures ou des initiatives agréées et soutenues par l'OIF (résidences, ateliers d'écriture, accompagnement par des script-doctors, etc.).
Pierre Barrot
Crédit image : Issaka Sawadogo