Bilan de la première édition du Festival de la Mer rouge
Le très attendu "Red Sea Film Festival" s'est tenu à Djeddah du 6 au 15 décembre 2021. Son volet industrie, baptisé "Red Sea Souk" a distribué 700.000 dollars à une quinzaine de projets arabes et africains.
Le Red Sea FF qui devait avoir lieu début 2020 aura eu lieu fin 2021. Dirigé par l'équipe de feu le festival de Dubai (avec notamment le Suisse Edouard WAINTROP, ancien patron de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, à la direction artistique), il se promet de changer la donne régionale, au sens large, d'abord par sa programmation mondiale prestigieuse, ensuite par ses dispositifs d'appui professionnel, dont un fonds de soutien annoncé comme doté de 14 millions de dollars destiné non seulement au monde arabe et à sa diaspora mais aussi à l'Afrique tout entière.
Si le palmarès du festival lui-même reflète sa programmation très internationale, avec des lauréats européens, asiatiques et arabes, on examinera avec intérêt celui du Red Sea Souk, car il peut marquer un changement d'échelle dans les dispositifs d'aide aux projets qu'on appelle “labs”, “ateliers” ou “marchés de coproduction”. Avec 700.000 dollars de dotation exclusivement destinés à des films arabes et africains, le RS Souk vient compléter le paysage existant ( Final Cut Venise, Ateliers de l'Atlas de Marrakech, Chabaka et Takmil des JCC de Carthage, Yennenga post-prod et Ouaga Film Lab du Burkina faso, Yaoundé Film Lab au Cameroun, Durban Filmart) en apportant à lui-seul près de deux fois plus de dotations que tous les précédents réunis, mais concentrées sur une poignée de projets.
Si 40% des primes consistent en acquisition de droits de distribution dans le monde arabe (qui ne conviennent pas à tous les projets), le Souk accorde tout de même 400.000 $ d'aides directes au développement et à la post production. Les cinéastes des pays francophones tirent leur épingle du jeu, notamment les Tunisiens Mehdi BARSOUI pour son projet AICHA et Mehdi HMILI pour LES SAISONS DE JANNET, l'Egyptien Lofty NATHAN pour la finition de son film CONTRA, les Marocains Hicham AYOUCH (finition d'ABDELINHO) et Adnan BARAKA (finition de LES FRAGMENTS DU PARADIS), le Libanais Wissam CHARAF avec DIRTY, DIFICULT, DANGEROUS et Thierno Souleymane DIALLO pour LE CIMETIERE DE LA PELLICULE, seul lauréat subsaharien.
En savoir plus ICI