12 auteurs sélectionnés aux Ateliers d'écriture de scénario de Béjaïa
Du 8 au 14 juin 2013 s'est tenue, dans le cadre des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (Algérie), la 6e édition de l'atelier d'écriture de scénario dédiée aux courts-métrages de fiction. Compte-rendu.
Inspiré par l'atelier « De l'écrit à l'écran » du Festival du Film Francophone de Namur (Belgique) – et à ne pas confondre avec l'atelier documentaire Béjaïa Doc qui a lieu en octobre – l'Atelier d'écriture de scénario des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (Algérie), porté par l'association Project'heurts, célébrait cette année sa 6e édition.
Sur 35 candidatures reçues en 2013 (« une légère hausse » selon les organisateurs), 12 ont été retenues mais seulement 11 apprentis réalisateurs algériens ont pu participer à l'atelier qui s'est tenu du 8 au 14 juin 2013. Ces candidats représentaient une population mixte de moins de 40 ans. Provenant d'Alger, Béjaïa, M'Sila, Guelma et Oran. Ravis de la diversité des profils (étudiants, journalistes, photographes, enseignants), les réalisateurs soulignaient la richesse des débats engendrés par l'atelier : « C'est une bouffée de culture, d'expressions, chacun a sa personnalité, s'est enthousiasmé une participante. J'ai découvert des clichés à Gelma qui ne sont pas à Alger et une ouverture à Béjaïa qu'il n'y a pas à Alger ».
Pour participer à l'atelier, certains candidats ont posé des congés voire annulés leurs examens de fin d'année. Le seul candidat à s'être senti un peu à l'écart du groupe était un jeune homme originaire de M'Sila qui – par ailleurs vainqueur du Prix Ali Maâchi à l'occasion de la Journée de l'Artiste du 8 juin 2013 – ne parlait pas français. « C'est la première fois que nous avons ce cas de figure, explique Abdenour Hochiche, directeur des Rencontres cinématographiques de Béjaïa [Samir Ardjoum en est le Directeur Artistique, ndlr]. Pendant l'atelier, il se fait aider par ses collègues mais cela nous interroge sur notre capacité à répondre à des candidatures arabes ou amazigh si l'on a des formateurs qui parlent uniquement français».
L'engouement des participants ne les empêchait pas d'être conscients que le métier de scénariste est « assez rare en Algérie » selon l'une des candidates. « Nous n'avons pas la culture de faire confiance au réalisateur. Il n'y a qu'aux USA que scénariste est un vrai métier. Si je dois un jour faire réaliser mon scénario par quelqu'un d'autre, je ne pense pas que je le donnerai à n'importe quel réalisateur» poursuit la participante, étudiante à l'Institut des Métiers des Arts et du Spectacle (ISMAS) d'Alger.
L'atelier, jugé « intensif » par les participants, les a plongés dans un rythme auquel ils étaient peu habitués : « On parle, on réfléchit toute la journée puis on assiste à une projection le soir et on rentre à minuit chaque soir » nous déclarait l'un d'entre eux.
Si chaque réalisateur élaborait des projets de courts-métrages de fiction, l'un d'entre eux a pourtant fait le choix de basculer vers l'animation. « Son film abordait un thème violent, les années 1990... Il nous a demandé si nous étions d'accord et nous le sommes car plusieurs films d'animation font référence à des histoires de ce genre comme Persépolis (de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007, sur l'Iran, NDLR) ou Valse avec Bachir (d'Ari Folman, 2008, sur la guerre du Liban, NDLR) », commentait la scénariste Gladys Marciano.
Encadrés par la chargée de développement Stéphanie Durand-Barracand et la scénariste Gladys Marciano (France) ainsi que par les critiques de cinéma Tahar Chikhaoui et Ikbal Zalila (Tunisie), ces ateliers reçoivent, depuis quatre ans, le soutien de Canal France International (CFI).
Avec pour objectif d'initier les participants à l'écriture scénaristique de courts-métrages de fiction, l'atelier se divise en trois sessions intensives: une formation théorique d'une semaine dans le cadre du festival de Béjaïa (juin) ; un atelier d'écriture individuelle sur les scénarios à Tichi (août) et une séance de pitch à l'Institut des Métiers des Arts et du Spectacle (ISMAS) d'Alger (septembre).
Parmi ces projets, sélectionnés sur la base d'un synopsis ou d'un scénario en fonction de leur histoire plutôt que de leur faisabilité (« dans la production, rien n'est impossible, tout est question de moyens », soulignait Stéphanie Durand-Barracand), un seul a vu le jour : La Corde d'Omar Zamoum projeté aux Rencontres cinématographiques de Béjaïa 2010. Actuellement quatre autres courts-métrages sont en phase de pré-production réalisés par Lamia Brahmi, Yazid Arab, Oussama Benhassine et Mohamed Yargui.
Claire Diao/ Clap Noir
www.clapnoir.org
Illustration : Vue de l'atelier, avec Tahar Chikhaoui (en Tee-shirt noir). Crédit : YB
Sur 35 candidatures reçues en 2013 (« une légère hausse » selon les organisateurs), 12 ont été retenues mais seulement 11 apprentis réalisateurs algériens ont pu participer à l'atelier qui s'est tenu du 8 au 14 juin 2013. Ces candidats représentaient une population mixte de moins de 40 ans. Provenant d'Alger, Béjaïa, M'Sila, Guelma et Oran. Ravis de la diversité des profils (étudiants, journalistes, photographes, enseignants), les réalisateurs soulignaient la richesse des débats engendrés par l'atelier : « C'est une bouffée de culture, d'expressions, chacun a sa personnalité, s'est enthousiasmé une participante. J'ai découvert des clichés à Gelma qui ne sont pas à Alger et une ouverture à Béjaïa qu'il n'y a pas à Alger ».
Pour participer à l'atelier, certains candidats ont posé des congés voire annulés leurs examens de fin d'année. Le seul candidat à s'être senti un peu à l'écart du groupe était un jeune homme originaire de M'Sila qui – par ailleurs vainqueur du Prix Ali Maâchi à l'occasion de la Journée de l'Artiste du 8 juin 2013 – ne parlait pas français. « C'est la première fois que nous avons ce cas de figure, explique Abdenour Hochiche, directeur des Rencontres cinématographiques de Béjaïa [Samir Ardjoum en est le Directeur Artistique, ndlr]. Pendant l'atelier, il se fait aider par ses collègues mais cela nous interroge sur notre capacité à répondre à des candidatures arabes ou amazigh si l'on a des formateurs qui parlent uniquement français».
L'engouement des participants ne les empêchait pas d'être conscients que le métier de scénariste est « assez rare en Algérie » selon l'une des candidates. « Nous n'avons pas la culture de faire confiance au réalisateur. Il n'y a qu'aux USA que scénariste est un vrai métier. Si je dois un jour faire réaliser mon scénario par quelqu'un d'autre, je ne pense pas que je le donnerai à n'importe quel réalisateur» poursuit la participante, étudiante à l'Institut des Métiers des Arts et du Spectacle (ISMAS) d'Alger.
L'atelier, jugé « intensif » par les participants, les a plongés dans un rythme auquel ils étaient peu habitués : « On parle, on réfléchit toute la journée puis on assiste à une projection le soir et on rentre à minuit chaque soir » nous déclarait l'un d'entre eux.
Si chaque réalisateur élaborait des projets de courts-métrages de fiction, l'un d'entre eux a pourtant fait le choix de basculer vers l'animation. « Son film abordait un thème violent, les années 1990... Il nous a demandé si nous étions d'accord et nous le sommes car plusieurs films d'animation font référence à des histoires de ce genre comme Persépolis (de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007, sur l'Iran, NDLR) ou Valse avec Bachir (d'Ari Folman, 2008, sur la guerre du Liban, NDLR) », commentait la scénariste Gladys Marciano.
Encadrés par la chargée de développement Stéphanie Durand-Barracand et la scénariste Gladys Marciano (France) ainsi que par les critiques de cinéma Tahar Chikhaoui et Ikbal Zalila (Tunisie), ces ateliers reçoivent, depuis quatre ans, le soutien de Canal France International (CFI).
Avec pour objectif d'initier les participants à l'écriture scénaristique de courts-métrages de fiction, l'atelier se divise en trois sessions intensives: une formation théorique d'une semaine dans le cadre du festival de Béjaïa (juin) ; un atelier d'écriture individuelle sur les scénarios à Tichi (août) et une séance de pitch à l'Institut des Métiers des Arts et du Spectacle (ISMAS) d'Alger (septembre).
Parmi ces projets, sélectionnés sur la base d'un synopsis ou d'un scénario en fonction de leur histoire plutôt que de leur faisabilité (« dans la production, rien n'est impossible, tout est question de moyens », soulignait Stéphanie Durand-Barracand), un seul a vu le jour : La Corde d'Omar Zamoum projeté aux Rencontres cinématographiques de Béjaïa 2010. Actuellement quatre autres courts-métrages sont en phase de pré-production réalisés par Lamia Brahmi, Yazid Arab, Oussama Benhassine et Mohamed Yargui.
Claire Diao/ Clap Noir
www.clapnoir.org
Illustration : Vue de l'atelier, avec Tahar Chikhaoui (en Tee-shirt noir). Crédit : YB